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de Pâques et d’y rester jusqu’à ton départ » ; longues recommandations pour le voyage en train jusqu’à Tours… –

11 avril

. « Voici vingt

francs. […] Fais attention à tout. J’ai peur que tu n’aies beaucoup d’excédent d’après ce que me dit ta mère »… –

[Paris, avril ?]

. « Mon

petit Marcel, Viens me prendre à la maison demain à 6 h. Nous dînons tous les deux... chez Mme Alice. Ces chaleurs neutralisent un

peu l’effet des douches. Je ne vais pas comme je le voudrais ; que tout ça est lent ! »… –

La Membrolle 20 mai

. « Ton père ne va pas bien ;

ce traitement m’abrutit au lieu de me calmer et de me rafraîchir, il me faut une médication plus énergique. […] J’ai la tête très fatiguée...

Travaille bien, mon pauvre chéri ; pense à ton père, qui veut encore bien travailler près de vous tous et vous avoir longtemps à côté de

lui. Si dimanche tu as un moment dans la matinée, va vers la Nanine et fais-lui une petite prière pour ton père ; elle entendra ça, venant

de toi, qu’elle aimait tant »... Suit une lettre de Mme Chabrier, sur le traitement et la santé de son mari… –

[Mai ou juin]

. « Veux-tu

sortir chez Enoch dimanche ? je demanderai vivement à cet ami de te conduire à l’Op. Comique […] Il faudrait donc que tu

bouffasses

chez lui, à moins d’y déjeunasser, et d’aller dîner chez les Brussel après la petite fête. […] Travaille ferme, pauvre bougre, tu sens bien

que ça va bientôt finir tout ça »… –

4 juin 

: « tu as raison de réfléchir ainsi, tu prouves que tu deviens un garçon sérieux et que tu vas te

donner tout entier à ton examen. […] Il faudra que j’aille à Paris à la fin du mois courant pour ton bachot. […] Travaille d’arrache-pied,

ne perds pas une minute, je vois que tu tiens à en finir ; si tu pouvais être libéré au mois de juillet, quelle joie ! et quelle scie nouvelle si

tu ratais ! »… – [Paris 9 juillet]. « Tâche de savoir si c’est le soir même du 13 que tu dois être fixé sur ton sort, ou s’il s’écoule un temps

relativement long […] je pense que, narguant ces torrides soleils, tu philosophailles à outrance ! »…

Correspondance

(88-90, 90-70, 90-85, 91-54, 91-77, 91-79, 91-80, 91-107, 91-110, 91-115, 91-116, 91-120, 92-47, 92-48, 92-54, 92-61,

92-66, 92-70, 92-84).

Ancienne collection Francis

P

oulenc

.

264.

Emmanuel CHABRIER

. 2 L.A.S. « Emmanuel » et « Emml » et 1 L.A., [avril-novembre 1890], à

sa

femme

à Paris ; 7 pages

in-8, une au crayon avec adresse au verso.

400/500

S

ur

sa

vie

de

travail

à

L

a

M

embrolle

,

et

G

wendoline

à

M

unich

.

La Membrolle 26 avril 1890

. « Je vois, la petite maman, que tu ne t’en es pas si mal tirée que ça, avec ta grosse malle et tes accessoires ;

on t’aura prise pour la femme du préfet de police, à ce que je suppose ; tu fais trembler le personnel des gares, et le sergent de ville

se roule à tes pieds ; je ne te vais pas à la cheville, la petite femme, le loup est dépassé ! Embrasse bien les petits loups pour moi et

particulièrement le louveteau qui accomplit demain un acte caractéristique et plein de douceur. Recommande-lui de demander à Celui

qu’il invoque de nous protéger tous, nous qui cherchons à faire de notre mieux et qui ne sommes pas des méchants ; dis-lui de demander

pour la maman la bonne vue et la santé, des bulletins propres pour le grand frère, et pour le pauvre père beaucoup d’inspiration et un

peu d’argent. Ça fait pas mal d’affaires tout ça et le bon Dieu est toujours très occupé ; mais les jours de 1

ère

communion, je suis certain

qu’il dresse spécialement ses oreilles divines pour écouter les petits enfants épris de ciel et frisés pour la circonstance, et que finalement

il doit être très doux, très coulant, très accessible ». Il faudra aller embrasser la vieille

