Background Image
Previous Page  24 / 120 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 24 / 120 Next Page
Page Background

22

et les tromboni dans la loggia, tout ceci m’a enchanté. Mais ce que je trouve

prodigieux

, c’est que vous écriviez si bien la musique.

C’est au point que je me demande si quelque artisan (

D

ebussy

, S

atie

,

d

’I

ndy

ou

V

erdi

) n’aurait pas passé par là... Si ce n’était trop

indiscret, je vous prierais de vouloir bien copier toute la partition d’orchestre de la

Carmélite 

; en échange, j’irais chaque matin

épousseter les lèvres rouges de la

Femme inconnue

 »... Il tient à lui rapporter quelque chose pour son délicieux appartement : « je

fouille, je remue tout chez les antiquaires, mais en vain ; je ne désespère pas, pourtant, de trouver quelque obscénité idéaliste

qui convienne à votre chambre, théâtre des plus voluptueuses et tumultueuses flagellations... [...] Si vous voyiez les actrices

parisiennes ! On nous promet tout le temps la

D

use

, Tina di Lorenzo etc ; mais rien ne vient. Aussi j’en suis à vous envier vos

petits boui-bouis Romains [...] Adieu ; continuez à m’écrire, vos lettres sont le commencement de la sagesse, comme les miennes

sont le dernier mot de la stupidité »... Etc.

57.

Reynaldo HAHN

. L.A.S., [février 1900], à Paul

H

ervieu

 ; 4 pages in-8.

250/300

B

elle

lettre

de

félicitations

de

son

élection

à

l

’A

cadémie

F

rançaise

le 15 février 1900. « Je suis bien heureux d’apprendre

votre grand succès. […] vous représentez pour moi le contraire d’une école que je déteste, celle de la vulgarité, de la violence, de

ce réalisme si faux et cent fois plus odieux que le naturalisme son prédécesseur, que les naïfs “auteurs audacieux” prennent pour

la vérité. Ils ignorent que l’œuvre d’art ne saurait vivre sans le rayon mystérieux qui fixe les plus laides choses dans une sphère

sublimisée, sans cette buée d’or et d’argent qui enveloppe les lapins et les oignons de

C

hardin

. La musique tend maintenant

aussi à cette bassesse sordide, croit que la beauté morale apparaît plus claire quand elle est dégagée de toute beauté extérieure, a

honte d’être un

art

. […] Dans vos œuvres profondes, sévères et palpitantes de vie, qu’elles soient implacables comme

La Course

du flambeau

ou miséricordieuses comme

L’Énigme

, règnent toujours un goût, une élégance, une pudeur fière et sensible qui

font qu’aux applaudissement d’ici bas se joignent, en silence, ceux de tous les grands

équilibristes

, Léonard de Vinci, Descartes,

Voltaire, Mozart, de tous ceux qui tenant en main le balancier de la raison, planent dans cette belle lumière du doute, plus

radieuse, plus douce mille fois que l’aveuglant et éphémère éclat des

certitudes

humaines »...

58.

Reynaldo HAHN

. 8 L.A.S., 1901-1909, à Léonel de

L

a

T

ourrasse

; 24 pages in-8 ou in-12, enveloppes et adresses.

700/800

I

ntéressante

correspondance

à

son

collaborateur

pour

la

P

astorale

de

N

oël

. [R

eynaldo Hahn composa la musique de cette

pièce écrite par Léonel de la Tourrasse et Charles Gailly de Taurines d’après un épisode du

Mystère de la Passion

d’Arnoul

Gréban. L’œuvre devait être donnée à la Noël 1901 dans la salle Humbert de Romans, construite par Hector Guimard, pour des

représentations pieuses empêchées pour des raisons financières et des interdictions religieuses. La partition fut publiée à la même

époque par Heugel. Une représentation privée en fut donnée chez Madeleine Lemaire à la Noël 1906, avec Reynaldo Hahn au

piano. La création publique eut lieu le 23 décembre 1908 au Théâtre des Arts, sous la direction de D.-E. Inghelbrecht.]

[Hambourg 4 novembre

1901

].

«  Je vous ai télégraphié hier pour que vous alliez causer avec

H

eugel

. De loin, il est difficile

de s’entendre, et il m’a été

impossible

de précipiter mon départ »...

Hambourg [10 novembre]

. Il est très heureux des nouvelles :

« Madeleine

L

emaire

avait l’intention de monter

La Pastorale

chez elle au printemps, mais quel que fût le charme de cette

perspective, il n’est pas permis d’hésiter, et je suis tout prêt à marcher. Avant tout, cependant, et comme je suis très franc et

comme vous êtes avant tout un esprit libre et un artiste laissez-moi vous dire que la semi-ombre au tableau est

l’esprit du bien

.

Très chrétien et catholique, je ne suis, je vous l’avoue, nullement clérical et, pour tout dire, j’admire beaucoup le gouvernement

actuel, sans prétendre, d’ailleurs en combattre les idées contraires aux miennes. Pourtant, je ne voudrais pas que la présence de

mon nom dans cette affaire-ci pût faire croire que je suis de ceux qui, pour des motifs sans doute très honorables croient devoir

manifester

contre l’autorité actuelle en en préconisant un autre. En un mot, je serai là un peu comme ce diable dans un bénitier ;

diable respectueux d’ailleurs et tout à fait inoffensif »... Il faut récupérer les parties de chœur : « Nous n’avons pas de temps à

perdre, mais d’un autre côté, vu la facilité extrême de la musique, nous ne sommes pas en retard »... Il donne des indications pour

trouver le manuscrit de sa musique chez lui en son absence... Il est très occupé et ne pourra se charger lui-même des allers-retours

chez les copistes, artistes et autres: « Pour tout ce qui est du travail et de faire étudier les artistes, vous pouvez compter sur moi

[...] On m’annonce 150 exécutants ; donc je pense qu’il faudra bien 50 musiciens. Il est impossible de s’en tenir aux bois et aux

harpes ; les pistons sont indispensables »...

[7 décembre].

« Il faudrait que nos artistes lyriques reçussent au plus tôt une partie de

leur rôle chanté »... – Il portera le lendemain « les parties du chœur qu’il faut que je revoie »...

[6 novembre 1909]

. À propos de la

programmation de leur œuvre : « On dit qu’il n’y a guère de possibilité en ce théâtre, où, paraît-il, le cabotinage règne en maître.

Il faudrait donc voir d’un autre côté, mais où ? »... – « Savez-vous qui a répété lundi à 3h ½ la

Pastorale

à la salle Notre Dame à

Versailles ? Je pense que vous êtes au courant »... Plusieurs autres lettres pour fixer des rendez-vous, etc.

O

n

joint

une longue lettre à une amie (réflexions sur l’évolution de la musique, 12 mars 1946), une autre L.A.S et une carte de

visite a.s.

59.

Reynaldo HAHN

. 9 L.A.S., 1 L.S. et 1 carte de visite a.s., 1907-1931, à Georges

L

oiseau

; 16 pages formats divers,

la plupart avec adresse ou enveloppe.

300/400

C

orrespondance

en

grande

partie

relative

à

ses

collaborations

avec

les

casinos

de

D

eauville

et

C

annes

, dont Loiseau fut le

directeur

.

[Hambourg 29 mars 1907]

, il lui est impossible de répondre à propos d’une conférence pour

Femina

[Paris 22 janvier 1909]

, il a

parcouru sa « charmante fantaisie cynique – toute parfumée de quattro-cento et de légère volupté », mais il a déjà en train un livret