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Lettres & Manuscrits autographes
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26 mai 2020
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BAUDELAIRE Charles (1821-1867)
MANUSCRIT autographe,
Théâtre
; 1 page in-4.
Rare projet d’une pièce de théâtre inspirée de Barbey d’Aurevilly
.
« Le Catholique Dandy.
Envers du Tartuffe.
Le parfait Catholique aimable, arrangeant les affaires de Tout le monde,
à la manière d’Hardouin (drame de Diderot).
Personnage épisodique ou principal
?
D’Aurevilly vous invite à communier avec lui comme un autre à diner.
– Nous communierons ensemble, et ensemble nous nous agenouillerons,
humblement, le poing sur la hanche.
– Pourquoi regardez-vous ces filles ?
– Je m’en repentirai.
Anecdote de D’Aurevilly et de la Religieuse.
Œuvres complètes
(Pléiade), t. I, p. 645 (première publication par
Jacques Crépet,
Mercure de France
, 15 juillet 1938).
2 000 - 2 500 €
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BAUDELAIRE Charles (1821-1867)
L.A.S. « Ch. Baudelaire », 1
er
mai 1859, [à Auguste POULET-MALASSIS] ;
4 pages in-8.
Longue lettre à son éditeur sur la publication de ses œuvres
.
[Baudelaire évoque ici successivement sa plaquette sur
Théophile
Gautier
(essai paru dans
L’Artiste
le 13 mars 1859),
Les Paradis arti-
ficiels
(Poulet-Malassis et De Broise, 1860, après trois prépublications
partielles dans la
Revue contemporaine
du 30 septembre 1858 et des
15 et 30 janvier 1860), et ses accords avec Alphonse de CALONNE,
directeur de la
Revue contemporaine
.]
« Le
GAUTIER
. Je ne veux pas renoncer au portrait. Ou De Broise fera
tirer tout de suite les frontispices dont il aura besoin plus tard, ou le
frontispice de ma brochure sera semblable à celui d’
Émaux et Camées
.
Cependant, comment fait-on pour tirer des épreuves d’estampes à plu-
sieurs teintes ? […] Il est évident qu’il y a un moyen, et que ce moyen
n’est pas de ma compétence. Postérieurement nous ferons tirer le titre
en lettres bizarres. En somme
deux tirages
, comme pour les ornements
rouges et noirs. –
Le portrait est une garantie de vente
»… Il évoque son
projet de deux épigraphes, égratignant en passant Victor de LAPRADE,
reçu dernièrement à l’Académie…
«
OPIUM ET HASCHISCH
. Un joli petit livre. Je compte là-dessus pour
rentrer un peu en circulation. Vous serez satisfait de l’
Opium
; ce sera
brillant et dramatique. En total : 80 pages de la
Revue contemporaine
.
Je suis sûr de la vente ».
Quant à CALONNE, il « marchera, je le sais, et il ne m’est pas permis
de vous dire pourquoi. Vos 3000 fr. ne me sortent pas de la tête.
Voici ma situation : je lui dois toujours ses 500 frs, moins le salaire de
la
Danse macabre
, 45 francs. Son
Opium
(que je relis maintenant) étant
livré, commence une série de sommes pour vous. C’est en pensant à
vous, que j’ai exigé de lui la promesse que si je lui livrais deux fortes
nouvelles
en
juin
et
juillet
, publiées ou non publiées, il les paierait en
argent ou en billets tout de suite. – Vous me prenez donc pour un ingrat,
ou un imbécile. – De vers, il n’en aura plus »…
Baudelaire renvoie son ami à la
Méthode de composition
d’Edgar POE,
et lui reproche de lui avoir fait beaucoup de peine : « Vous voilà tout aux
brochures politiques, et vous oubliez qu’il est dans la nature humaine
de toujours dépenser cinq francs pour acheter un roman ou une stalle
au spectacle. Je ne vous remercie donc pas du tout de l’honneur que
vous voulez bien faire exceptionnellement pour mes livres. Mes
Fleurs
du Mal
resteront
; mes articles critiques se vendront, moins rapidement
peut-être qu’en un meilleur temps, mais ils se vendront. Quand même
la guerre voyagerait de l’Italie sur le Rhin, les hommes voudront lire les
disputes littéraires et les romans ; et c’est surtout quand tout le monde
perd la tête, qu’il y a bénéfice, et gros bénéfice, à ne pas la perdre »…
En post-scriptum, Baudelaire s’en prend à Frédéric MISTRAL : « M. Mistral,
auteur de
Mireio
, est un poëte patoisant, cornaqué par Adolphe Dumas.
Le
mauvais sujet
a regretté qu’il ne fut pas tout à fait sauvage ; il a vu
avec douleur que M. Mistral, par ses commentaires, avait prouvé qu’il
savait le français. D’ailleurs, ce charabiaïsant est l’étoile du moment »…
8 000 - 10 000 €