les collections aristophil
42
831
ÉLUARD PAUL 1895 1952
LE LIVRE OUVERT III.
Manuscrit autographe avec
gouaches originales, 91 pages in-4.
150 000 / 200 000 €
91 pages in-4 montées sur onglets, box
noir et box blanc séparés dans l’axe du
plat. De chaque côté de cet axe se déploie
en symétrie un jeu géométrique de filets
blancs sur le noir et noirs sur le blanc ; des
motifs mosaïqués en veau s’inscrivent dans
certaines des cases, ainsi intégrées entre
les filets, dans des nuances jaunes, roses et
cyclamen sur le premier plat, jaunes, vertes
et bleues sur le second plat. Dos lisse, titre
doré, doublures et gardes de daim jaune
bordé de box noir et blanc, chemise-étui
(Paul Bonet). (Carnets, 1 052).
Extraordinaire manuscrit à l’encre noire, bleue
et crayons de couleur, 9 gouaches originales
pleine page en couleur et 5 compositions à
l’encre de chine bleu nuit, sur papier vélin,
certaines sur papier à entête de café.
Ensemble manuscrit des poèmes de Paul
Éluard écrits pendant l’occupation, avec une
version de « Liberté » sous son titre primitif et
des gouaches originales (procédé rorschach),
la plupart réalisées à Vézelay en 1942 chez
le Docteur Bonnafé.
Paul Eluard avait publié Le livre ouvert en
1940 aux Editions des Cahiers d’art.
Le recueil fut suivi deux ans plus tard du Livre
ouvert II chez le même éditeur.
Ce présent manuscrit indique que le poète
avait l’intention de réunir en un troisième
volume du Livre ouvert les poèmes qu’il
écrivit en 1942-1943.
Le recueil est en eet strictement composé,
avec une table en fin de volume de la main
d’Éluard, qui le divise en 7 parties :
« Notre année »
« La tête inerte »
« La vie, la nuit »
« Foyer des bêtes »
« Repos des bêtes »
« Repos d’été »
« Écris plus vite »
« Sans titre »
Les circonstances très particulières dans
lesquels ce poèmes furent écrits ont sans
doute empêché l’aboutissement de ce projet.
Ils datent des années d’occupation,
période durant laquelle Éluard était entré
en clandestinité (1942-1943).
Le poète les publiera de façon fragmentée
dans diérents recueils :
Poésie et vérité en 1952, Les sept poèmes
d’amour et de guerre en 1943, Le lit la table
en 1944.
Le manuscrit compte 72 poèmes dont un
(Nuit de repos) en deux versions.
Certains comme La dernière nuit, comportent
7 pages.
Ces poèmes parmi les plus intenses qu’ait
écrits Éluard, tournent autour de deux axes :
L’amour pour sa femme Nusch et la
Résistance, thèmes qui se rejoignent dans
« Les sept poèmes d’amour et de guerre »
sous le pseudonyme de Jean Dehaut ??
« Il nous faut drainer la colère/et faire se
lever le fer/pour préserver l’image haute/
des innocents partout traqués/et qui partout
vont triompher ».
Le volume se termine par le manuscrit du
plus célèbre poème d’Éluard : « Liberté »
portant le titre « Une seule pensée » que
l’on retrouve dans la table à la fin du volume.
Certains des poèmes sont des mises au net,
d’autres au contraire portent de nombreuses
corrections, ainsi dans « L’horizon droit »,
« Et l’aveugle errant qui se fixe un but » est
raturé et changé en « Et les prisonniers que
le jour insulte ».
La première gouache est signée ainsi que
plusieurs poèmes signés Paul Éluard, l’un
signé Jean Duhaut ??
Exceptionnel ensemble magnifiquement relié
par Paul Bonet.
(Chemise-étui usagés).