6
Il a été contrarié par une contrainte du percepteur, « papier ignoble qui n’avait été précédé d’aucune sommation préalable ».
C’est alors qu’il eut la visite de Ratinat qu’il envoya porter 25 francs au percepteur pour avoir la paix. « Conversation nulle,
comme tu penses. Pas un mot de du Puy. Ce pauvre homme m’était envoyé pour me délivrer de ce souci & je sais que tout ce
qui arrive est adorable ». Bloy a été touché en recevant les lettres de ses filles Véronique et Madeleine. « Les prières de ces chères
enfants me sont infiniment précieuses & j’en sens l’effet d’une manière telle qu’il m’est impossible d’être triste. Sois persuadée,
chère amie, que notre séparation très-passagère est voulue de Dieu & qu’elle nous sera très-profitable »
Il voit chaque jour ses
amis Brou et Dupont. « On ne veut pas que je sois seul & réellement je ne le suis pas, même lorsqu’il n’y a personne dans la
maison. J’ai de si belles choses dans le cœur ! »… Les passages biffés concernent du Puy de Nartus, avec qui Bloy était encore
en bons termes (ici « le bon du Puy »…, mais qui disparut avec l’argent de la souscription pour le monument à la mémoire
de Villiers de l’Isle-Adam, histoire contée dans le
Vieux de la Montagne,
où du Puy est nommé Charles-Louis Tourteau de la
Citerne des Lapsus d’Ancône).
16.
Louis BOUILHET
(1822-1869) poète, ami de Flaubert. Manuscrit autographe signé,
Rognures
; cahier petit
in-4 de 68 pages (plus ff. blancs), reliure cartonnée de l’époque demi-percaline chagrinée bleu nuit, plats de papier
marbré.
1 800/2 000
Précieux recueil de poésies, en grande partie inédit. Celui-ci est un intéressant témoignage des premiers essais
poétiques de Louis Bouilhet, avant
Melænis
(1857). Les manuscrits de Louis Bouilhet, mort à 47 ans, sont d’une grande
rareté.
Soigneusement calligraphié (avec quelques variantes marginales), il rassemble 50 « rondeaux – sonnets – triolets – apologues
– contes – épigrammes – fantaisies – traductions ». Quelques pièces furent recueillies dans les
Dernières Chansons
(recueil
posthume de 1872)
:
Baiser de muse
,
Sur la première page d’un album
et
Imité du chinois
, avec quelques variantes. Certaines
pièces sont datées, de 1840 à 1859. Une table, à la fin du cahier, dresse la liste des poèmes.
À monsieur le conseiller Clogenson
;
Bain de muse
;
Le déjeuner de Durandeau
, triolet ;
Rencontre
, triolet ;
À Th. de Banville
,
triolet ;
Invitation
(à M. Courteville), triolet ;
L’Œuf Politique
, apologue (1840) ;
La Chenille et le Papillon
, apologue ;
Sur la 1
ère
page d’un album
;
À une magnétiseuse
;
À un médecin-poëte
;
Tables tournantes
, à une dame ;
Compliment
, pour une enfant
de cinq ans (1845) ;
Compliment
, « deux petits orphelins, à une sœur aînée, qui se marie » (1858) ;
Au chapeau de Caudron
(1845) ;
À Blaise
;
Timidité
(1843) ;
Opium
, « impromptu à mon ami Boivin qui voulait dormir, et à qui j’avais, à cet effet,
envoyé mes poësies » (1840) ;
Sur le pavé
, rondeau, à P.H. ;
À une jeune fille
, traduit d’Anacréon (1840) ;
À Mlle X** (réponse)
,
impromptu ;
Le Vieux
, traduit d’Anacréon ;
Au pamphlétaire du Figaro
;
Trente ans !
(à E. Morisse) ;
Il fait très noir
, rondeau
(Rouen, juin 1845) ;
On veut savoir
, rondeau (1845) ;
À une demoiselle d’estaminet
(1844) ;
Le diable est là
, conte (1840) ;
L’Ivrogne
, conte (Cany, septembre 1845) ;
Le Retour
, romance (23 août 1841) ;
À Mulot
, triolet (mai 1859) ;
À L.B.
, quatrain
signé Edw. Shortown (Courteville 24 août 1859) ;
Les cinq doigts
;
Souvenir
(acrostiche pour Victor Lepeley) ;
À Dorylas
;
Le
debteur
;
Épigramme
(trouvée dans les ruines d’Herculanum), en latin ;
Chant nuptial
, fragment, traduit de Catulle ;
À Lesbie
;
À un poëte qui s’était fait marchand de pierres
… ;
À M. Francis de Saint-Lary, et à Mme, le jour de ses noces
, rondeau, et
Envoi
du rondeau
;
À une dame, en lui offrant un porte-montre
;
Impromptu, pour l’inauguration d’une fontaine
(Saint-André de
l’Eure) ;
Proportions
(au cimetière de Montmartre) ;
À Champfleury
;
À Rosette
(1845 Rouen) ;
Imité du chinois
(Iu-Kiao-Li) ;
À Ismérie
(Rouen, 1847) ;
Traduit de Juvénal
;
Menace
(1846) ;
Au moineau de Mlle M. D.
(1
er
avril 1857).
Nous citons la première et la dernière strophe de cet ultime poème, qui compte 18 tercets :
« Petit moineau d’humeur traîtresse
Qui, le matin, de ta maîtresse
Viens becqueter la noire tresse, […]
Ce sera justice, après tout :
Le seul Dieu que le monde absout,
Ô moineau, c’est le Dieu qui fout !... »
Ex-libris G.R. Piclin, à Rouen, et étiquette de la 3
e
vente George Sand (Versailles, Hôtel Rameau, 11 juin 1965, M
e
Blache).
Reproduit en page 2
17.
Émile-Antoine BOURDELLE
(1861-1929) sculpteur. L.A.S., à un ami, [vers 1920, à Lucien Vogel, directeur de
Feuillets d’art
?] ; 2 pages in-8 (un peu rognée en haut).
500/700
« Je voudrais connaître quels seront les planches en couleur du 3
e
fascicule et celles du 4
ème
afin de pouvoir harmoniser avec
elles, les autres planches en bistre ou en noir à choisir. Je dis en bistre au cas où je pourrais en établir 4 pour ce ton, en guise du
ton noir. J’en ai parlé avec Sant Andréa qui veut bien
par 4 à la fois
. Il est d’accord aussi : qu’on imprime
les pièces de vers
en
rouge sombre antique. Rouge presque noir. Non pas rouge clair ! Pouvez-vous passer pour nous bien tenir en la composition
rationnelle des futurs n
os
nous ferons beaucoup de photos »... Au dos : « Il faudrait donner
un
des
pastels des jeunes filles
. Pour
sa reproduction en couleurs
grand hors texte
. Je dis grand car on a fait la reproduction du Beethoven peinture trop petite »...