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Classées chronologiquement, ces pages, majoritairement autographes, sont presque toutes écrites, ou composées de

béquets collés, au dos de tapuscrits de Montherlant, d’épreuves et prospectus, ou de correspondances à lui adressées

(dont André Chamson, Gabriel Matzneff, Lars Schmidt, Laurent Boyer, Louis de Sadeleer, etc.). Sa signature figure en

bas de certains textes destinés à des périodiques : pages 40, 48, 78, 124 [ter], 164 [bis], 177, 235 [ter], 270 [bis], 279…

Y figurent des articles (

La Conversion de Tibère

,

Petites notes d’un idiot

,

Lettres de femmes

,

La Vie

,

Le héros

, etc.), des

minutes de lettres (à Georges Soria, à Mac Avoy, à des journalistes ou rédacteurs, etc.), des fragments de manuscrits

de « carnets » (souvent préparés par Montherlant pour la dactylographie), le discours de donation du manuscrit de

La

Reine morte

à la Comédie française, des réflexions sur son théâtre, sur Sénèque, Cicéron, Plutarque, Goethe, Barrès,

Romain Rolland, André Suarès, l’Académie française, le général de Gaulle, etc. ; un texte sur Roger Martin du Gard

pour la radio nationale, un

Hommage à Tolstoï 

; des vers, etc., etc.

La plus grande part du recueil se compose de morceaux choisis dans ses « carnets » : aphorismes découpés ;

réflexions sur lui-même, sur l’écriture, sur le théâtre, sur la mort, sur la politique, etc. ; observations sur ses confrères

et son temps ; anecdotes sur ses œuvres ; historiettes ; citations des classiques ; maximes, souvent misogynes… « Une

passion totalement libre devient une obsession. Une passion qu’on entrave en devient une aussi »… « Je vise l’homme

qui ne souffre pas. Je vise aussi l’homme qui n’a pas peur. Je vise le désir dans l’homme, mais non le divin des dieux

“émouvants” : le divin des dieux qui n’ont pas peur et ne souffrent pas »… « “Les épinards et Saint-Simon ont été

mes seuls goûts durables”, a écrit Stendhal. Là-dessus tous ceux qui préfèrent les artichauts lui dénient le talent, ou

attaquent sa vie privée »… « 11 novembre. – Les Allemands traversent la zone non occupée. Devant des événements

de cette nature, le réflexe des gens est : je ne paye plus mes dettes. Le mien : je ne réponds plus aux lettres »… « Il

est regrettable que personne n’ait songé à porter sur le théâtre, à la belle époque de la pédérastie littéraire en France

(1928-1953 ??), les amours de Jules César et de Nicomède, roi de Bithynie. Titre – cornélien – :

Nicomède

. Ou – plus

aimable – :

Mon Jules

 »… « Je compte six mois pour finir

Cette voix d’un autre monde

, dix-huit mois de temps perdu

aux publications des nouveaux

Carnets

et de

La Rose de sable

et aux reprises de théâtre et choses accessoires. Et deux

années pour écrire le roman que je veux écrire, sans parler de la pièce : nous n’en finirions pas. Il me faut quatre ans,

et quatre ans avec la tête intacte, non avec la tête ramollie. Les aurai-je ? C’est une espèce de match entre la mort et

moi »… Etc.

126.

Roger NIMIER

(1925-1962). 3 L.A.S., 5 L.S. et un tapuscrit signé avec corrections autographes, la plupart

sans date, au critique André

P

arinaud

, à

Arts

; 9 pages formats divers, qqs en-têtes

Elle

et

Librairie Gallimard

.

400/500

C

orrespondance amicale

. Précisions sur une nouvelle contravention…Approbation de la page « Province », et suggestion

de « répondre aux demandes des correspondants en “portant” certains événements »… « Laissez les journées dans

l’ordre, s’il vous plaît. Si c’est trop long, nous passerons les

Hittites

la semaine prochaine »… Précisions relatives à un

déjeuner avec Lanier, un article d’Aycard, le bulletin d’Aimée, et réclamation de l’entretien sur la gastronomie, qu’il

souhaite corriger, ou mieux, supprimer… Il parlera à Magne à son retour de vacances : «

Carrefour

est une maison un

peu lente à se décider. C’est ce qui m’inquiète pour votre situation fixe (pour des articles, cela va de soi) »… «

C

éline

est

d’accord pour les “Entretiens”. Agathe Mella aussi en ce qui concerne Paris-Inter. Il semble que Gilson soit beaucoup

moins sectaire que je ne vous l’avais dit. Avez-vous vu Céline à la Télévision, ce qui serait un bon test ? » (11 juillet)…

Recommandation d’Élisabeth

G

aspar

, « une amie de Marcel Aymé qui a beaucoup de talent. […] elle peut devenir une

bonne collaboratrice pour

Arts

 » (17 avril 1961)… Tapuscrit corrigé d’un Éloge de Jules

R

omains

, « écrivain français qui

excelle dans tous les genres », « talent universel » qui a reconstruit « un monde qu’on ne comprenait pas beaucoup et

qu’on s’était acharné à détruire, au fond de son cœur »…

O

n

joint

2 L.A.S. de sa femme Nadine Nimier, au même.

127.

Jean PAULHAN

(1884-1968). L.A.S., Paris 27 février 1934, à l’écrivain danois Ole

W

inding

, à Chantilly

;

3 pages aux encres rouge et noire, à en-tête

nrf

, enveloppe.

100/150

L

eçon de

français

. « J’ai pris à la lecture de votre

Essai

un plaisir mêlé de gêne. Il arrive que vos réflexions soient justes

et fines (et parfois saisissantes. Je songe particulièrement à celles qui ont trait au mensonge de la société, au destin

de l’âme, à la nature de nos “découvertes”.) Mais elles sont terriblement desservies par une langue ambiguë, confuse,

incorrecte et qui laisse

constamment

votre lecteur en doute sur l’exactitude de la pensée qu’il vous attribuait d’abord ».

Il cite ainsi 7 passages incorrects, confus ou obscurs, avec ses remarques et une nouvelle rédaction à l’encre rouge.

« Excusez-moi, je vous prie, d’insister aussi lourdement. Je ne le ferais pas, si votre pensée n’exigeait aussi vivement

une précision, hors de laquelle elle n’est pour nous que confusion et que vague »...

128.

Charles PÉGUY

(1873-1914). P.A.S., 3 janvier 1912 ; 1 page in-8 à en-tête des

Cahiers de la Quinzaine

(portrait joint sur carte postale).

300/400

« Mercredi 3 janvier 1912, aujourd’hui Sainte Geneviève, patronne de Paris ; samedi jour des Rois cinq centième

anniversaire de la naissance de Jeanne d’Arc »…