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38

«S

I UN

PAREIL ABUS

S

INTRODUIT

... »

A

VEC D

INTÉRESSANTS

TÉMOIGNAGES

SUR

LE

FONCTIONNEMENT DU

C

ABINET DU

ROI

.

Verneuil explique notamment

ce qu’il est advenu lors d’une maladie qui l’empêcha de remplir son of ce de secrétaire (premier feuillet

de l’année 1738), et, plus loin, comment un empiétement des Affaires étrangères sur son activité a mené à

un fâcheux précédent (début de 1763) : «

On devrait trouver icy les deux réponses aux lettres de l’empereur et de

l’impératrice par lesquelles Leurs Majestés Impériales faisoient part au roy de la mort d’une archiduchesse. Elles ne

m’ont point été envoyées. M. de Bussy, premier commis des Affaires étrangères, à qui j’en ay demandé la raison, m’a dit

que les lettres de Leurs Majestés Impériales étant écrittes en latin, il avoit cru qu’elles étoient en chancellerie et comme

telles de leur département, qu’en conséquence ils avoient fait les réponses dans les bureaux... Il me dit qu’il les avoit

fait en françois et que se conformant au style impérial... il avoit commencé ainsy :

“Sérénissime et très puissant

prince”

, qu’elles avoient été signées par un commis qui imite la signature du roy ainsy qu’il est d’usage pour les

lettres en chancellerie, lesquelles sont toujours contresignées du secrétaire d’état, ce qui donne l’autorité à la prétendue

signature du roy. Dans ce cas-cy M. de Bussy m’a dit que M. le duc de Pralin ne les avoit point contresignées. Le fait

est vray quelque singulier qu’il soit, voilà peut-être la première fois qu’il soit arrivé qu’un secrétaire d’état laisse partir

de ses bureaux une expédition signée avec la signature du roy contrefaite sans l’avoir contresignée. Si un pareil abus

s’introduit... il en résuteroit un grand vis-à-vis de la Cour de Vienne par la faute que l’on a fait de donner le titre de

“sérénissime et très puissant prince” dans le corps de la lettre... Lorsqu’on est convenu avec la Cour de Vienne d’un

nouveau protocole [en 1750], il a été arrêté qu’on donneroit le titre de

“sérénissime &a”

sur la suscription... mais non

dans le corps de la lettre qui doit toujours commencer seulement par

“Monsieur mon frère et cousin”. »

Des pièces liminaires sont copiées en tête, dont un «

Formulaire pour le cabinet du roy fait en l’année 1663

», avec

typologie des suscriptions, adresses et souscriptions à employer dans la correspondance royale.

L’imitation légale de la main du roi

J

OINT

,

UNE

PIÈCE

AUTOGRAPHE

DE

L

OUIS

XV

(1/2 p. in-4), apostille sur une note autographe du marquis de

Verneuil, secrétaire du cabinet :

«

S

A

M

AJESTÉ

EST

SUPPLIÉE

DE

VOULOIR

BIEN

DONNER

QUATRE

LIGNES

DE

SON

ÉCRITURE

POUR

QUE

V

ERNEUIL

PUISSE

L

IMITER

dans les lettres qu’il faudra écrire après les couches de la reine au pape, au roy d’Espagne et à l’empereur,

si cela est jugé nécessaire.

»

«

S

A

M

AJESTÉ RÉPOND

à la suplique qu’on lui fait en donnant les quatres lignes qu’on lui demande.

»

11. «

M

ÉMOIRES

POUR

SERVIR À

L

HISTOIRE DE

F

RANÇOIS

I

ER

ET D

’H

ENRY

IV

»

. Manuscrit probablement copié

vers 1700, portant les titres «

Mémoires pour servir à l’histoire de François I

er

et d’Henry IV rois de

France

» et «

Recueil d’ambassade et de plusieurs lettres missives concernant les affaires de l’Estat de France

depuis 1525 jusques en 1606

». In-folio, environ 640 pp., parchemin granité, dos à nerfs, tranches

mouchetées, reliure un peu usagée avec dos passé et petits manques (

reliure du XVII

e

siècle

).

1 500 / 2 000

U

N FLORILÈGE DE CORRESPONDANCES PROPOSÉ COMME FORMULAIRE ET MODÈLE DE STYLE

.

Concernant principalement

les règnes d’Henri III et d’Henri IV, il comporte néanmoins également une lettre de Louis XI, trois lettres

relatives à la captivité de François I

er

(dont une sur la conférence de Tolède qui fut publiée en 1847 par

Champollion-Figeac dans

Captivité du roi François I

er

) et trois lettres du règne de Charles IX.

Un manuscrit semblable est conservé à la BnF.