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Lettres & Manuscrits autographes
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26 mai 2020
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WAGNER Richard (1813-1883)
L.A.S. « Richard Wagner », Luzern 23 mai 1870, à l’éditeur Christian
Friedrich KAHNT ; 4 pages in-8 ; en allemand.
Importante lettre sur le projet d’une édition complète de ses écrits
.
[L’éditeur musical de Leipzig Christian Friedrich KAHNT (1823-1897)
avait publié en 1869 l’essai de Wagner sur la direction d’orchestre,
Über
das Dirigieren
. Kahnt refusera d’entreprendre cette édition, qui sera
menée à bien par un autre éditeur leipzigois, Ernst Wilhelm Fritzsch.]
« Auf Ihre, vor einiger Zeit bereits an mich gerichteten, letzten Anfra-
gen im Betreff Ihres Verhaltens zum König von Bayern, habe ich Ihnen
durch R. Pohl meine Ansicht mitteilen lassen. Vom Hofsecretariat ist mir
ausserdem versichert worden, dass man sehr wohl Ihrer Ansprüche auf
eine auszeichnende Beachtung eingedenk sei, und diese sicher erfolgen
werde. Haben Sie dem Könige bereits meine letzte Brochüre übersandt ?
Mit der Austattung [
sic
] dieser Brochüre war ich durchaus zufrieden, und
wünsche nun, dass sie diese mit einigem Erfolge verkauft haben mögen.
Es wäre mir um so lieber von Ihnen etwas Günstiges in diesem Bezuge
zu erfahren, als ich sehr ernstlich den Plan einer Gesammtausgabe
meiner gesammelten Schriften und Dichtungen ausgeführt wünschte.
Bei dem immer regeren Interesse an meinem Wirken auf dem Gebiete
auch der Kunsttheorie darf ich annehmen, dass gerade eine Sammlung
und zweckmässige Aneinanderreihung meiner Aufsätze und grösseren
Abhandlungen einem wirklich wachsenden Bedürfnisse, und zwar
weit über Deutschland hinaus, entsprechen, und mit weit schnellerer
Theilnahme aufgenommen werden würde, als früher die einzelnen, jetzt
gänzlich ausgegangenen Schriften. Bereits bin ich mit einen Programm
hierfür einig, nach welchem der Gesammtvorrath (die Dichtungen mir
inbegriffen) für
zehn
ordentliche Bände, zu circa 400 Seiten jeder, ausrei-
chen würde. Unmöglich könnte ich mich jedoch entschliessen, diese
Herausgabe zum Nachtheil meines Besitzstandes zu verschleudern,
und ich bin daher gesonnen, mit der Ausführung meines Vorhabens so
lange zu warten, bis die an meinem Namen haftende Theilnahme sich in
der Weise herausgestellt hat, dass sich ein unternehmender Verleger es
getraut, eine starke Auflage in das Werk zu setzen, und demnach auch
mir vortheilhafte Anerbietungen im Betreff des Honorars zu machen.
Ob diese Zeit bereits gekommen ist, vermag ich nicht entscheidend zu
beurtheilen. Um jedoch einen Beginn zu machen, bin ich jetzt auf den
Gedanken gekommen, zunächst eine Sammlung von 3 Bänden (à 400
Seiten – Format der letzten Brochüre) zu veranstalten, deren Heraus-
gabe ich für jetzt Ihnen anbiete. Diese würden folgenden Inhalt haben :
I. ‘Kunst und Revolution.’ (Wigand). ‘Brief an Brendel über eine Musik-
Zeitung.’ ‘Kunst und Klima’ (frei). ‘Das Kunstwerk der Zukunft.’ (Wigand).
II. ‘Brief an Liszt über die Göthestiftung.’ ‘Ein Theater in Zürich.’ ‘Das
Wiener Hof-Operntheater.’ ‘Bericht über die Münchener Musikschule.’
(Kaiser in München). Aus einem ‘Entwurf zur Reorganisation des Dresde-
ner Hoftheaters.’ ‘Ueber die Aufführung meiner Nibelungen.’ ‘Deutsche
Kunst und deutsche Politik.’ (J. J. Weber).
