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16

47.

Paul ÉLUARD

(1895-1952). Manuscrit autographe signé,

Noël sans postérité

, [vers 1920] ; 1 page grand in-fol.

(en deux morceaux épinglés).

1 200/1 500

Texte de la période Dada, probablement destiné à la revue

Littérature

, et recueilli dans les « Poèmes retrouvés » (

Œuvres

complètes

, Pléiade, t. II, p. 775-776), d’après ce manuscrit provenant de la collection Jean Hugues. Le manuscrit est divisé en

quatre parties non numérotées.

« Comme il y a le port de la tête et le port du chapeau, les enfants ne vont pas à l’école. Les enfants ne vont pas à l’école à

Pâques, à Noël et au Nouvel an »... – « La cavalerie de Jésus a passé par ici et les palmiers géants n’y poussent plus. On attache

les roues avec des cordes »... – « Ton grave : oui, madame. D’un œil : il est né le vingt-sept juin »… [ce texte, sous le titre

En trois

mots langage clair

, a été inséré par Éluard dans

Les nécessités de la vie

et les conséquences des rêves

(1921), dans la section

Les

conséquences de rêves

]. – « Le vent prend tout mon temps ».

Reproduit en page précédente

48.

Paul ÉLUARD

. Poème autographe signé,

Ne plus partager

, [1925] ; 1 page grand in-4.

1 200/1 500

Beau poème de

C

apitale de

la douleur

(1926), publié d’abord dans

La Révolution surréaliste

(15 octobre 1925). Le manuscrit,

à l’encre violette, a été plié pour envoi sous enveloppe ; il compte 25 vers (16-8-1) ; sans rature, il présente une variante au

14

e

vers.

« Au soir de la folie, nu et clair,

L’espace entre les choses a la forme de mes paroles,

La forme des paroles d’un inconnu,

D’un vagabond qui dénoue la ceinture de sa gorge

Et qui prend les échos au lasso »...

Reproduit en page précédente

49.

Paul ÉLUARD

. Manuscrit autographe,

Lumière de la morale

, [vers 1925] ; 1 page in-4 à en-tête

La Révolution

surréaliste

.

400/500

Manuscrit de travail, avec ratures et corrections, d’un texte en prose, dont le titre primitif (

Les bâtons batak

) a été rayé :

« Quand le sort est contre lui, le guerrier batak vole un enfant et l’enterre dans le sable jusqu’au cou, en plein soleil. Le martyre

de la soif »…

Reproduit en page précédente

50.

Paul ÉLUARD

. Poème autographe, «

Je te l’ai dit pour les nuages

 »…

, [1928] ; demi-page in-4.

600/700

Poème de

L’

amour

la

poésie

(1929, dédié à Gala), publié d’abord dans la revue

Chantiers

d’avril 1928 ; il a été mis en musique

par Georges Auric. Sans titre, c’est le quatrième poème (IV) de la première partie,

Premièrement

, du recueil

L’amour la poésie

.

Il compte 12 vers.

« Je te l’ai dit pour les nuages

Je te l’ai dit pour l’arbre de la mer

Pour chaque vague pour les oiseaux dans les feuilles »…

51.

Paul ÉLUARD

. L.A.S., [Arosa (Suisse) 20 décembre 1928], à Joe Bousquet à Carcassonne ; 3 pages in-8, enveloppe.

700/800

Belle lettre du Parksanatorium d’Arosa.

« Noël ? Je hais Noël, la pire des fêtes, celle qui veut faire croire aux hommes

qu’il y a quelque chose de mieux sur la

terre

, toute la cochonnerie des divins enfants, des messes de suif, de stuc et de fumier, des congratulations réciproques, des

embrassades des poux à sang froid sous le gui. Je hais les marchands de cochon et d’hosties, leur charcuterie, leur mine réjouie.

La neige de ce jour-là est un mensonge, la musique des cloches est crasseuse, bonne au cou des vaches. Je hais toutes les fêtes

parce qu’elles m’ont obligé à sourire sans conviction, à rire comme un singe, à ne pas croire, à ne pas croire possible la joie

constante de ceux que j’aime. Leur bonheur leur est une surprise. Et puis, votre lettre me désole ». Il est déçu que Bousquet n’ait

pu se procurer les disques qu’Eluard lui indiquait ; il peut essayer de les lui faire chercher et envoyer par des amis… « J’ai eu la

visite de Arp et Max Ernst. Entendu pour votre tableau. Nelli m’a écrit. Il fait un froid solide. Vous ne me dites pas si vous avez

Les Malheurs des Immortels

.

Chantiers

est bien long à paraître. J’en suis fort curieux »...

52.

Paul ÉLUARD

. L.A.S. « Ton Paul », mardi soir [1930], à Nusch ; 1 page in-8.

500/700

Lettre à Nusch, alors qu’il écrit avec André Breton

L’I

mmaculée

C

onception

(1930).

« Ma petite Nusch chérie, j’ai reçu ta lettre ce matin. Elle est très bien écrite et m’a consolé un peu de ne pas t’avoir auprès

de moi. Je travaille sans arrêt avec Breton. Ce matin et cet après-midi, nous avons écrit : “Le sentiment de la nature”, et ce soir

nous faisons : “Il n’t a rien d’incompréhensible”. Nous voulons avoir fini dans 2 jours […] Ma belle Nusch, je pense à toi. Je

t’aime, tu sais. […] Je t’embrasse, je te tiens dans mes bras, je regarde tes beaux yeux »…