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Cuisin, Pierre Angélique, Auguste Boncours, Baudelaire, Huysmans, Jacques Rigaud, Kafka, Rabelais, Grandville, ainsi que de
phrases de provenance anonyme :
Lettres des Îles-Paradis
,
Dictionnaire des symboles
,
Le Jargon ou Langage de l’argot réformé
,
« enfant de 13 ans, citée par Carême », « chanson des moissonneuses », « comptine basque », « vocero corse », etc.
Poésie
intentionnelle
recueille des citations en vers ou prose de W. Whitman, Villon, Jarry, Corbière, Baudelaire, Aloysius Bertrand,
Cocteau, Cendrars, Vildrac, Léon-Paul Fargue, Xavier Forneret, Maurice Rollinat, Paulhan, Chirico, Raymond Roussel, Reverdy,
Charles Cros, Shakespeare, Tzara, Picabia, André Breton, Max Ernst, Louis Parrot, etc.
Les instructions d’Éluard sont méticuleuses : « Au texte dactylographié et manuscrit, j’ai ajouté ces derniers jours 8 grandes
pages de citations : 5 pour la poésie involontaire, 3 pour la poésie intentionnelle. Les citations sont marquées de majuscules
rouges et de chiffres »... Il indique comment les intercaler, puis la disposition à respecter pour les pages du début (gardes,
faux-titre, copyright, titre), les premiers extraits, les pages blanches, etc., avec des recommandations pour la police, le corps
et l’interlignage, ainsi que la mise en pages : textes de
Poésie involontaire
et de
Poésie intentionnelle
devant être placés
respectivement sur les pages de gauche et de droite, « face à face ». Il est « indispensable » d’arriver au même nombre de
pages pour la poésie involontaire et la poésie intentionnelle. « Il y aurait intérêt, étant donnée la minceur du volume, à choisir
un papier ayant de la main, comme l’alfa vergé de Pierre Emmanuel :
Combats
. Il faut que le titre figure au dos, sur toute la
longueur, en petites cap. – Hugnet, libraire, 9
ter
Bd du Montparnasse (VI
e
) est capable de placer au moins 20 ex. sur beau papier
à environ 200
f
. [...] Je suis hostile à un tirage de luxe sur plusieurs papiers. Le tirage de luxe ne peut guère dépasser 40 ex., si
l’on ne veut pas les vendre trop bon marché. À la rigueur, si Seghers en a la demande, on peut tirer 3 ex. sur Chine, mais il
faut les vendre 500 frs, et m’en tirer un pour moi »... Il s’accorde un service de presse généreux, s’interrogeant sur le nombre
qu’il faut pour la zone libre, et rappelle qu’on lui a promis une publication rapide. « Je pense qu’on peut tirer à 2000 ? Il est
bien entendu qu’une fois épuisé, le texte redeviendra ma propriété. Je compte l’insérer dans une réédition future de
Donner
à voir
»... Il nomme plusieurs livres dont il approuve le format, et assure qu’il est inutile de lui faire un contrat : « Je me fie
entièrement à Seghers. Si les conditions ci-dessus sont respectées, je m’estimerai satisfait »... Il ajoute cependant : « Bien
respecter l’orthographe des textes anciens, naïfs ou de fous ! Ou des mots inventés par des poètes sans frein ! »...
Reproduit en page 19
65.
Paul ÉLUARD
. Manuscrit autographe signé,
Le Monde est nul
, 1943-1944 ; cahier de 9 pages petit in-4.
2 000/2 500
Deux poèmes pour
L
e lit la table
(1944), composés à la fin de 1943 pendant le séjour clandestin d’Éluard à l’asile psychiatrique
du Dr Lucien Bonnafé à Saint-Alban en Lozère. Ils seront publiés en janvier 1944 dans
Messages
(cahier n° 1 de la nouvelle
série), avec une indication de lieu inexacte (Saint-André) pour égarer les recherches de la police. Le manuscrit, signé en fin et
daté « St Alban, 1943-44 », est soigneusement mis au net à l’encre turquoise pour Jean Hugo, avec cette dédicace sur la dernière
page : « ce manuscrit tout jeune et triste fleur d’un hiver sérieux passé en partie parmi des hommes et des femmes qui ne sont
plus au monde, appartient à mon ami Jean Hugo, Paul Eluard ».
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