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les collections aristophil
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COLETTE 1873 1954
BELLA-VISTA. Manuscrit autographe signé, 121 pages in-4.
30 000 / 50 000 €
121 pages in-4 à l’encre bleue sur papier vélin bleu, 121 feuillets insérés
dans une chemise cartonnée rouge brique à glissière métallique.
Chemise demi-maroquin vert bordé, étui bordé de même.
Le manuscrit de Bella vista de 121 pages comporte 891 mots ou
passages biés, corrigés ou ajoutés, 14 pages portent des béquets.
Bella vista fut d’abord publié en 4 livraisons dans Gringoire en
septembre-octobre 1936, puis en volume aux Editions Ferenczi
l’année suivante.
Cette œuvre se situe à l’apogée de la carrière de Colette. Elle vient
de publier son recueil de souvenirs « Mes apprentissages » et d’être
reçue à l’Académie royale de Belgique.
Bella vista est l’un de ses derniers textes de fiction, elle écrira
essentiellement jusqu’à sa mort en 1954 des œuvres de caractère
autobiographique.
Dans ce roman, Colette se met elle-même en scène et apparaît
comme un personnage de l’intrigue.
Chassée de sa maison du midi de la France par des travaux, elle
trouve refuge dans la petite pension « Bella vista » de Saint Tropez.
Celle-ci est tenue par deux femmes, Mme Suzanne et Mme Ruby.
On soupçonne vite qu’il existe entre elles des rapports ambigus,
Lucie une servante qui rougit un peu trop rapidement et le mystérieux
M. Daste qui est tout de suite antipathique au chien de Colette.
Le mystère s’installe. Un secret plane sur la pension. Les personnages
se dissimulent, s’épient. Tout se découvre à la scène finale :
Le couple lesbien que l’on soupçonnait n’en est pas un et Madame
Ruby n’est autre qu’un repris de justice, traqué par la Police.
Le mystérieux M. Daste est peut être un o²cier de police venu
les espionner.
Au-delà de l’intrigue policière, la nouvelle vaut surtout pour l’admirable
description de la Provence : ses formes, ses couleurs, ses odeurs
que Colette rend avec une sensualité sans pareille.
Ce manuscrit, le seul existant fut oert par la romancière au médecin
et critique littéraire Henri Mondor.
Il est passé en vente à la dispersion de la bibliothèque de celui-ci
dans les années 60 et n’avait jamais refait surface depuis lors.
Les nombres corrections et variantes qu’il contient sont restées
inconnues aux éditeurs de La Pléiade.
Ces corrections, ajouts et suppressions sont particulièrement riches
et abondantes. Il n’est pas de page qui ne comporte plusieurs pages
refaites, des paragraphes entièrement biés et récrits au-dessus de
les lignes.
Ainsi, à la page 16, la romancière a raturé une description de la salle
de l’auberge :
… « J’eus la joie de trouver une salle à manger qui n’était pas
monumentale, de petites tables égaillées, et pas le moindre Maître
d’hôtel en habit d’un noir vert », pour la remplacer par un passage
beaucoup plus voluptueux : « Une brise vive plutôt froide, roulait
sur le sable des pétales de giroflées, mais je sentis avec gratitude
la morsure du soleil sur mon épaule, et un jardin invisible délégua,
par-dessus le mur, le parfum qui défait tous les courages, l’odeur
de l’oranger en fleur. »
Colette travaillait ses phrases pour leur donner cette sensualité qui
n’appartient qu’à elle : « Je m’assis sur l’algue sèche arrachée à la
mer… l’odeur sulfureuse des algues » …
Précieux manuscrit complet d’un des véritables chefs d’œuvre
de Colette.