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50

127.

Gustave FLAUBERT

(1821-1880). L.A.S., [vers 1860-1865 ?, à

Jeanne de

T

ourbey

] ; sur 1 page in-8 (fente réparée).

1 500/2 000

C

urieuse

lettre

inédite

. « Oui ! ma belle voisine. Vous pourrez demain venir

dans les catacombes. – On vous entraînera dans les endroits les plus secrets...

Je vous engage à vous vêtir pour cette expédition, le moins proprement

possible. Soyez prête à 2 h. et demie bien

juste

. Je baise vos belles mains très

longuement »...

[La belle Jeanne de Tourbey (1837-1908), future comtesse de Loynes,

demeurait rue de Vendôme (actuelle rue Béranger), alors que Flaubert habitait

boulevard du Temple, de 1856 à 1869. Le 11 mars 1862, Flaubert a visité les

catacombes avec les frères Goncourt, qui ne mentionnent pas la présence de

Jeanne de Tourbey.]

128.

André GIDE

(1869-1951).

M

anuscrit

autographe,

Une belle histoire 

; 4 pages et demie in-4 (4 ff. lignés détachés

d’un cahier).

1 000/1 500

C

urieux

récit

, avec d’importantes ratures et corrections. Une note en marge de la première page indique : « raconté à Perpignan,

en septembre 1940, par le D

r

Nicolau ».

« Je tiens cette histoire de Roger

S

téphane

. Il me l’a racontée l’autre soir, à Nice et me disait : voici longtemps que je la sais ;

mais d’abord je pensais m’en servir et me la réservais. Ce n’est que depuis que j’ai renoncé à en tirer parti que je consens à la

raconter ; la voici. Dans une petite ville de province, une fillette de six ans environ, enfant unique, était choyée par sa mère, qu’elle

chérissait. Le père mourut laissant sa femme enceinte. Celle-ci crut bon de préparer la fillette à la venue d’un autre enfant. Ce ne

fut pas chose facile, car la fillette se révoltait à l’idée de devoir partager les soins de l’amour maternel avec celui qu’elle considérait

comme un intrus. [...] Rien n’y faisait. De penser qu’elle n’aurait plus sa mère toute à elle restait intolérable à l’enfant. [...] la mère,

arrivée au terme de sa grossesse, accoucha d’un enfant mort-né. [...] La fillette à partir de ce jour devient inquiète, ombrageuse.

Elle semble s’écarter de sa mère qui la cajole en vain. Elle ne mange presque plus. Elle s’étiole. Elle dépérit. [...] Enfin on a recours

à un psychiatre éminent qui l’examine et l’interroge. Par lui pressée de questions, la fillette finit par avouer ceci : après que sa mère

lui eut annoncé l’arrivée d’un petit frère et pour empêcher la venue au monde de celui-ci, elle se relevait la nuit, tandis que toute

la maison dormait, descendait dans le jardin et, armée d’une longue aiguille à tricoter, transperçait l’un après l’autre chacun des

choux du potager. À présent elle se sent responsable de la mort de ce petit frère ». La mère à son tour ne put bientôt plus supporter

la fillette, « véritablement criminelle à ses yeux »... Un dialogue avec Roger Stéphane mène à la moralité : « Le mieux, voyez-vous,

c’est de ne pas d’abord enseigner des choses fausses, fût-ce aux fillettes. La plus triste réalité est moins nocive que le mensonge »...

*

129.

Johann Wolfgang von GOETHE

(1749-1832). P.S., Lauchstädt 24 juillet 1805 ; demi-page in-4 ; en allemand

(mouillure dans le bas de la pièce, encadrée avec un portrait).

2 000/2 500

Comme Oberdirektor du Théâtre de société de la Cour de Weimar (dont il avait dirigé la construction à Bad Lauchstädt,

résidence d’été de la Cour, et qui existe encore), il signe cette quittance pour la somme de 2 thalers 2 groschens reçue du fond de

construction du théâtre, et réglée par la caisse du théâtre.

125.

Jean COCTEAU

(1889-1963). L.A.S., 9 novembre 1960, [à Henry de

M

ontherlant

] ; 1 page in-4 à son adresse

36 rue de Montpensier

.

250/300

Lettre au feutre noir, dans un beau graphisme : « Très cher ami, on me dit que vous êtes malade. J’en éprouve de la crainte.

Pourriez-vous me rassurer en 4 lignes. (Méfions-nous de Jeanne la folle) »...

126.

Claude FARRÈRE

(1876-1957).

M

anuscrit

autographe ; 3 pages in-fol. et 1 page de tapuscrit, pag. 23 à 26. 100/120

Fragment du manuscrit de travail pour

La Veille d’armes

, drame en cinq actes de 1917 écrit avec Lucien Népoty. Le manuscrit,

rédigé à l’encre noire, est entièrement biffé aux crayons rouge et bleu. Il présente de nombreuses ratures et corrections. Le

fragment met en scène les personnages de Brambourg, Morbraz, Folgoet, L’Estissac et Lutzen, dans un dialogue qui ne semble

pas avoir été conservé dans la version définitive de la pièce. Interrogé dans le cadre d’une enquête menée par Morbraz sur les

circonstances d’une bataille navale, Brambourg témoigne de la collision entre deux navires,

Le César

et

L’Alma

...