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Espérons & attendons, mais pas de charbon, pas de revolver, pas de noyade en chœur,

aimons-nous

. De 4 à 5, le jeune fœtus fait son

th[ème] et sa version allemande »…

[La Membrolle] 13 juillet 1891

. « Et d’abord,

de la prudence

demain. Si vous avez placé le drapeau français sur le balcon, assurez-

vous-bien qu’il est solidement

fixé

à la grille ; si ça allait dégringoler dans la rue, ça nous ferait des affaires d’état. – Ne bougez

pas

de la maison

, – voir quoi ? des foules ? Ce n’est pas drôle, et ce sont ces jours-là qu’un tas de salops cherchent à pénétrer dans les

appartements »… Longues explications sur les démarches à faire et les gens à solliciter pour obtenir l’admission d’André au Prytanée de

La Flèche… Puis sur son jeune neveu Fernand Jacmart : « Ta mère reçoit Fernand comme si c’était Guillaume II ; les quartiers de viande

paraissent et disparaissent, on ne les voit qu’une fois à table ; si elle n’était pas sourde comme un pot, je lui dirais que je ne comprends

rien à ces dépenses exagérées, Fernand est simplement Fernand et si heureuse qu’elle puisse être de recevoir son petit-fils, je trouve que

c’est de l’exagération »…

[La Membrolle] 18 juillet 1891

. Il s’irrite contre son fils André : « si tu te figures qu’il pense à toi ou à moi ! Il ne pense à rien, il ne

communique jamais rien ; il peut avoir, si l’on insiste, un petit accès de sensibilité nerveuse, mais ça passe très vite : il n’aime

rien

, et

rien ne vient jamais

de là

, par la réflexion et le désir d’aimer ; ce cerveau est vide. Enfin, maman, voici la situation : 1° s’échiner, faire

des kilos de platitudes pour tâcher de pousser des enfants absolument en retard ; 2° cette salle affaire J[ouanno] qui me tourmentera

jusqu’à ce que ce soit fini ; 3° pas assez d’argent ; 4° mon travail se débattant au milieu de toutes ces préoccupations ; 5° éloigné de toi

trop souvent ; 6° et

malade

, car je sens que j’ai un tas de choses

qui couvent

et éclateront un jour ou l’autre. – Tout ça est si triste et

quand tu es là, je suis moins malheureux »...

[Paris] 18 septembre 1891

. Il a eu à temps son fauteuil : « à 7 h. juste j’arrivais devant le théâtre. Il y avait déjà des manifestants, des

sergents de ville et des badauds. La salle était

faite

d’avance et le contrôle était très sévère. Enfin

L

amoureux

se glisse en tapinois, donne

3 coups secs sur son pupitre et commence. La représentation a été superbe »… Courses diverses ; dîner à Chatou chez les Chevillard

avec les Lamoureux… Consultation à la clinique du Dr Maurel : « il a été

épaté

, disant que ça allait remarquablement mieux ! Tu penses

si je suis content ! Il en a profité pour corser le régime et je le reverrai d’ici à 3 semaines ou un mois, – quand le nouveau régime aura

opéré. […] à 6 h. je serai chez Lamoureux pour dîner et nous irons tous les 3 à

Lohengrin

. J’ai idée que ce sera chaud ce soir. […]

Samedi

je déjeune chez Wilder et dîne chez Van Dyck – à 4 h. j’apprends à maman Costallat la

Bourrée fantasque

 !

Dimanche

– je sors Marcel »…

Correspondance

(91-33, 91-53, 91-56, 91-58, 91-82).

Ancienne collection Francis

P

oulenc

.

266.

Emmanuel CHABRIER

. L.A.S. « Emmanuel »,

Nice

[fin février 1892], à

son

fils

A

ndré

 ; 1 page in-8 au crayon (à la suite,

L.A.S. de Mme Alice Chabrier, 3 pages in-8).

150/200

« Mon petit chéri, Ça nous a fait de la peine de savoir que ton petit oiseau était mort. La maman s’est mise à pleurer et ton pauvre

bougre de père avait aussi la larme à l’œil. Mais les petits oiseaux, c’est comme nous autres : si nous nous bourrons comme des canons

nous crevons aussi d’indigestion, et il mangeait trop, on le gâtait trop ; c’est notre faute à tous s’il a rendu sa petite âme à Dieu ; dans le

jardin ça ne serait pas arrivé ; il était toujours ballonné et il manquait d’air. – Enterre-le dans ton petit jardin »…

Correspondance

(92-24).

Ancienne collection Francis

P

oulenc

.

267.

CHEFS D’ORCHESTRE

. 8 lettres ou pièces (dont 3 L.A.S.), 1908-1941.

100/120

Philippe

G

aubert

, Désiré-Émile

I

nghelbrecht

, Paul

S

acher

(4 l.s. à C.H. Winter, 1941, à propos de Honegger, sa

Jeanne d’Arc

, etc.),

Arturo

T

oscanini

(signature et date), Francis

T

ouche

(à son en-tête et vignette).

268.

Claire-Josèphe-Hyppolite

L

éris

de

L

atude

, dite Mademoiselle

CLAIRON

(1723-1803) la grande tragédienne, sociétaire de la

Comédie-Française. L.A.S. « Clairon », 3 ventôse VII (21 février 1799),

à la citoyenne

S

allegourde

C

hancel

à Bordeaux ; 1 page in-4, adresse.

700/800

É

mouvante

lettre

de

la

fin

de

sa

vie

.

Le citoyen Buisson (éditeur de ses

Mémoires

) ne lui a fait parvenir sa lettre

que très tardivement, et elle vient seulement de l’ouvrir : « Seulle, aveugle, à

la mort, j’ignorais même que vous m’ussiés ecrit : j’arrache mon bendeau, et

rassemble le peu de force qui me reste pour vous remercier, et vous assurer de

ma reconnaisence ; je trouves même de la douceur à vous consacrer Madame, le

dernier effort de ma douloureuse vie ». Elle la prie de dire à M. de

S

aint

-M

arc

« que je lui conserve l’estime et l’amitié la plus vrai »...

Ancienne collection Sacha

G

uitry

(21 novembre 1974, n° 18).

269.

Louise CONTAT

(1760-1813) actrice, sociétaire de la Comédie-

Française, elle créa la Suzanne du

Mariage de Figaro

. 7 L.A.S. (une non

signée) ; 9 pages formats divers (portrait joint).

200/300

[1796-1797 ?]

, à propos de son procès pour conserver la location de sa maison

à Chaillot : « Quel infernal homme vous êtes ! Je vais faire de nouveau chercher

les renseignemens que je vous avais remis, […] il s’agirait moins de soutenir si le

268