N

anine

 : « pour les enfants, c’est un pieux devoir,

c’est ensuite un plaisir, ça leur apprend à se souvenir et ça les rend bons. Si la paresse est la mère de tous les vices, l’ingratitude en est

le père ». À La Membrolle, « ce ne sont que giboulées, averses, vents déchaînés […] Hier matin, en ouvrant ma fenêtre, ça pleuvait, ça

ventait infernalement et tous ces grands bêtes de peupliers se courbaient tous du côté de Tours comme pour saluer celles de la cathédrale

[…] Les marronniers, des durs-à-cuir, s’en foutaient, mais les sacrés pommiers, fiers d’être en fleurs depuis q.q. jours, avaient des accès

de folle rage de voir ainsi s’éparpiller aux 500 diables leurs jolis petits blancs plumets » [4 mesures de

musique

]. Il passe sa vie « entre

une table et un piano »...

[Paris, 29 juin 1890]

. Visite à

N

anine

, « avec fraises et cerises : ravie, la Nanine ; elle avait communié le matin, et prié pour tes yeux !

Elle t’embrasse ainsi que le petit louloup »... Voyage à Rueil avec Catulle

M

endès

(projet de reprise de

Gwendoline

) : « Catulle ne veut

pas de l’

Eden

 ;

il

se

charge

de

tout

 ; je vais le laisser faire, parce que c’est trop grave et que nous pourrions croquer le marmot trop

longtemps si nous ne prenions pas un parti dès maintenant. Enfin, aujourd’hui, je serai évasif ; laissons faire Catulle. Il m’a dit qu’on

me ferait faire n’importe quoi en pleurant dans mon gilet »…

[Munich] 19 novembre 1890

. « Hier soir, répétition générale ; il y avait dans les 300 personnes. Grand succès, rappel chaleureux du

public et de

l’orchestre

qui est très emballé : j’ai donc montré ma hure. L’interprétation, dans son ensemble, n’est pas meilleure qu’à

Karlsruhe ; c’est plus grand, voilà tout. […] on ne se foule pas la rate énormément, mais

ils croient tous se la fouler

. Encore un théâtre

où il y a trop de

vieux

 »…

Correspondance

(90-52, 90-86, 90-137).

Ancienne collection Francis

P

oulenc

.

265.

Emmanuel CHABRIER

. 5 L.A.S. « Emmanuel » ou « Emml », [mai-septembre 1891], à

sa

femme

 ; 14 pages in-8 et 2 pages

in-4, une lettre au crayon, une enveloppe.

800/1 000

S

ur

sa

situation

financière

et

ses

enfants

,

et

L

ohengrin

à

l

’O

péra

.

[La Membrolle] 3 mai 1891

, sur la banqueroute de son banquier Jouanno : « Où allons-nous, ma pauvre femme ? C’est la ruine, ma

petite chérie ! – Que vais-je faire ? je ne puis pas rester dans cette situation-là ; c’est la

déveine sur toute la ligne

. […] il faut que nous

changions de vie ou que je trouve un équivalent – mais quoi ? quoi faire ? Nous ne sommes pas heureux, maman »...

Tours 6 juillet [18]91

, sur l’examen d’André pour l’entrée au Prytanée de La Flèche : « Ce matin, nous sommes partis, le petit

Loulouloup et le gros Papipopoussof, sur le coup de 6 h. 1/2, dans une roulante à Barateau, après avoir lampé un bouillon gras, un pain-

fromage et une verrée de vin ». André passe seul son examen à la Préfecture, « sous la surveillance d’un assez jeune capitaine » : thème

latin et version latine, dictée et analyse logique : « « il s’est foutu dedans pour des subjonctifs […] Enfin,

l’ensemble

ne m’a pas paru trop

mal et le capit[ain]e m’a dit que c’était

convenable

. Quant à

l’analyse logique

il y a là tant de mots dissonnants que ça m’a rappelé un

peu

Le Rêve

que j’aime beaucoup pourtant ; je n’y comprenais

rien

, le cap[itain]e non plus, je crois, mais il voulait

avoir l’air

 ; enfin,

à la grâce de Dieu, qui devrait bien un peu penser à nous ici-bas, à moins qu’il n’ait, à notre endroit, des vues superbes dans l’avenir.

Musique et Spectacle

… / …