41
« Un poème avait échappé à mes recherches. Il est vrai que je l’avais envoyé (sans en conserver copie) en 1946 à René Magritte,
dans les papiers duquel il vient d’être retrouvé par un poète belge, Tom Gutt »...
14 mars 1979
. Il remercie d’avoir songé à le
rééditer, mais il ne désire pas « sortir de l’ombre (et avec des “explications”) des romans comme
Abattoir
... ou
Dernier train
d’Austerlitz
»...
136.
StéphaneMALLARMÉ
(1842-1898). Poème-adresse autographe, [Paris 17 octobre 1892] ; enveloppe 9,5 x 12,2 cm,
avec timbre et cachets postaux (petits défauts : marques de plis, et traces de collage au dos).
1 200/1 500
Quatrain avec l’adresse du poète Léon Dierx (1838-1912 ; né à La Réunion, disciple
de Leconte de Lisle, Dierx s’était lié d’amitié avec Mallarmé au temps du
Parnasse
contemporain
). Les cachets postaux donnent la date de ce quatrain, 17 octobre 1892,
jusqu’à présent inconnue (aucune lettre à Dierx n’est recensée à cette date dans la
Correspondance
de Mallarmé), qui a été recopié par Mallarmé dans le manuscrit des
Loisirs de la Poste, et a été publié dans
The Chap Book
du 15 décembre 1894.
« A moins qu’il ne hante la nue,
Ne vogue où mûrit le letchi,
Monsieur Léon Dierx, avenue
Ci-proche, treize, de Clichy ».
137.
MARGUERITE
D’ANGOULÊME
(1492-1549) Reine de Navarre, sœur de François I
er
, écrivain. L.S. avec
compliment autographe « La bien vre Marguerite », Saint-Germain-en-Laye 5 mars [1523], au Premier Président
Jean de Selve ; contresignée par le chancelier Victor Brodeau ; 1 page in-4, adresse (petite répar. à un coin inf. sans
toucher le texte).
800/1 000
Le Roi et Madame envoient le S. de Fors au Parlement pour dire « le vouloir quilz ont que le procez de madame de Soubize
soit maintenant le premier mis sur le bureau, et pource que elle et ses enffans sont de telle sorte quilz meritent bien une
particuliere recommandation envers vous »…
Reproduit en page 43
138.
Étienne-Michel MASSE
(1778-1862) historien, écrivain, membre du Comité des travaux historiques et
scientifiques sous la monarchie de Juillet. Manuscrit autographe signé,
Du fanatisme politique
, à diverses
époques, et des symptômes actuels de ce fanatisme
, Paris s.d. ; cahier petit in-4 cousu de 38 pages.
300/400
Réflexions inspirées par un séjour dans une colonie espagnole (Cuba ?), où il est question de la Révolution française, de
l’esclavage et de préjugés raciaux, et surtout de l’aspiration à la liberté. Le narrateur, traité de fanatique « à côté du tribunal
même de l’inquisition, et cela pour deux ou trois paroles », livre avec ardeur au jeune Don Francisco son horreur de la « mer
de sang et de boue » dans laquelle « ce ramas de brigands qui se disoient la nation » jeta les Français. Et de mettre en garde son
interlocuteur : « Le fanatisme n’est souvent qu’une maladie accidentelle des cœurs généreux »...
139.
Jules MASSENET
(1842-1912). L.A.S., Lyon 14 décembre 1885, au poète Paul Mariéton ; 3 pages in-8. 80/100
Il est à Lyon [pour
Hérodiade
(18 décembre), qui provoquera les foudres de l’archevêché], et il a hâte de revoir Mariéton,
« hâte de connaître personnellement Soulary, hâte de causer avec vous, avec lui, hâte enfin de profiter de mon passage à Lyon.
Je suis au théâtre toute la journée à partir de midi !... Demain aussi jusqu’à une heure du matin !! » ; mercredi il déjeune avec
le préfet : « Quels retards apportés à notre déjeuner si intéressant ! (dites-le au Maître) ». Il redit son admiration pour le poète
Joséphin Soulary »…
140.
Prosper MÉRIMÉE
(1803-1870). L.A.S., Cannes 10 mars 1870, au Dr Worms, à Nice ; 2 pages in-8.
200/250
« Je viens de recevoir une boîte de pilules anémotiques que le pharmacien m’avait si longtemps refusées. On m’a dit, mais je
pense qu’il y a là quelque erreur, que vous lui aviez défendu de m’en donner, parce qu’à mon retour à Paris, je ne vous avais pas
fait de visite »... En fait, ayant attendu en vain la visite du médecin à Cannes, il s’était fait scrupule de l’importuner à Paris. « Je
serais désolé [...] que vous prissiez ma réserve, absurde peut-être, pour un manque de reconnaissance »...
On joint une L.A.S. de Jenny Dacquin, et une L.A.S. d’Antonio Panizzi au Dr. Worms au sujet de Mérimée.
141.
Pierre MILLE
(1864-1941) écrivain et journaliste. Manuscrit autographe signé,
Lawrence ou l’homme qui ne
sait pas qui il est
; 13 pages in-4, avec quelques ratures et corrections.
250/300
Intéressant texte à propos de la figure très controversée de Sir Thomas Edward Lawrence, dit Lawrence d’Arabie : ses
divers pseudonymes, ses actions pendant la guerre de 14, ses voyages, comment il a « “fait” Faïçal. C’est grâce à lui que Faïçal
est aujourd’hui roi de l’Irak. Cependant, pour la plupart des journaux français qui ont fait allusion à son rôle en Arabie, en Syrie,
à Damas pendant la Grande Guerre, il n’est rien de tout cela : un espion, quoique de grande envergure, ou du moins l’agent le
plus efficace de l’
Intelligence Service
anglais en Orient »... Mille retrace ce que l’on sait de ses aventures, de son rôle politique au
Moyen-Orient, parle de sa vie qui a adopté les mœurs orientales, et loue son « romantisme intégral, un romantisme à la Byron :
l’amour du risque, de l’aventure pour l’aventure, mis en faveur des causes difficiles, des causes perdues » ; il explique pour finir
son peu de sympathie pour les Français. Etc..