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Lettres & Manuscrits autographes
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26 mai 2020
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ARTAUD Antonin (1896-1948)
MANUSCRIT autographe avec DESSINS
originaux à la plume,
Anaïs
, [vers 1933] ;
1 page et demie in-4 (déchiré en deux
et recollé au papier gommé).
Notes avec trois dessins sur Antioche,
pour
Héliogabale, ou l’Anarchiste cou-
ronné
(1934).
Artaud ébauche une lettre d’amour à Anaïs
NIN : «
Anaïs
. Mon amour pour vous prend
la forme d’une sorte d’échiquier, et ceci au
propre sens du terme, avec une athmosphère
appropriée »…
Suivent des notes sur Antioche : « à An-
tioche, rue, temples à foison, sur les por-
tiques, marbres, voie royale, direction Sa-
polis, colline avec roches gigantesques où
s’adossent des temples comme à Athènes.
Là règne une tête colossale de Charon le
nautonnier des enfers, destinée à protéger
la ville de la Peste. Le dieu le plus en hon-
neur dans la cité est l’Apollon de Daphné »…
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ARTAUD Antonin (1896-1948)
TAPUSCRIT signé « Antonin Artaud »,
Les Cenci
, [1935] ; 36 feuillets in-4
dactylographiés (quelques petites fentes).
Tapuscrit complet de la pièce
Les Cenci
,
avec quelques corrections
.
Antonin Artaud a apposé deux fois sa signa-
ture, en haut de la première page et à la
dernière page ; quelques petites corrections
manuscrites à l’encre noire ne semblent pas
être de sa main.
« Un beau chef-d’œuvre noir, c’est le seul
héritage qu’il importe encore de laisser […]
Car moi, le vieux comte Cenci […], il m’arrive
plus d’une fois en rêve de m’identifier avec le
destin » (
Les Cenci
).
Artaud achève le texte des
Cenci
, « tragédie
en quatre actes et dix tableaux sur un thème
de Stendhal et de Shelley », au début du
mois de février 1935. La répétition générale
eut lieu le 6 mai 1935 au Théâtre des Folies-
Wagram. La pièce quitta l’affiche après 17
représentations. Artaud jouait le rôle principal,
celui du comte Cenci, et dirigeait la mise en
scène selon les principes exposés dans
Le
Théâtre et son double
. Balthus avait réalisé
les décors et les costumes. La critique sera
partagée ; la pièce fut notamment saluée par
Pierre-Jean Jouve : « La volonté d’Antonin
Artaud joignant celle de Balthus est partout :
les pointes extrêmes apparaissent dans le jeu
emphatique et sombre d’Artaud lui-même,
dans la beauté incandescente et l’action
enfantine, sauvage, d’Iya Abdy ».
On joint
un carton d’invitation à une repré-
sentation de gala des
Cenci
aux Théâtre des
Folies-Wagram, le 7 mai 1935.
1 500 - 2 000 €
Suivent quelques notes évoquant la végé-
tation autour du temple d’Apollon, le statue
du dieu sculptée par Bryaxis, les grottes, le
roi Demetrius II Nicator, le temple de la For-
tune… Artaud a
dessiné
en marge quelques
bâtiments.
Puis il dresse une petite liste des noms du
dieu babylonien « Baal Balthazar Baal-Samès
Béel-Samen dieu soleil », qui protège le roi,
principal dieu chananéen. « On le trouve sur
les inscriptions phéniciennes. Il a été l’épithète
caractérisant le
domaine
du dieu, ses attributs
de possesseur de tous les domaines […].
Il est le principe mâle, associé à Astharté.
Divinité solaire couronnée par un diadème de
rayons quand il est représenté sous la forme
humaine », qu’il illustre par deux
dessins
de
Baal couronné… Il termine par quelques lignes
sur Héliogabale, sa mère et sa grand-mère…
2 000 - 3 000 €