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Beaux-Arts
Matisse s’excuse d’avoir omis d’accuser réception de
Fils de personne
: « l’énervement général auquel on participe forcément doit en
être la cause. On attend. Il faut tout l’intérêt du travail journalier pour supporter la perspective d’une catastrophe […] J’ai trouvé votre
livre très intéressant, mais pas du tout “famille” »… Il lui demande son aide pour une vente de charité « au profit des enfants évacués de
la Côte d’Azur » qui sont hébergés dans des locaux insalubres : « J’ai formé le projet avec le peintre Pierre
B
onnard
de faire vendre dans
un entracte du
Soulier de satin
[…] une toile de chacun de nous »… Il lui demande de « donner votre coup d’épaules près de
V
audoyer
[…] Vous êtes le premier informé à Paris – à tout seigneur… ». Il a reçu chez lui à Vence Marie
B
ell
. « J’écrirai à tous ceux qui peuvent
m’aider »… Il ajoute : « Tout de même, si vous continuez je serai obligé de refuser vos cartes postales à cause des allusions qu’elles
portent et qui feraient rougir le bureau de poste en entier, y compris le facteur. Qu’avez-vous à faire avec les femmes enceintes ? Quelle
perversion ». Il ajoute qu’il est inquiet pour la couverture de
Pasiphaé
, sachant que
F
equet
n’était pas certain de la réussir : « J’ai déjà écrit
à
F
abiani
que je puis la faire réussir à Nice et pas de réponse. Vous ne saurez jamais ce que votre
Pasiphaé
m’a couté de mauvais sang »…
376.
Claude MONET (
1840-1926). L.A.S.,
Giverny
1
er
juin [1917] à Georges
C
lemenceau
; 2 pages et quart in-8 au crayon
violet à l’adresse
Giverny par Vernon
, enveloppe.
1 300/1 500
V
oyage
avec
C
lemenceau
pour
voir
la
cathédrale
de
R
eims
bombardée
. Il n’a pu lui répondre plus tôt, « les distributions postales,
ici, n’étant pas très régulières. Ai bien reçu ce matin votre 2
me
dépêche, c’est entendu pour 7 h dimanche rue Franklin. […] Je serai bien
aise de savoir vers quelle heure vous pensez que nous [serons] de retour à Paris ne tenant pas à passer deux nuits à Paris, et voulant
me mettre au travail dès lundi matin. Serait-il possible que je puisse embrasser mon fils qui se trouve à peu de distance de Reims entre
Fismes et Craonne, exactement à Ventelay, convoi automobile, section sanitaire 46. […] Quelle joie ce serait et pour lui et pour moi »…
377. [
Claude MONET
].
Ernest
HOSCHEDÉ
(1837-1891)
collectionneur et ami de Claude Monet. 50 L.A.S., 1859-1879,
la plupart à
sa mère
, quelques-unes à sa femme Alice ; environ 85 pages in-8, certaines à son chiffre, d’autres à l’en-tête
Hoschedé, Blémont & C
ie
.
2 000/2 500
I
ntéressante
correspondance
familiale
du
collectionneur
et
premier
soutien
de
M
onet
. [Ancien négociant en linge de luxe,
propriétaire du magasin parisien
Le Gagne-Petit,
le financier Hoschedé a voué sa vie et sa fortune à l’art. Ne discutant jamais le prix
d’une toile, il acquiert près de 300 toiles qu’il expose dans la demeure conjugale de Montgeron, le château Rottembourg. Parmi elles, des
trésors de l’impressionnisme, et notamment ceux de son ami Claude Monet, qu’il invite à peindre dans son domaine et dont il est alors
le principal mécène. Passionné jusqu’à la faillite, il est contraint judiciairement de vendre sa propre collection aux enchères. Il essaiera
ensuite de se reconvertir en critique d’art depuis Paris et la Belgique, notamment au travers de sa revue
L’Art de la mode
.]
Un premier ensemble de lettres, de 1859 à 1870, fait référence à son activité de négociant et aux actualités politiques.
31 mai 1859
, à son
père : « Les nouvelles de la guerre sont lentes en tant qu’événements sérieux, mais les bulletins insignifiants sont nombreux. Cependant
la confiance est plus grande que jamais, et le changement du quartier général de l’Empereur annoncé ce matin au
Moniteur
fait présager
un coup prochain »…
28 mai 1859
: « Les nouvelles de la guerre sont rares.
G
aribaldi
a vaincu les Autrichiens à Varèse »… En mai 1861,