84
258.
Luc ESTANG
(1911-1992). 3
poèmes
autographes (un signé), et 24 L.A.S., 1931-1966, à Maurice
N
oël
; 68 pages formats
divers, nombreux en-têtes (
La Croix
,
Le Figaro
, etc.).
200/300
B
elle
correspondance
littéraire
et
spirituelle
.
4 décembre 1931
, envoi d’une nouvelle, et proposition d’« un papier intéressant l’art
du roman »…
1940
, sur les désarrois de l’exode, les inquiétudes pour l’avenir, des envois de poèmes, la rubrique religieuse du
Figaro
…
Il a donné quelque tournure à la page littéraire de
La Croix
, et a ouvert une enquête sur la littérature catholique, mais regrette le temps
du
Figaro
…
Mai 1944
. Il aimerait aller à Brangues voir
C
laudel
, « notre redoutable grand homme (Dieu ! qu’il a mauvais caractère !) »…
Transcription d’une lettre de
C
laudel
, « notre cher et grand grognard », le félicitant sur ses poèmes et l’invitant à Brangues… Relation
de sa visite à Claudel… Évocation de divers projets de livres sur Claudel par lui-même et Henri
G
uillemin
…
9 décembre 1947
, à propos
du « totalitarisme catholique », « la comédie littéraire », Claudel,
B
ernanos
…
30 novembre 1949
, gratitude pour les marques d’amitié de
Noël, son aide morale et sa compréhension de critique depuis la publication des
Stigmates
… Etc. Il est aussi question de Pierre Brisson,
Marc Bernard, G.E. Clancier, L. Gillet, Mauriac, Paul Valéry, etc.
T
rois
poèmes
extraits de
Puissance du matin
:
Le Signal
,
J’avais un pays…
et
Racines
.
259.
Alfred FABRE-LUCE
(1899-1983). 7 L.A.S., 1943-1972, [à Henry de
M
ontherlant
]
; 20 pages in-8 ou in-4. 300/400
1
er
janvier 43.
Félicitations pour ses débuts triomphants au théâtre avec
La Reine morte
, en se situant « dans une époque de grandeur
où vous respirez naturellement »…
4 août 1949
, sur
Pasiphaé
, « texte somptueux »…
5 mars 1954
, sur
La Rose de Sable
: « Vous régnez
constamment, et la minceur des sujets, parfois, semble faite pour manifester que vous n’avez pas besoin des procédés par lesquels on
retient habituellement l’attention »…
27 avril 1954
, sur son projet de création d’une société d’écrivains associant les pays libres de
l’Europe, une
Académie européenne
; il joint la lettre qu’il va envoyer à ses correspondants étrangers.
19 mai 1954
: « Vous me dites
aussi que l’Académie Française est exclue de votre existence. Tel n’est pas le souvenir que j’ai gardé de notre entretien. Vous accepteriez,
m’aviez-vous dit, d’y siéger, mais ne voulez pas faire auparavant acte de candidature. C’est, en effet, le rêve de tous les candidats d’un
certain rang. Vous me dites enfin, […] que vous poursuivez votre œuvre sans tenir compte d’aucune considération politique ou sociale
– mais vous m’avez d’abord demandé de croire que vous aviez sacrifié
La Rose de Sable
par égard pour la France colonialiste »…
29 mars
1972.
Il s’inquiète des ennuis de santé de M. et le remercie pour l’envoi de
La Marée du Soir
…
O
n
joint
2 brouillons autogr. de réponse
de Montherlant (1944 et 1954), évoquant notamment à nouveau sa non-candidature à l’Académie.
260.
Georges FEYDEAU
(1862-1921). L.A.S., Paris 26 novembre 1904, à M.
M
endel
(de la Librairie Ollendorff) ; 1 page in-8.
200/300
« Je vous serais très obligé de me rendre ma liberté pour les pièces qu’il me reste à publier. Dans votre maison d’édition le théâtre qui
est la quantité négligeable, se trouve noyé dans les romans et j’aurais avantage à traiter avec une maison dont ce fut la spécialité. […] le
contrat que j’ai chez vous me lie ad aeternum ce qui est absolument irrégulier »…
261.
Gustave FLAUBERT
(1821-1880). L.A.S., Croisset 13 décembre
[1859], à Aglaé
S
abatier
, « la Présidente » ; 2 pages in-8, sur papier
bleu.
2 000/2 500
J
olie
lettre
tendre
à
la
P
résidente
, lui parlant de sa sœur Adèle-Irma
Sabatier, dite « Bébé » ou « Doudou » [maîtresse du peintre Fernand Boissard,
dont elle eut une fille, morte en octobre 1859].
« Voulez-vous, belle Présidente, faire à M
elle
Doudou tous mes compliments
de condoléance, pour la mort de son pauvre petit enfant, que j’ai apprise
avant hier au soir.
Je ne lui écris pas, pour mille raisons. – Mais la meilleure de toutes et que
vous vous entendrez à cela, bien mieux que moi, en votre qualité de femme.
– Dites lui de ces choses qui font pleurer & qui soulagent.
La voilà revenue telle que devant. – Rien ne reste plus de cette liaison que
le souvenir. Ainsi finissent les choses humaines. Quelle triste mascarade que
l’existence !
Quant à vous, vous savez
les sentiments que je vous porte
. Le silence et donc
plus éloquent que toutes les paroles. Lorsque vous n’aurez rien de mieux
à faire, écrivez-moi pour me dire si vous vous ennuyez beaucoup & si la
portraiture fait son chemin. [La Présidente peignait des miniatures.]
Mille tendresses »...
Correspondance
(Pléiade), t. III, p. 63.