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Hoschedé débute une série de

voyages d’affaires en Irlande, en

Ecosse, en Angleterre, dont certains

en compagnie de son père. Les deux

hommes écrivent très régulièrement

à leur mère et épouse. Le rythme

de leurs journées de travail est très

régulier. En novembre-décembre, les

ventes de châles en cachemire vont bon

train. Ernest occupe son peu de temps libre

à son courrier ou à lire un roman de George

Sand… En 1866, à nouveau des nouvelles du

commerce depuis Londres… En juin 1867, il

remercie sa femme Alice, sa « Lisette », pour

ses lettres quotidiennes…

La correspondance reprend ensuite en

1870

,

depuis Paris. Il envoie à sa mère à Dieppe des

nouvelles de la guerre, du rapprochement des

troupes prussiennes et, en parallèle, des nouvelles

de son commerce.

21 juillet 

: « On a plus que jamais

espoir que cette épouvantable guerre ne durera pas

trop longtemps »…

3 août

. La mort de son associé

B

lémont

l’affecte énormément. Il exprime sa tristesse dans

plusieurs courriers successifs ; il est aussi question des décisions qu’il doit prendre avec son père pour l’avenir de leur entreprise.

Mais les préoccupations de la guerre reprennent vite le dessus.

8 août

. « Tu ne peux te faire une idée de la fièvre ou pour mieux dire

de l’attitude admirable de Paris à la nouvelle des malheurs qui menacent la France. L’arrivée des dépêches qui annoncent notre défaite

et l’entrée des ennemis en France a fait taire tout intérêt personnel. On ne s’occupe plus que de la défense de notre sol »… L’inventaire

de son commerce montre de bons résultats, le rendement du cachemire de l’Inde est excellent…

13 août

. « On s’organise à vue d’œil et

on retarde le plus possible une nouvelle lutte espérant que la revanche sera éclatante. […] Une grande confiance à la Bourse malgré la

baisse

due à l’emprunt »… « Je fais le plus de rentrées possibles et suis assez heureux »…

16 août.

« Ce qui paraît certain au demeurant

c’est qu’on se bat depuis deux jours et on ignore encore l’issue de ce duel gigantesque. […] Les affaires sont toujours calmes mais sans

exagération en mal »…

18 août

. Réquisitionné en tant que garde national au Corps Législatif, « la lutte est terrible, mais nous vaincrons

»… Fin août, « Paris devient de plus en plus fiévreux. Tout le monde part et semble ne plus douter de l’arrivée des Prussiens sous les

murs de Paris ». Il songe donc à lui envoyer Alice et les enfants à Dieppe… Les affaires sont nulles…

Puis, en 1875, face aux premiers ennuis financiers : « Mon cœur est gros et mon chagrin immense de notre longue séparation. Elle était

nécessaire cependant, et en quittant la maison de commerce où ma présence était devenue impossible je me suis juré de n’y rentrer que

la tête haute et pour y refaire ma vie entière, ou n’y plus rentrer du tout. J’ai donc pris à corps ma situation. […] Mon salut est possible,

j’en suis sûr aujourd’hui et l’avenir peut

tout réparer »…

À partir de septembre

1878

, une

dizaine de lettres sont écrites depuis

Vétheuil chez la famille

M

onet

, où

Ernest a pu installer sa femme et ses

enfants après sa faillite. La plupart

règlent des questions financières. Il

requiert régulièrement le soutien

de sa mère, pour ne pas contracter

de nouvelles dettes, et lui fait part

de l’avancée de ses démarches et

transactions.

3 septembre

. « Il est évident

que l’inventaire comme résultat est

une des moins bons que l’on ait jamais

fait. Tel qu’il est cependant je le trouve

meilleur que je n’espérais après les

très grands frais d’installation qu’avait

à supporter l’année et l’exorbitante

diminution que je connaissais du chiffre

d’affaires. Tout cela se retrouvera sans

doute l’année prochaine, ces messieurs

ayant, je le sais, aussi beaucoup diminué

le chiffre des marchandises ce qui est un