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88

les collections aristophil

74

COCTEAU JEAN

MANUSCRIT autographe,

La Roulotte

[

Les Parents

terribles

], 1938

; 242 pages in-fol. (36 x 22,5 cm, les deux

premiers un peu moins hauts) en feuilles.

15 000 / 20 000 €

Important manuscrit complet de la pièce en trois actes,

Les Parents

terribles

, illustré de deux dessins

.

Rédigée en février 1938 à l’hôtel de la Poste à Montargis, où Cocteau

s’était retiré en compagnie de Jean Marais, la pièce fut créée aux

Ambassadeurs le 14 novembre 1938, avec Jean Marais dans le rôle

de Michel

; le rôle de sa mère, Yvonne, avait été écrit pour Yvonne

de Bray

; malade, elle fut remplacée par Germaine Dermoz, mais

reprit le rôle au début de 1939, quand la pièce fut transférée aux

Bouffes-Parisiens. L’édition originale fut publiée chez Gallimard en

décembre 1938. Dix ans plus tard, Cocteau réalisera une adaptation

cinématographique de la pièce avec Yvonne de Bray et Jean Marais.

De son propre aveu, Cocteau a voulu, en partant d’une situation de

vaudeville, créer un drame qui soit aussi une comédie

: «

J’ai voulu

faire le portrait d’une pièce dite de Boulevard

». Dans cette pièce qui

visait explicitement à toucher le grand public, Cocteau a insufflé ses

thèmes personnels, avec l’atmosphère particulière de la roulotte, qui

rappelle celle de la chambre des

Enfants terribles

.

Yvonne et Georges habitent avec leur fils Michel dans un appartement

en perpétuel désordre. Yvonne voue à son fils un amour démesuré

;

elle est désemparée lorsqu’il lui avoue qu’il veut épouser sa maîtresse

Madeleine. Celle-ci de son côté fréquente un « vieux

», qui n’est autre

que Georges, le père de Michel. La pièce se terminera tragiquement

par le suicide d’Yvonne, rongée de jalousie.

Le manuscrit donne d’intéressants renseignements sur la genèse de

l’œuvre, et sur les hésitations de Cocteau quant au titre de la pièce.

La fin du premier acte (p.

74) porte la mention

: « Montargis, hôtel de

la Poste. Minuit moins vingt. Mardi 1

er

Février 1938

», et la dernière

page du manuscrit

: « Montargis, 6 heures du matin. 22 Février 1938

».

L’œuvre fut donc rédigée en un mois environ, à Montargis. Dans les

Souvenirs de ma vie

, Jean Marais racontera comment Cocteau restait

cloîtré dans sa chambre, n’en sortant que pour relire

Britannicus

(cité dans la pièce).

Le texte de la pièce est précédé de six pages, dont deux sont illustrées.

La première (24 x 22,5 cm) est illustrée d’un dessin à la plume

représentant une femme ressemblant à Gabrielle Dorziat (qui jouait

le rôle de Léonie, la sœur d’Yvonne et ex-fiancée de Georges)

; dans

un cartouche le titre

:

La Roulotte

; et dans trois phylactères, le

découpage de la pièce

: «

1. Le sucre – Une aveugle – Une épave de

la bourgeoisie – Phrases toutes faites – Mari et fils – Les Sœurs – Un

chef d’œuvre du sort – Le Piège. 2. – Deux amoureux – La famille – Un

père – Triomphe d’une mère – Tante Léo. 3. La roulotte cassée – La

joueuse d’échecs – Le fantôme – L’insuline– Les yeux d’Yvonne

».

La page suivante (32,3 x 21,6 cm) semble un projet d’affiche, à la plume

et au crayon noir, ornée d’un beau dessin très élaboré à pleine page

:

la main de Cocteau, sur les draps et couverture d’un lit défait, tient

une main postiche brandissant un petit carton d’annonce

; dans un

grand cartouche, le titre

La Roulotte ou La maison dans la lune

*

pièce en 3 actes

», et au-dessus la dédicace aux interprètes envisagés

:

«

à Yvonne de Bray à Madeleine Ozeray à Gabrielle Dorziat à Louis

Jouvet à Jean Marais

»

; en bas, lieu et date

: « mercredi 26 – 5

h.

Hôtel de la poste – Montargis. Chambre 7

».

Après une page portant les deux titres provisoires calligraphiés dans

des cartouches

: «

La Roulotte

» et «

La maison hantée

», Cocteau a