III. Aus dem Vorwort zu den 3 Operndichtungen. ‘Brief an Berlioz.’
‘Zukunfts-Musik.’ (Weber) ‘Brief über Liszt’s symphonische Dichtungen.’
‘Spontini.’ ‘Rossini.’ ‘L. Schnorr.’ [das Jude(nthum in der Musik)] ‘Ouverture
zu Iphigenia in Aulis.’ Programme zu Konzerten u.s.w.
Es käme nun darauf an, dass Sie sich zu einer starken Auflage dieser
Herausgabe, und somit auch zu einer genügenden Honorirung an mich
hierfür entschlössen. Dem sofortigen Angriffe des I Bandes stünde nichts
entgegen ; alles halte ich bereit ; mit Wigand hat es keine Schwierigkeit,
da Alles bei ihm vergriffen ist. Auch mit Weber werden Sie für das Fer-
nere keine Noth haben. Schlägt das Unternehmen ein, so können dann
weitere Sammlungen folgen : die Dichtungen sind ja auch vergriffen.
Demnach bitte ich Sie uns die geneigte Mittheilung Ihrer Entschlie-
ßungen »…
Wagner évoque d’abord les démarches de Kahnt auprès de Louis II
de Bavière, le secrétariat de la Cour l’ayant assuré que sa demande
sera certainement satisfaite. A-t-on déjà envoyé au Roi sa dernière
brochure ? Il en est très satisfait, et souhaite qu’elle soit vendue avec
succès. Il envisage très sérieusement la réalisation du projet d’une
édition complète de ses écrits et poèmes. Avec l’intérêt toujours plus
vif pour son travail dans le domaine de la théorie de l’art, il peut sup-
poser que le rassemblement et la mise en ordre de ses essais et de
ses grands traités répondraient à un besoin vraiment croissant, bien
au-delà des frontières de l’Allemagne, et seraient reçus avec un inté-
rêt beaucoup plus vif que les écrits individuels déjà oubliés. Il a déjà
élaboré un programme dans ce sens, selon lequel l’ensemble (y com-
pris les poèmes) formerait
dix
volumes d’environ 400 pages chacun.
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WAGNER Richard (1813-1883)
L.A.S. « Rich. Wagner », Berlin 28 janvier 1873, à son éditeur Ernst
Wilhelm FRITSCH ; 2 pages in-8 à l’encre violette sur papier à timbre sec
Bath
; en allemand.
Sur les épreuves du
Ring des Nibelungen
, et sur son activité de
chef d’orchestre
.
Lieber Freund ! Wohin Sie die vorherigen Correcturbogen geschickt
haben mögen, weiss Gott ! Mir ist erst in Schwerin etwas zugekommen.
Hier bleibe ich um vorläufig etwas länger : schicken Sie also bis auf
weiteres nach dem hiesigen Thiergarten-Hôtel, wo Sie mich ja bereits
einmal besucht haben.
Wenn Sie wünschen, dass ich mich mit Conzert-dirigiren umbringen soll,
so steht Ihnen mein Taktstock auch für Leipzig zu Gebot : unter einer
sicheren Einnahme von 5000 Thal. thue ich es aber nicht. Dresden und
Prag habe ich abgeschlagen, weil es solche Zusicherungen nicht geben
konnte. Ich mag dadurch in einem sehr widerwärtigen Lichte erscheinen,
sobald man sich nämlich nicht überlegt, dass ich, wollte ich mit 1000
Thlr. Conzerten meine Bayreuther Unternehmung zu Stande bringen,
ich etwa 200 Konzerte zu geben hätte, was vielleicht Herr Reinecke,
nicht aber ich aushalten würde.
Nun aber Eines ! Ihr Wochenbl. ist in Hamburg nicht genügend verbrei-
tet. Fritz Schuberth hat mir versprochen dafür Sorge zu tragen, und Sie
möchten Ihm daher etwa 25 Probenummern zuschicken.
