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54

137.

Joseph JOUBERT

(1754-1824). L.A.S. « J. », 7 août 1812, à Charles-Julien de

C

hênedollé

, à Vire ; 2 pages et demie

in-8, adresse (petite déchir. par bris de cachet).

300/400

B

elle

lettre de

conseils

pour une

candidature à

l

’A

cadémie

française

.

Il presse son ami à revenir à Paris, où personne ne l’a vu

depuis si longtemps : « Il est bon de ne pas se laisser oublier et surtout de ne pas trop laisser croire aux indifférens et aux tièdes

qu’on se néglige trop soi-même. Il n’y a rien au monde de si propre à glacer tout le genre humain. Il me prend fantaisie de vous

écorcher les oreilles à ce propos, et de vous dire en retournant un ancien vers de l’ancienne M

me

de Staël :

Si l’on ne s’aide point personne ne nous aide

.

Vous ne vous aidez point du tout, et au contraire. Ayez enfin pitié de vous. Venez un peu que je vous gronde. Venez scavoir

comment va le monde. Venez annoncer aux pretendans affin qu’ils s’écartent, et aux électeurs affin qu’ils y pensent, que vous

voulez etre de l’Institut. Il faut y songer à cet Institut. Ses portes menent au-delà de lui à droite et à gauche. Vous etes fait pour

y etre et il faut y entrer. Voila enfin Dussault qui vous trouve un plus grand poëte qu’Esménard. Cela est incontestable, et cela

est fort et est decisif pour beaucoup de gens, qui le croiront depuis qu’on l’a dit hautement, mais qui n’auroient pas eu l’esprit ou

le courage de le penser tout seuls. Il faudroit, comme je l’ai dit à M

r

Quatremere, brocher quelques unes des reflexions dont vous

avez sémé votre Cours de littérature, rendre ce ramas susceptible d’un titre, en former un petit volume, publier cela à propos, et

vous presenter pour la 1

ere

place vacante. Si vous n’avez pas celle là, vous aurez l’autre et les premiers pas les plus importans seront

faits »… Joubert n’a pas lu sa seconde édition [du

Génie de l’homme

], mais « je suis resté pour l’eternité, si content de la 1

ere

que

vous ne perdez rien à cette negligence qui a eu pour cause […] un certain non-chaloir d’âme et d’esprit, qui m’est prescrit comme

regime par les medecins, et imposé comme un besoin insurmontable par ma nature. J’en gemis, j’en ai honte et j’en ai meme des

remords, mais je ne puis le desavouer »…

138.

Marcel JOUHANDEAU

(1888-1979). L.A.S., Rueil 10 mars 1972, à Michel

B

ertrand

; 2 pages in-8, enveloppe.

100/120

« J’éprouve comme vous pour

M

ontherlant

un respect profond. Rassurez votre ami. Il a réintégré son domicile quai Voltaire et

ce que publie de lui la n.r.f. [

La Tragédie sans masque

] indique bien qu’il a repris goût à la vie »...

139.

JOURNALISTES

. 35 lettres, la plupart L.A.S., au journaliste Paul

G

iannoli

.

100/120

André Asseo, Michel Aubriant, René Biosca, Michèle Boegner, François Botti, Alex Grall, Jean-Émile Jeannesson, Jean-Paul

Lacroix, Pierre-Jean Launay, Jacques Moulinier, Marc Petit, Jean-Jacques Raffel, Pierre Stora, Carmen Tessier, Henri Tisot, etc.

140.

Rudyard KIPLING

(1865-1936). L.A.S.,

Rottigndean

8 octobre 1898, à son traducteur Louis

F

abulet

 ; 1 page et

demie in-8 à l’adresse

The Elms, Rottingdean N

r

Brighton 

; en anglais.

600/800

S

ur

la

traduction

du

L

ivre

de

la

J

ungle

(Mercure de France, 1899).

Il répond tardivement à sa question sur l’expression « Blue gums of the Black Blocks » que Fabulet juge « intraduisible » ; elle est

en effet difficile à appréhender ; il s’agit d’un juron qui sort de la bouche d’un cheval australien, et qui renvoie naturellement aux

arbres de sa terre natale : les « Blue Gums » sont les eucalyptus, et les « Black Blocks » désignent le «

Hinterland

, le désert intérieur

australien. Peut-être vaudrait-il mieux dire : “Par les eucalyptus d’Australie !” » Quant au « Frog-Footman » (le Valet-grenouille),

il s’agit d’un personnage

d’Alice au Pays des Merveilles

, « un des ouvrages pour enfants les plus renommés d’Angleterre [...] Je

n’essaierais même pas d’en donner un équivalent en français »...

Reproduction page 57

141.

Rudyard KIPLING

. L.S.,

Bateman’s, Burwash (Sussex)

21 juillet 1924, à Henry B

ordeaux

; 1 page in-4 ; en anglais.

300/400

Il le remercie vivement de lui avoir envoyé son étude sur Lady

S

tanhope

, femme fascinante et inexplicable. C’est une personnalité

qui l’a toujours intéressé. Il le remercie aussi pour son second cadeau,

La Chartreuse du reposoir

, qu’il a passé la veille à lire, non

seulement pour l’intérêt humain intense, mais pour le sens implacable de continuité et de destin derrière le drame. Sa seule

critique relève d’un doute que la lettre qui produit l’effroi dans l’esprit de la jeune fille pût être envoyée par aucune femme ; mais

le reste découle logiquement et terriblement…

142.

Henri-Dominique LACORDAIRE

(1802-1861). L.A.S., Paris 12 mai 1854, à des administrateurs de chemins de

fer ; 1 page in-4.

200/250

Il sollicite pour l’ordre des Frères Prêcheurs l’avantage d’une diminution des prix des transports : « Notre ordre est consacré au

ministère apostolique ; il nous oblige à des voyages fréquents, et ce serait une faculté précieuse, utile à quelque degré au bien

commun du pays, si nous pouvions être exonérés d’une partie de nos frais de route. Les ordres religieux sont pauvres ; il est

nécessaire peut-être qu’ils le soient ; mais cela même leur permet de recourir, dans une mesure opportune, à la générosité éclairée

des grandes administrations publiques et privées »...