18
53.
Paul ÉLUARD
. L.A.S. « Paul »,
Mas de Fourques Lunel
26 février 1931, à Nusch ; 1 page in-4.
400/500
Lettre à Nusch, lors d’un séjour chez Jean Hugo, peu après sa séparation avec Gala.
« Ma belle chérie, il fait un temps splendide, un grand silence et je pense à toi. […] Cet après-midi je vais à Montpellier
essayer d’obtenir le visa pour l’Espagne. Sinon, Gala viendra ici. Au plus tard dans sept jours je serai à Paris, près de toi, ma belle
Nush si pure et si sage. Je t’embrasse très fort »…
54.
Paul ÉLUARD
. L.A.S. « Paul », [Lunel] samedi [fin février 1931], à Nusch ; 1 page in-4 sur papier à encadrement
gaufré et ajouré façon dentelle avec bouquet de fleurs peint.
800/1 000
Jolie lettre à Nusch sur papier décoré.
« Ma petite chérie, décidément mon passeport est refusé. J’irai donc mercredi à Perpignan où j’attendrai Gala un jour. Puis
nous irons voir Char et Crevel et je serai de retour, et je t’aurai de nouveau, fragile et pure dans mes bras […] J’espère que tout
va bien, que tu m’attends sagement, que tu es sûre que je t’aime, mon petit enfant chéri, ma belle Nush »…
Reproduit en page précédente
55.
Paul ÉLUARD
. P.A.S. « Paul », pour Nusch ; 1 page in-12 sur papier orange.
500/700
Déclaration à Nusch : « Ma bien-aimée, nous ne nous quitterons jamais, Paul ».
On joint une L.A.S. de Nusch à Éluard (2 pages in-12 dans une orthographe approximative), au sujet de la recherche d’un
exemplaire ordinaire de
Cours naturel
(1938) : il n’y en a pas dans la bibliothèque vitrée ; elle a trouvé un exemplaire de luxe
avec la gravure de Dali dans le cagibi, et un exemplaire incomplet dans la réserve : « dans mes livre à moi il ne pas » ; elle a trouvé
L’Après-midi d’un Faune
. « Je t’aime ta Nusch ». Plus deux photographies originales de Nusch : en première communiante
(14 x 4 cm), assise en train de coudre (11,5 x 9 cm, petit accident).
Reproduit en page précédente
56.
Paul ÉLUARD
. Dessins originaux à la plume avec légendes autographes ; 1 page 11 x 15 cm, encre noire.
1 200/1 500
Curieux ensemble de petits dessins érotico-fantastiques, autour de sa compagne Nusch, formant un récit en quatre
épisodes légendés et commentés.
Cauchemar de Nusch
: Nusch dort, 4 étranges petites créatures appariassent au-dessus de son lit.
Rêve fantastique
: une
femme et une sorte de phénix, son grand sexe en érection, se font face au-dessus du lit où Nusch dort.
Suite du rêve fantastique
(il devient invraisemblable)
: le phénix-homme poursuit la femme.
Suite et fin de plus en plus invraisemblable
: la femme s’est
transformée en oiseau qui s’envole, devant l’homme qui lève les bras.
Reproduit en page précédente
57.
Paul ÉLUARD
. L.A.S. cosignée par André Breton, lundi [juillet ? 1932], à René Laporte ; 2 pages in-8. 700/800
Intéressante lettre sur Salvador Dali, qui vient de publier
Babaouo, scénario inédit
(Cahiers Libres, 1932).
Il partira le 5 août pour Castellane… « J’espère que Dali vous a envoyé un exemplaire de
Babaouo
», mais il lui en envoie
un exemplaire, en signalant « une coquille ennuyeuse page 15 […] Les japon et le hollande sont très bien. Dali fera des photos
avec des scènes du film pour les vitrines ». Ils sont curieux de savoir ce qu’il pense de ce livre, et encouragent Laporte à publier
son livre en octobre : « Je suis persuadé que vous pouvez l’achever et le faire imprimer pendant les vacances. Nous sommes
impatients de le connaître. Nous ne travaillons pas, nous attendons pour cela de pouvoir vraiment nous reposer (sic) »... Il donne
« l’adresse de Dali : Port Lligat,
Cadaquès
(Gerona) Espagne. S’il ne vous a pas envoyé
Babaouo
, il faut le pardonner. Le livre a
paru pendant qu’il déménageait [...]. Dali est écrasé par le moindre souci matériel ».
58.
Paul ÉLUARD
. L.A.S., Paris 3 avril 1933, [à Joë Bousquet] ; 2 pages in-4, en-tête et vignette de
Café au Vieux
Normand
.
700/800
Intéressante lettre sur l’élaboration de la revue
Le Surréalisme au service de la révolution
, et sur ses rapports amicaux
avec Gala, qui va bientôt épouser Dali.
« Nous préparons avec plus de difficultés matérielles que jamais les n°
s
5 et 6 de notre revue. Le texte que vous avez envoyé
à Breton s’adapte parfaitement à tout ce que nous voulons prouver – ou servir, ce qui est la même chose. Ces n
os
paraîtront au
plus tard le 15 mai ». Il le prie de demander à Alquié, qu’ils connaissent mal, s’il veut bien collaborer à la revue : « S’il n’avait
pas de textes, nous serions heureux de publier des fragments de la lettre écrite dernièrement à Breton ». Éluard revient de deux
mois de sanatorium en haute-Savoie, plus fatigué et plus déprimé qu’avant : « La vie est de plus en plus dure pour moi. De tous
côtés, des perspectives de misère – écrasantes, rétrécissantes, chaque jour est plus obscur que la veille. Et surtout parce qu’on s’y
résigne, parce que, soi aussi, on devient monotone. Nous avons été au pays des fées – des fées que nous trouvions mauvaises.
Mais nous en sommes revenus – et son souvenir me crétinise. Gala est en Espagne avec Dali – la moitié de l’année. Elle se
mariera bientôt avec lui. Quand elle est ici, je la vois souvent. Nous ne nous avons pas oublié. Jamais.
Il ne fait pas assez noir
est le meilleur gage de votre présence. Nous ne nous sommes pas séparés. Vous le voyez, j’écris toujours aussi mal. Je voudrais
que vous connaissiez Nusch, si heureuse, si malheureuse. À elle, je parle de vous, souvent »...
Reproduit en page 15