Erkundigen Sie sich doch einmal genau wie es mit der fraglichen 2ten
Auflage des Nibl. Rings bei J. J. Weber steht. Dieser sonderbare Herr
scheint gar nicht Lust zu haben, sein mir abgetrotztes Recht zur Geltung
zu bringen. Da er durch Unterschrift darauf eingegangen ist, sein Recht
mit nächstem Jahre als erloschen zu erkennen, glaube ich fast er wolle
jetzt mich eben nur chicaniren, indem so lange Zeit keine Exempl. vom
Publikum zu beziehen sind. Könnten Sie hier nicht Licht und Ordnung
machen ? Giebt er die Auflage auf, so könnten wir ja an eine Separat-
ausgabe der Dichtung denken ? »…
Dieu sait où on a pu envoyer les précédentes épreuves ! Il n’en a reçu
qu’à Schwerin. Il va rester à Berlin un peu plus longtemps ; qu’on lui
envoie donc, jusqu’à nouvel ordre, les épreuves à l’hôtel Thiergarten.
Si l’on veut qu’il se tue à diriger un concert, sa baguette est aussi à
disposition pour Leipzig ; mais à moins d’un cachet garanti de 5000
thalers, il ne le fera pas. Il a refusé Dresde et Prague parce qu’il ne
pouvait obtenir de telles garanties. C’est le faire apparaître sous un jour
très désagréable que de laisser croire qu’il peut travailler à 1 000 thalers
le concert ; s’il veut mener à bien son entreprise de Bayreuth, il devrait
alors donner environ 200 concerts, ce que M. Reinecke supporterait
peut-être, mais pas lui.
Ne voulant pas brader cette publication au détriment de son patrimoine,
il préfère attendre qu’un éditeur entreprenant s’investisse dans cette
publication et lui fasse des offres avantageuses quant à ses droits
d’auteur. Il ne peut vraiment juger si le moment est déjà venu de le faire.
Cependant, pour commencer, il a eu l’idée d’organiser une première
série de 3 volumes (400 pages chacun, au format de la dernière bro-
chure), dont il propose à Kahnt la publication immédiate. Il en donne le
contenu (avec le nom des éditeurs) :
I.
Art et Révolution
;
Lettre à Brendel à propos d’un journal de musique
;
Art et climat
;
L’œuvre d’art du futur
.
II.
Lettre à Liszt à propos de la fondation Goethe
;
Un théâtre à Zurich
;
L’opéra de Vienne
;
Rapport sur l’école de musique de Munich
;
Projet
de réorganisation du théâtre de la Cour de Dresde
;
Sur la représentation
de mes Nibelungen
;
Art allemand et politique allemande
.
III. Extrait de la Préface aux 3 poèmes d’opéra ;
Lettre à Berlioz
;
Musique
de l’avenir
;
Lettre sur les poèmes symphoniques de Liszt
;
Spontini
;
Rossini
;
L. Schnorr
; [il a rayé
Le Judaïsme dans la musique
]
Ouverture
d’Iphigénie à Aulis
; programmes de concerts, etc.
Il est important que Kahnt se décide fortement en faveur de cette publi-
cation, avec des honoraires acceptables. Le volume I pourrait être prêt
immédiatement, Wagner ayant tout préparé ; il n’y aura pas de problème
avec l’éditeur Wigand, tout étant épuisé, ni plus tard avec Weber. Si
l’entreprise réussit, d’autres volumes peuvent suivre : les poèmes sont
eux aussi épuisés. Il prie Kahnt de lui faire connaitre sa décision…
2 500 - 3 000 €
Il signale que l’hebdomadaire de Fritsch n’est pas suffisamment répandu
à Hambourg. Fritz Schuberth lui a promis de s’en occuper, et il faudrait
donc lui envoyer environ 25 numéros spécimens. Il voudrait savoir où
en est la 2ème édition du
Ring
chez J. J. Weber. Cet étrange monsieur
semble n’avoir aucun désir de faire valoir les droits qu’il a arrachés à
Wagner. Ses droits devant expirer dans l’année qui vient, Wagner pense
que Weber veut le chicaner en n’ayant plus de copies depuis longtemps
à distribuer au public. Il prie Fritsch de faire la lumière là-dessus. Si
Weber abandonne l’édition, on peut penser à faire une édition séparée
du poème…
2 000 - 2 500 €
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