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Le manuscrit se présente comme une mise au net soignée, probablement destinée à une dactylographie ; de la
première écriture appliquée de Montherlant, il apparaît comme une version intermédiaire, parfois retravaillée, qui
présente un
texte
très
différent
de
l
’
édition
. Il se compose de séquences parfois incomplètes, certaines paginées,
d’autres non, qui, réunies, forment un texte à peu près cohérent, sans la « Conclusion » qui a été ajoutée dans l’édition.
Une première séquence, paginée 1-29, donne les chapitres I à III (ce dernier incomplet de la fin) : « La petite chambre
était au faîte du collège. Par la fenêtre ouverte, André regarda »… – 5 pages donnent la fin du chap. III (Pléiade p.
75-78) : « Il déboucha. Dans leur mignonne cour, enclavée comme un petit lac alpestre au milieu des buissonnets
prévenants, les cinquième jouaient »… – III.
Le Chemin des écoliers
(paginé 1-19, incomplet), seul élément titré du
dossier, composé de papiers différents et plus raturé que les autres chapitres, constitue une digression à partir d’une
réplique du pion : « Ne dis pas que ce sera dur. Ce sera terrible. » Les réflexions qui suivent, sur les inadaptés produits
par la Guerre, l’enfance, la comparaison de l’âme de l’enfant à celle du soldat, l’homme et l’humanité etc., seront
écartées de la version finale. « Ce chemin des écoliers, si c’était au pied de la lettre le chemin des écoliers ? Vers la
Jérusalem de l’âme, si les Hosannas sortaient des mêmes bouches »… – La fin du texte, chapitres IV à VII, se présente
en six séquences à pagination discontinue dont le découpage ne correspond pas à celui des chapitres : pag. 1-11
(Pléiade, p. 79-84), 1-6 (Pl. 84-87), 1-6 (Pl. 86-89), 1-7 (Pl. 89-90, texte ici plus développé),1-3 (Pl. 91-92), 1-9 (Pl. 92-93).
La présente version de la
Gloire
comporte moins de dialogues que celle publiée, et de nombreux développements
qui disparaîtront avant publication. Elle est aussi marquée par une plus grande religiosité. À titre d’exemple de ces
différences, ces lignes sans rature, mais inédites, de la fin du deuxième paragraphe, consacré à la vue depuis une
chambre de l’internat : « Mais pas plus qu’aucun regard ne pouvait discerner le mouvement sous les arbres, aucun
cœur n’en pouvait savoir le cœur. Seul l’Esprit de Dieu, volant au dessus de tout cela comme il volait au-dessus des
eaux, savait la fièvre inépuisable qui battait sous la règle impassible comme une phalène sous la paume refermée »
(p. 2)… Ou encore, l’impression que produit sur le narrateur la vue d’un élève : « Dieu transparaissait doucement à
travers son visage comme une lampe au travers d’un abat-jour » (p. 8). Citons aussi la chute de la section I, qui consiste
en une référence à Barrès, plus brève, et plus brutale dans le manuscrit : Barrès constate « le même fait dont témoigne
ma petite jouissance à ces
Ave
, celui que déjà je vous ai fait entendre sous le mythe de l’enfant qui-fait-entrevoir-des-
possibilités : à savoir que ce collège possède une “jouissance excitatrice de vie.” » (p. 16-17).
O
n
joint
deux fragments d’un autre manuscrit de jeunesse relatif à l’enfance (9 pages in-4 sur papier ligné, paginés
5-7 et 9-14) : mise au net présentant des ratures, corrections et additions.
125.
Henry de MONTHERLANT
.
M
anuscrit
autographe, signé en plusieurs endroits, avec insertion de fragments
dactylographiés, photocopiés ou découpés d’imprimés, [
Garder tout en composant tout : 1924-1972
] ;
368 ff. in-4.
5 000/7 000
M
anuscrit
complet
de
ce
recueil
composé
de
fragments
de
carnets
et
de
manuscrits
d
’
articles
et
lettres
ouvertes
, réuni par
Jean-Claude et Yasmina Barat qui en donnèrent une édition en 2001, dans « Les Cahiers de la
NRF
» de Gallimard, avec
le sous-titre :
carnets inédits, derniers carnets
.
124
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