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les collections aristophil
tracé à l’encre deux plans annotés
: «
plan de chez les Georges
» à
l’acte I, et « Plan de chez Madeleine
» à l’acte II.
La cinquième page dresse la liste des personnages, avec leur âge
(les corrections révèlent que Léonie s’est d’abord appelée Gabrielle,
puis Marthe)
; l’indication des « Décors
» et une « Note
» à leur sujet.
La sixième page, au crayon, décrit minutieusement le décor de l’acte
I, accompagné d’un dessin légendé pour la plantation du décor
Le manuscrit, à l’encre bleu nuit au recto de grands feuillets, présente
de nombreuses ratures et corrections, soit plus de mille mots ou
passages biffés, corrigés ou ajoutés. Il est ainsi divisé
: Acte I (p.
1-74)
;
Acte II (p.
75-156)
; Acte III (p.
157-236). La pièce a été écrite d’un jet,
Cocteau raturant et réécrivant à la suite les répliques dont il n’est
pas satisfait. On assiste pour ainsi dire en direct à l’invention de la
pièce. A la scène II de l’acte I, par exemple, on le voit hésiter sur une
réplique d’Yvonne
: « C’est le style de la rou...
», puis «
Tu vas nous
traiter de voleurs
», puis «
II ne nous ne manquait plus que d’être
des voleurs d’enfants
» pour finalement embrayer sur
: «
Il n’y a rien
d’extraordinaire à ce que des maniaques, des fous, des romanichels,
des voleurs d’enfants, une famille qui habite une roulotte...
» Le
manuscrit progresse ainsi à la vitesse des dialogues, Cocteau oubliant
même des mots dans son élan, qu’il rétablit ensuite. Sensible au rythme
des dialogues, au naturel des phrases il ajoute quelques mots qui ne