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100

361.

Rosa BONHEUR

(1822-1899). L.A.S., Paris 22 juillet 1845, à F.

D

armis

 ; 2 pages in-8.

100/150

B

elle

lettre de

ses débuts

. Elle remercie son correspondant de ses éloges bienveillants : « Je voudrais les mériter bien davantage, comme

aussi d’une ville qui fut toujours animée du feu des beaux-arts ». Une somme ronde de 400 F l’eût arrangée, mais elle accepte 350, en

espérant qu’il continue à s’intéresser à ses ouvrages ; elle aimerait recevoir sa visite, s’il vient cet hiver à Paris, pour lui montrer « mes

études, mes esquisses et ce que j’aurai pu avancer de tableaux encore en ébauche »...

362.

César DALY

(1811-1893) architecte. L.A.S., Wissous par Antony (Seine-et-Oise) 4 août 1887, à Léon de

R

osny

, président

de la Société américaine de France ; 3 pages in-8 à son en-tête.

200/250

B

elle

lettre à

l

orientaliste

. « Parlons américanisme » : il souhaite recevoir le prospectus et éventuellement un numéro du

Dictionnaire

archéologique américain

, pour l’annoncer dans ses deux journaux. « Moi-même, je suis à la veille de commencer la publication d’un

Dictionnaire d’architecture

, que je prépare depuis plus de 30 années et qui sera une œuvre très considérable, car je compte sur 8 vol.

in-4

to

, dont 4 albums de dessins. […] Depuis deux ans j’ai commencé des travaux sur l’architecture japonaise. J’ai rencontré une occasion

unique : un architecte français, resté pendant sept années au service du gouvernement japonais, a mis à ma disposition un énorme

recueil de dessins exécutés sur place. Il est parti pour le Chili, malheureusement, pour s’y fixer ; mais j’ai tiré de son trésor, très confus

mais riche, des documents d’une précision qui manque à tous les ouvrages écrits sur l’art japonais. […] Je marche là un peu sur votre

terrain »…

363.

Maurice DENIS

(1870-1943). L.A.S.,

Saint-Germain-en-Laye

9 janvier 1927, à M. Robert de

S

aint

-J

ean

 ; 2 pages in-8 à

en-tête

Le Prieuré

, enveloppe.

100/120

Il voudrait savoir pourquoi il lui retourne la conférence du Docteur

F

oix

,

Réflexions sur la Poésie

. « Le Dr Foix qui est un neurologue

des plus remarquables, et mon ami, mérite la vérité. Amateur de lettres, évidemment, il a des dons de poète et un esprit critique tout à

fait original ». Si Denis le décourage parfois et le critique souvent, il insiste pour comprendre en quoi cette conférence qui a eu tant de

succès ne satisfait pas : « Vous me dites que vous avez apprécié les images et les aperçus ingénieux. […] je demande davantage, je ne me

contente pas d’une aimable fin de non-recevoir : votre opinion m’orienterait pour les démarches que je compte encore faire pour placer

ce manuscrit »…

O

n

joint

une L.A.S. et une L.S. de Jean

C

arzou

.

364.

Jean DUBUFFET

(1901-1985). L.S., dimanche [11 avril 1947 ?], à Louis

P

arrot

; 1 page et quart in-8, enveloppe

autographe.

500/700

B

elle

lettre

sur

P

rospectus

aux

amateurs

de

tout

genre

. Il a été touché par la mention de son petit livre dans la chronique de Parrot,

et approuve ce qu’il écrit des rapports unissant poètes et peintres. « j’ai peu de goût pour cette idée sotte, accréditée chez nombre de

peintres, que la peinture serait langage chiffré inintelligible aux non-spécialistes. C’est la mauvaise peinture qui est dans ce cas : celle

qui se propose pour seul but de petites virtuosités techniques […] Ce sont les mêmes gens (nombreux aujourd’hui) qui tiennent la

peinture pour instrument de grandes délectations de l’œil. On te leur en foutra des délectations de l’œil ! Ce sont gens à chatouilles,

à friandises, toucheurs de velours et de satin. C’est bien peu demander à une image vraiment qu’en attendre gâteries de cette sorte !

Formes bellement ordonnancées, harmonies de couleurs suaves etc., ceux qui s’arrêtent à ces insipides bagatelles c’est qu’ils n’ont

jamais soupçonné quelques joies combien plus prenantes peut donner une image, et que ce qu’on attend d’une image, c’est, comme

d’un poème : qu’ils vous changent profondément, qu’ils vous changent et illuminent votre vie, qu’ils vous habitent et fascinent et

s’additionnent à vous (et bien disons sixième pour les messieurs – mais les cinq autres sont peu pour qui connaît ce sixième-là). Et à qui

connaît quel pouvoir dans cette voie peut avoir une image, combien les oiseuses disputes sur les couleurs complémentaires, la troisième

dimension, l’architecture du tableau et autres balivernes peuvent paraître dérisoires ! Mais peu des critiques d’art actuels semblent avoir

même le soupçon de tout ce qu’on peut attendre d’une image ! Au lieu que les poètes, parbleu ! eux ne s’y trompent pas »…

365.

James ENSOR

(1860-1949).

M

anuscrit

autographe signé,

La gravure une et indivisible

; 2 pages in-4. 2 000/2 500

M

agnifique

texte

sur

l

art

de

la

gravure

. « Cent fois au planeur soumettez votre planche. Polissez-la sans cesse et la repolissez. […]

Gravure art de belle taille sublimé de mystère, art corsé d’alchimie, d’alambics et cornues, art diabolique fleurant souffre et vif-argent,

art servi par acides puissants, art alimenté par sels effervescents, art d’essences immatérielles, art caustique, métallique, anti-académique,

et propre aux gentilhommes vaillants de cœur, de sens et d’esprit allumés »… Il en évoque les grands noms : Jacques

C

aillot

, G

oya

,

R

ops

, etc... « La pointe acérée du bon graveur s’apparente au fleuret de l’escrimeur, à la plume affinée du poète, à la griffe du chat »… Il

s’en prend ensuite à l’école moderne de la peinture : leurs traits épais, leurs encres lourdes et poisseuses, leurs chiffons suintants, leurs

manœuvres grossières causent la ruine de cet art… Il conclut qu’il faut aimer « la gravure vierge et pure, la gravure conservatrice des

chefs-d’œuvre de nos peintres, la gravure de nos pères et de nos maîtres aimés, la gravure honnête, claire et nette, une et indivisible »…

366.

Léonor FINI

(1908-1996). Carte postale a.s. « Leonor » et L.A.S. avec

dessin

, 1965-1977 ; carte postale illustrée avec

adresse, et 1 page in-4 (lég. saliss.).

200/250

[Turin 5 mars 1956]

, à Francis de

M

iomandre

: « Je suis de nouveau à Turin – mais à bientôt vraiment j’espère, très chers amis »…

22 mars 1977

, à Gérard Vie, sous le

dessin

d’un chat : « Quelle merveilleuse palette des sucreries suaves vous m’avez apporté ! Et “mon”

baudet !! Comment vous remercier ? »…