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les collections aristophil
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DRIEU LA ROCHELLE Pierre
(1893-
1945) écrivain.
MANUSCRIT autographe,
Mesure
de la France
, 1922 ; 92 pages in-4,
montées sur onglets en un vol. petit
in-4 relié demi-vélin à la Bradel, pièce
de titre de maroquin noir.
10 000 / 15 000 €
Important manuscrit de travail de cet es-
sai, méditation mélancolique sur l’avenir
de la France, de l’Europe et du Monde au
lendemain de la Grande Guerre
.
Mesure de la France
parut en 1922 dans
la collection des Cahiers verts dirigée par
Daniel Halévy.
Le manuscrit est complet, à l’exception de
la première page, remplacée par une dac-
tylographie. Daté en fin « [octobre
biffé
] mai
1922 », il est écrit à l’encre noire (ou bleu-noir),
sans marge, au recto de feuillets de beau
papier vergé filigrané
Joynson’s Parchment
(et quelques ff. au verso de papier admi-
nistratif de la
Préfecture du Département
de la Seine. Direction de l’enseignement.
Inspection
). Il présente de très nombreuses
ratures et corrections, avec plusieurs pas-
sages biffés, et a fait l’objet d’importants
remaniements, comme en témoignent des
changements de pagination et de nombreux
passages découpés et déplacés. Certains
passages sont rubriqués au crayon bleu
en travers du texte : « préface », « bible »,
« chefs », « guerre ».
Il est divisé en six chapitres : I
Le Crime et
la Loi
(p. 1-7). II
Le Crime nous aliène les
dieux et les hommes
[titre primitif biffé :
Les
Crimes de la France
] (p. 8-18). III
L’Esprit
troublé
(p. 19-33). IV
La France au milieu du
monde
(p. 34-59). V
Les patries et l’aventure
(p. 60-67). VI
Le citoyen du monde est inquiet
(p. 68-92).
Citons un des passages supprimés (p. 61) :
« Le patries européennes sont sorties de
cette guerre couvertes de sang, chancelantes,
souillées dans leurs entrailles par l’immonde
travail du profit, mais que leurs faces sont
émouvantes, émaciées, exaspérées par les
sacrifices. Cela ne signifie pas grand’chose :
toutes les tendances humaines sont poussées
à l’extrême et raffinées par la conscience.
Notre sensibilité patriotique est inouïe. Elle
est maladive, faite d’inquiétude, de doute, elle
recueille le reste du sentiment religieux qui
ne trouve plus sa voie ancienne. Elle pousse
avaricieusement des racines dans toutes
les parties de notre âme. Elle se perd dans
la manie et le ridicule. C’est une dévotion
machinale. C’est une hallucination ».
Drieu « invite les Français à prendre
conscience de la situation diminuée de leur
patrie dans une Europe et un monde qui ont
changé depuis l’ère de la suprématie fran-