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ses pieds, je désirerais bien savoir si le personnage du roman vous semble digne de votre interprétation et se trouve

dans les cordes de votre sympathique et beau talent » ([1867 ?])… Dans d’autres lettres, il promet un roman à

La Patrie

,

remet de la copie à Villemessant, renvoie des épreuves, demande rendez-vous à Gourdon de Genouillac, invite son

ami Audiffred à une soirée, propose d’adapter le drame d’un ami, etc. Portrait photographique dédicacé « à mon ami

Albert Monnier »…

O

n

joint

des L.A.S. d’Élie Berthet, René Cassin, Alexandre Dumas fils, P.H. de Ponson, et divers documents.

131.

Jacques PRÉVERT

(1900-1977).

D

essin

original signé « Jacques », en bas d’une L.S. de sa secrétaire à une

actrice, 3 mars 1956 ; 1 page in-4.

400/500

Au sujet de la distribution de

Notre-Dame de Paris

(film de Jean Delannoy sur un scénario de Jean Aurenche et

Jacques Prévert, d’après Victor Hugo, 1956). Jean Aurenche et Jacques Prévert se sont occupés d’elle pour le rôle :

« Jean Delannoy semble très favorable »… En post-scriptum : « Jacques Prévert me prie de vous rappeler qu’il n’écrit

presque jamais de lettres et qu’il ne répond pas, comme vous le dites, seulement aux gens importants ». Sous ces

lignes, Prévert a dessiné une grande fleur, qu’il a coloriée aux crayons rouge, gris et vert.

O

n

joint

Lettre des îles Baladar

, texte de Prévert, dessins d’André François, Gallimard, « Le point du jour », [1952].

132.

Marcel PROUST

(1871-1922). L.A.S., [vers la fin de septembre 1908, à Mme Julia Alphonse

D

audet

] ;

3 pages in-8.

2 500/3 000

B

elle

lettre

à

propos

du

premier

roman

de

son

ami

L

ucien

D

audet

, L

e

C

hemin

mort

, roman contemporain

, paru chez

Flammarion en juillet. Proust y évoque ses débuts dans le salon de Mme Daudet.

« Madame, vous devinez que j’ai dû être souffrant et incapable matériellement d’écrire pour ne vous avoir pas

remerciée de la carte délicieuse et imméritée. Je n’ai fait que traverser Paris et n’y rentrerai définitivement que dans

un mois. Mais ce me sera une grande joie de parler avec vous de ce livre admirable de Lucien de ce fleuve inconnu,

qui part dans une direction nouvelle, pour une rive opposée, mais qui naît à son tour de la quadruple Source sacrée.

Ce que son ami pouvait autrefois dire de flatteur à la Mère de ce fils chéri, restait au-dessous de ce qu’elle savait elle-

même. Et le monde entier ne fait que répéter en écho ce qui fut dit alors dans le salon de la rue de Bellechasse par un

jeune homme intimidé, fier d’avoir été le témoin et parfois le confident des pensées qui précédèrent l’éclosion, des

heures où le ciel se colora »…

Correspondance

, t. VIII, p. 226.

133.

Edgar QUINET

(1803-1875). 2 L.A.S., 1853-1860, à Noël-François-Alfred

M

adier

de

M

ontjau

 ; 12 pages

in-8.

200/250

B

elles

lettres

d

exil

.

Blankenberghe

29 juillet 1853

. Il se félicite d’avoir trouvé « dans le naufrage », des affections

telles que la sienne, et raconte qu’un intime fit semblant de ne pas le reconnaître à Spa ; il ne regrette pas son

rôle de

Lépreux de la cité d’Aoste

, estimant se retrouver « dans la liberté primitive »… Il rappelle la création de la

République hollandaise par une poignée de « 

gueux de mer

 », puis parle de ses recherches sur Marnix, et de la

prochaine publication des derniers volumes de la

Révolution

de

M

ichelet

Veytaux (Vaud) 7 octobre 1860

. Ils ont

visité le mois dernier Dufraisse, Flocon et Charras. « De France, hélas il ne vient pas un souffle. […] Une partie de la

démocratie a plié le genou, depuis que les affaires d’Italie ont donné l’occasion qu’on attendait pour se soumettre.

Tout serait donc perdu, si le salut devait venir des masses. Mais l’expérience nous a bien montré que les peuples sont

conduits par quelques hommes, et que les masses jouent dans la tragédie humaine le rôle du chorus qui approuve

toujours l’action accomplie. Ôtez du 18

e

siècle, Voltaire et Rousseau ; il n’y a plus de Révolution Française »… Il parle

aussi de

Merlin

, de son envie de lire Proudhon, de Garibaldi et de la mort de Paul de Flotte…

O

n

joint

une P.S. (contrat d’édition avec Pagnerre pour ses œuvres complètes, 1857) ; 3 L.A.S., 1849-1860, dont une

longue et belle sur la science ; 2 notes autogr. ; une lettre de sa veuve, et divers documents.

134.

Louis RACINE

(1692-1763) fils de Jean Racine ; auteur de poèmes d’inspiration janséniste et de mémoires

sur son père. L.A.S., 4 mai [vers 1752], à Gerhard Nicolas

H

eerkens

, docteur en médecine, à Groningue ;

3 pages in-4, adresse avec restes de cachet de cire rouge.

500/700

Il lui promet un exemplaire de son ouvrage en trois volumes, qui paraît [

Remarques sur les tragédies de Jean Racine,

suivies d’un Traité sur la poésie dramatique ancienne et moderne

], et évoque des éditions de Cicéron, celles de

Glasgow ayant rendu les autres « moins curieuses ». Puis il livre son jugement sur quelques écrivains du jour : « M.

L

e

F

ranc

[de

P

ompignan

] m’a envoyé les vers latins qu’il vous a adressés.

V

oltaire

n’en feroit pas tant, mais il vous ecrit en

prose, et sa lettre vous a sans doute beaucoup flatté ; vous le regardez comme le dieu du Parnasse ; il vous devoit ses

remercimens, pour les superbes eloges que vous lui avez donnés. Pour moi, le meilleur eloge que je demande, et la

traduction du Poeme de

la Religion

, et avec toutes les connoissances que vous avez, vous devez vous faire un plaisir

d’y ajouter des nottes savantes. Je n’entends point parler du cardinal Guérini : si je reçois de ses nouvelles vous jugez

bien que je vous en ferai part.

M

arivaux

n’est point un de ces auteurs qui doivent vous imprimer un si grand respect ;

… / …