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Histoire

novembre 1921. Le nommé Landru Henri Désiré, âgé de 53 ans, né à

Paris (19

ème

arrondissement) le 12 avril 1869, est condamné pour avoir

commis 11 crimes pendant les années 1914 à 1919, sur les personnes

de 10 femmes et d’un jeune homme de 18 ans. Ce criminel, sous

prétexte de mariage, attirées les veuves et après les avoir conduites

dans une villa isolée soit à Versailles soit à Gambais, les faisaient périr

soit par le poison ou en les tuant d’une manière quelconque. Après

avoir découper leurs corps en morceaux, les faisaient brûlés dans

une cuisinière pour faire disparaître toute trace du crime. Tous ces

crimes avaient pour mobile le vol. Il s’emparait de leurs meubles,

bijoux, linge, vêtements et économies. Les 11 crimes ont rapporté à

Landru environ 35 642 f,50. Bien qu’on est retrouver les fragments

d’os humains calcinés dans les cendres de la cuisinière de Landru à

la villa de Gambais, l’assassin n’a jamais avouer au cours des débats.

Liste des victimes : 1. Veuve Suchet 40 ans [...] Landru repris de justice

a été condamné à 10 condamnations pour escroqueries [...] Malgré

ses déplorables antécédents et ses 11 crimes, le jury versaillais, sur

les instances du défenseur du condamné, signe d’une manière

déplorable un recours en grâce »… (

Condamnations années 1914 à

1922

). « Exécuté à Versailles le 25 février 1922. Samedi. Temps clair.

6h10 » (

Exécutions 1921 à 1925

).

Violette Nozière

. Anatole Deibler semble regretter de voir lui échapper

Violette Nozière, cette « jeune vicieuse » condamnée à mort pour

parricide puis graciée : « Paris. Cour d’assises de la Seine. Audience du

12 octobre 1934 [...] Elle met le contenu de 20 cachets dans le verre à

son père, 10 cachets dans le verre à sa mère. Les malheureux parents

boivent le poison [...] La criminelle assis sur le lit de ses parents attend

patiemment. A minuit elle fouille sa mère inanimée, et, sous la jupe,

dans une poche cousue à la ceinture, elle prend le billet de 1000 f

qu’elle y savait cacher ; dans l’armoire elle va chercher 2000 f [...]

Après 36 heures d’absence, elle rentre au domicile de ses parents,

rue de Madagascar. Elle ouvre le robinet à gaz, attend que l’air soit

irrespirable et court appeler le voisin M. Mayeul [...] Pendant 7 jours

l’abominable jeune fille fait une noce à tout casser […] La malheureuse

mère réchappe à la mort, seul le père succombe. [...] Au prononcé

du jugement la condamnant à mort, au moment où les gardes l’em-

mènent, elle se débat rageusement : “Laissez-moi ! Laissez-moi ! C’est

honteux ! J’ai dit la vérité ! On l’emporte ; elle gesticule, elle griffe,

elle mord, elle hurle. “Vous n’êtes pas pitoyable ; c’est honteux ! Je

maudis mon père ! Je maudis ma mère !” Le défenseur de la misérable

réussit, au comble d’imbécilité, à faire signer à 10 jurés un recours

en grâce » (

Condamnations années 1934 à 1939

).

Maurice Pilorge

. Quand Deibler succomba à une embolie sur un

quai de métro, il partait à Rennes pour exécuter Maurice Pilorge,

« condamné pour avoir le 6 août 1938, à l’hôpital du Pavillon-Vert, à

Dinard, tranché d’un coup de rasoir la gorge d’un mexicain, nommé

Hector Escuredo dont il partageait la chambre. Pilorge, au cours de

l’audience de la Cour d’assises de Rennes, s’est montré très arrogant

et n’a exprimé aucun regret de son crime. La veille de sa condam-

nation, le 16 novembre 1938, Pilorge avait été condamné à vingt ans

de travaux forcés pour avoir commis à Dinard et dans les environs

sept cambriolages » (carnet

Condamnations années 1934 à 1939

)…

[La figure de Maurice Pilorge a beaucoup marqué Jean Genet, qui

lui a dédié son poème

Le Condamné à mort

.]

On joint

23 photographies d’exécutés ou condamnés ; la photo de

mariage de Deibler ; plus divers papiers administratifs : – arrêté

du Bureau des frais de justice criminelle (12 mai 1897), accordant

à Deibler un « abonnement concernant tous les frais d’exécutions

des arrêts criminels sur le continent français […] pour six années » ; il

« sera tenu de fournir à ses frais les chevaux et voitures pour trans-

porter les dits échafauds […] pour conduire les condamnés au lieu du

supplice » ; – acte signé du Directeur des Affaires criminelles et des

Grâces (27 décembre 1898), nommant Deibler «  à partir du 1

er

Janvier

1899, exécuteur en chef des arrêts criminels en France », avec « six

mille francs de gages annuels » ; – divers papiers concernant sa vie

professionnelle (1885-1939), nominations, commandes de matériel,

correspondances avec différents ministères, états de gages, etc. ; –

des papiers professionnels ayant appartenu à d’autres bourreaux

de sa famille (1824-1931) : son père Louis Deibler, ses grands-pères

Antoine Rasseneux et Joseph Deibler, son beau-frère Louis Rogis ; –

des papiers familiaux et personnels (1822-1939), faire-part de décès,

certificats, etc.

Bibliographie

Gérard A. Jaeger,

Anatole Deibler (1863-1939). L’Homme qui trancha

400 têtes

(Paris, Éditions du Félin, 2001).