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s’occuper de la publicité : « Nous enverrons aux journaux de petites notes, d’une dizaine de lignes, et nous distribuerons un certain
nombre d’exemplaires aux journalistes chargés des articles bibliographiques. De votre côté, si vous avez quelques amis dans la presse,
veuillez nous les indiquer, afin qu’ils reçoivent le volume. Il faut user de votre influence et de la nôtre, afin d’obtenir le plus grand
résultat possible »…
351.
Émile ZOLA
. L.A.S., [vers le 7 septembre 1875], à Maurice
D
reyfous
; 2 pages et demie in-12 (un bord effrangé, traces
jaunies de scotch).
400/500
A
u
sujet
de
la
publication
en
feuilleton
de
S
on
E
xcellence
E
ugène
R
ougon
, 6
e
roman des
Rougon-Macquart
, qu’il vient de terminer.
Maurice
D
reyfous
était l’associé de son éditeur
C
harpentier
. [Jourde avait fait savoir qu’il ne pourrait le faire paraître dans
Le Siècle
avant février 1876, et Zola, pressé, l’a proposé à Michel
S
tassioulevitch
, rédacteur en chef du
Messager de l’Europe
.]
Après la réponse de Stassioulevitch, Zola pense que « le meilleur parti pour nous est d’accepter les propositions de Jourde. Voici ce
qu’il y a à faire, selon moi : retourner voir Jourde, passer avec lui un traité par lequel il s’engage à publier mon roman après ceux de
Malot et d’André Léo ; montrez-lui ensuite la lettre de Stassioulevitch pour qu’il me rende mon manuscrit afin qu’on puisse en prendre
une copie, et dormons sur les deux oreilles. Surtout ne reprenez le manuscrit qu’après avoir signé. […] Notre erreur, mon ami, est de
nous occuper de mes romans, lorsqu’ils sont finis ; il faudrait les placer avant de les commencer. Ainsi, dès mon retour, nous verrons à
trouver un amateur pour celui que je vais faire [
L’Assommoir
]. Cela éviterait les retards désastreux. Je suis bien inquiet et bien chagrin
de tout cela. L’affaire ne serait pourtant pas mauvaise si elle marchait de façon régulière »…
Correspondance
, t. II, p. 414.
352.
Émile ZOLA
. L.A.S.,
Médan
[24 novembre 1883], à Mlle Marie
F
roment
à Beauvais ; 4 lignes sur sa carte de visite in-16,
enveloppe.
300/350
« Je n’écris point pour les jeunes personnes, et c’est aux parents à régler les lectures de leurs filles ».
353.
Émile ZOLA
. L.A.S., Médan 24 mai 1884, à un confrère [Louis
D
esprez
] ; 4 pages in-8 très remplies.
1 200/1 500
B
elle
critique
d’
Autour d’un clocher
, roman de « mœurs rurales » de Louis
F
èvre
-D
esprez
, pseudonyme collectif de Louis
D
esprez
et
Henry
F
èvre
.
Le roman lui plaît « infiniment », et d’abord « cette gaieté débordante, outrée, roulant comme un ruisseau après une pluie d’orage », puis
ce « défilé de caboches extraordinaires » : « l’originalité est dans ce côté caricatural, dans le déhanchement des personnages, auxquels on
ne demande plus dès lors un équilibre dont ils font fi eux-mêmes »… Il relève plusieurs scènes « très réussies, d’un grand relief », dont le
mérite est dans « la vérité du document, qui se trouve sous les moindres détails »… L’auteur a dû connaître tous les personnages et toutes
les scènes : « c’est à peine si vous avez inventé les transitions nécessaires. Rien ne remplace cela, la chose vue, surtout lorsqu’on la rend
avec votre sincérité, votre crânerie qui ne recule devant rien. Ah ! vous n’y allez pas de main morte, dans les faits et dans les mots ! Jamais
encore on n’avait si carrément vidé ses tripes et fait la bête à deux dos, comme dit Rabelais »… Cependant il critique la composition du
roman : il n’y a ni relief, ni perspective, tout est sur le même plan, chaque épisode a la même valeur, et « on n’a plus qu’un défilé de
pages, on n’a pas un tout. – Hein ? Suis-je assez Boileau et La Harpe ! »… Passant au style, il se fait « pion », et critique sévèrement « le
mot incorrect inutile, l’épithète de
couleur qui va contre l’image, la
torture de chic imposée à la phrase,
et qui la rend obscure »… La prose
est factice, affectée. « Saint-Simon
dégorgeait sa bile, sans mettre
des malices dans son écriture
[…] Tandis que vous, avec vos
disloquements, vous vous fichez
du public, vous faites des effets.
– Je suis pour toutes les audaces,
pour toutes les intensités ; mais
je les veux en bronze, solides et
impeccables, autant que franches
et colorées »… Mais il voit là « un
fameux bouquin de début. Dites
à votre collaborateur que je vous
trouve deux gaillards d’avenir
[…] Travaillez et n’écoutez les
conseils de personne : le travail
seul doit achever de vous faire »…
[Le roman ayant donné lieu à des
poursuites judiciaires, Zola permit
la publication de cette lettre dans
L’Événement
du 25 novembre
1884.]
Correspondance
, t. V, p. 113.