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conversation futile (oui). Et Reverdy est un poète médiocre à qui la religion a fait perdre tout son intérêt pour moi de violence
et d’une certaine grandeur – qu’il avait. Et ne me reprochez pas le Select où je viens prendre des nouvelles fraîches de la maladie
des autres et où je fais prendre à mon “mal” davantage de gravité. Je vous suis apparu comme j’apparais à beaucoup – sinon
à tous –, avec mon armure. Mais si pour vous je la retire c’est pour que vous voyiez au moins les blessures de mon corps.
J’entretiens dans certaines atmosphères que je hais, le plus mauvais de moi-même [...]. J’ai mes amis et pour ceux-là seuls je
“suis” »... Il parle avec estime de Georges Neveux, puis égrène des recommandations brèves pour la lecture, les rapports avec les
objets, l’appréciation de la poésie... Il conclut : « ne vous égarez pas, n’égarez pas votre lumière [...], revenez vers vous-même et
vers votre désespoir et cachez votre secret comme un vice, gardez-lui tout son mystère. Soignez-vous bien. Écrivez sans écrire
comme coule votre sang. Écrivez-moi encore sur de mauvais papier de cahier. Et ne craignez pas pour ma vie. Ma vraie vie est
ailleurs »...
102.
Victor HUGO
.
L’Année terrible
(Paris, Michel Lévy frères, 1872 ; mention de 3
e
édition) ; grand in-8° broché,
427 pp. (couverture abîmée, petits manques aux plats, déchirures restaurées au scotch).
400/500
Envoi autographe signé sur le faux-titre, au journaliste Victor Vallein : « A mon vaillant confrère et ami M. Vallein. Victor
Hugo ». [Victor Vallein, fondateur et rédacteur en chef de
L’Indépendant de la Charente-Inférieure,
auteur de romans et
d’ouvrages historiques, avait collaboré au
Rappel
en mars 1871.]
103. [
Henrik
IBSEN
(1828-1906)]. Photographie par Frank Hangstaengl à Munich ; 13,5 x 10 cm sur carte à la
marque du photographe (traces de colle au dos).
100/150
Le grand écrivain est photographié de trois-quarts, assis dans un fauteuil devant son bureau, un crayon à la main.
104.
Max JACOB
(1876-1944). 4 L.A.S., Paris et Saint-Benoît-sur-Loire 1921-1922, à l’éditeur Lucien Vogel ou à
Marcel Astruc ; 4 pages in-4 ou in-8.
600/800
17 rue Gabrielle
3 mars 1921
. Il a reçu les épreuves de
Matorel en province
, « mais il m’est impossible de les corriger si je
n’ai pas mon texte manuscrit, ma mémoire n’étant pas assez bonne pour le rétablir »...
Presbytère de St Benoît sur Loire
1
er
octobre 1921
. « J’ai justement sur ma table un poème frais d’hier soir. Il est pour vous ! – Je serais charmé que les
Feuillets
d’Art
rétribuassent leurs collaborateurs. Je n’ai pas besoin de vous le dire »...
3 mars 1922
. « Je suis très documenté sur Saint
Dominique et
j’écrirai volontiers quelque chose
à
propos
de
ce
saint
. En revanche je ne sais rien sur l’Angelico. Je parlerai
seulement de S
t
Dominique. Envoyez-moi les photos [...] Autre chose ! J’ai fait à propos de la Vierge du XV
e
siècle qui est
l’ornement de notre basilique un poème d’une page environ. Que diriez-vous de la publication de ce poème avec une photo de
la Vierge en question »...
7 mars 1922
, à Marcel Astruc. Il remercie des photos et promet sa copie pour bientôt. « J’y travaille.
Je vous enverrai le poème de la Vierge de S
t
Benoît aussitôt que la photo sera prête. Elle est l’œuvre d’un pharmacien d’Orléans
qui s’y connaît »...
On joint une L.A.S. de Jules Depaquit, 7 avril 1921, annonçant à Vogel l’envoi du « dessin rectifié de l’illustration du texte
de Max Jacob » [
Matorel en province
]...
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