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puissance de le deffaire quand il m’en prendroit envie), ce sont parolles avec lesquelles vous avez repoussé la violence
de mes envieux, parolles vrayment digne du plus grand, du plus magnanime, du plus grand monarque du monde que
j’engrave en mon âme avec un désir immortel de me rendre digne de leurs effets. Mais il ne fault pas regarder en quelle
partie vostre volonté s’est montrée plus ferme & plus affectionnée à faire ma fortune. Le principe en a esté résolu avec
jugement, la suite entretenue avec raison, la n ne sera point variable avec le malheur. Le progrez en a esté volontaire.
Votre Majesté ne permettra point que l’événement en soit forcé.
V
OUS M
’
AVEZ
ESLEVÉ
DE
LA
POUSSIÈRE
AUX
PLUS
GRANDS
HONNEURS
DE
VOTRE
E
STAT
, &
D
’
INDIGNE
PETIT
CADET
,
VOUS
M
’
AVEZ
FAIT
GRAND
DUC
;
JE
SUIS
L
’
IMAGE
DE
LA
FAÇON
DE
V
OSTRE
M
AJESTÉ
,
ELLE
NE
LAISSERA
POINT
SON
ŒUVRE
IMPARFAICT
, &
POUR
M
’
ESLEVER
AU
CIEL
DE
VOTRE
GRANDEUR
NE
M
’
A
POINT
DONNÉ
DES
AISLES
DE
CIRE
SI
MOLLES
QU
’
ELLES PUISSENT
FONDRE AUX VIOLENS
ESCLAIRS DE
LA RAGE DE MES
ENNEMIS POUR ME
FAIRE MISÉRABLEMENT
TOMBER
DANS
LES
IMPITOYABLES
FLOTS
DE
LEURS
DÉSIRS
; au contraire qu’elle me protégera & prendra plaisir à veoir que la
puissance qu’elle m’a donné batte pour renverser les in delles...
» (ff. 167-172).
Lettre de provocation en duel
«
M
ONSIEUR
,
VOUS
ESTES
SI
PEU
DE
CHOSE
QUE
,
N
’
ÉTOIT
L
’
INSOLENCE
DE
VOS
PAROLLES
,
JENE
ME
RESSOUVIENDROIS
JAMAIS DE
VOUS
;
LE
PORTEUR
VOUS DIRA
LE
LIEU OÙ
JE
SUIS AVEC DEUX
ÉPÉES DONT
VOUS AUREZ
LE
CHOIX
. S
I
VOUS AVEZ
L
’
ASSURANCE D
’
Y
VENIR
,
JE
VOUS OSTERAY
LA
PEINE DE
VOUS
EN RETOURNER
.
Castel Bayart
» (ff. 229-230).
Lettre éteignant une querelle
«
Satisfaction faite le cinquième février 1613 par M
r
le marquis de Nesle à M
r
le comte de Brenne au logis de
M
r
de Bouillon père dudit sr comte... en présence de M
r
le duc de Mayenne & de plusieurs genilshommes de ses amis...
“
M
ONSIEUR
,
J
’
AVOUE QUE
JE
VOUS
AY
PRIS
À MON
AVANTAGE
&
QUE
VOUS
AYANT
SURPRIS
&
PORTÉ
L
’
ESPÉE
À
LA
GORGE
,
je vous ay osté le moyen de vous servir de la vostre, dont je vous demande pardon & me remets entre vos mains pour
faire de moy ce qu’il vous plaira”.
Réponse dudit sieur comte. “Puisque vous confessez la vérité, je vous pardonne & me contente, messieurs les princes
& maréchaux de France me l’ayant commandé ”...
» (ff. 230-231).
12. [ROUSSEAU]. –
Manuscrit, vers 1800. Environ 600 pp. dans 2 volumes in-4 reliés en demi-basane
brune, dos lisses letés avec pièces de titre rouges (
reliure de l’époque
).
200 / 300
N
OTES
PRISES
À
LA
LECTURE
DES ŒUVRES
DE
J
EAN
-J
ACQUES
R
OUSSEAU
:
D
U
C
ONTRAT
SOCIAL
, J
ULIE
OU
LA
N
OUVELLE
H
ÉLOÏSE
, D
E
L
’É
CONOMIE
POLITIQUE
(article pour l’
Encyclopédie
),
C
ONSIDÉRATIONS
SUR
LE GOUVERNEMENT DE
P
OLOGNE
...
D
ISCOURS
SUR
L
’
ORIGINE
ET
LES
FONDEMENS DE
L
’
INÉGALITÉ
PARMI
LES HOMMES
:
«
Rien n’est si doux que l’homme dans
son état primitif, lorsque, placé par la nature à des distances égales de la stupidité des brutes et des lumières funestes
de l’homme civil, et borné également par l’instint et par la raison à se garantir du mal qui le menace, il est retenu par
la pitié naturelle de faire lui-même du mal à personne sans y être porté par rien, même après en avoir reçu. Las, selon
l’axiome du sage Locke
, il ne sauroit y avoir d’injure où il n’y a point de propriété... » (volume II, p. 65).