21
56
… / …
trois voix (sopranos, contraltos, et ténors), sur un poème de Théodore de Banville : « Nous bénissons la douce nuit »…, en ré bémol
majeur à 4/4,
Très calme
. C’est un délicat nocturne, où les voix planent sur un accompagnement discret du piano. Reynaldo Hahn
avait réalisé une version pour voix seule et piano de
La Nuit
dans le premier recueil de
Mélodies
(Heugel, 1896).
Le manuscrit, à l’encre bleu sombre sur papier à 18 lignes, présente des ratures et corrections, avec notamment une mesure biffée
et refaite au verso de la page (sous le titre biffé de
La Carmélite
– Introduction) ; il a servi pour la gravure.
Discographie : The London Schubert Chorale, Graham Johnson au piano (Hyperion, 1996).
54.
Reynaldo HAHN
. 4 L.A.S., [vers 1898-1900], à une « chère amie » ; 11 pages in-8.
250/300
« Pourquoi ne pas essayer Martigny, puisque Gérardmer ne vous a pas convenu ? Après les cures, il est bon de faire une cure de
repos et d’air pur ». Il la prie de lui donner des détails sur sa santé et la félicite pour un bon mot : « Votre “
je la plains de tout mon
nez
” est un trait à la Sévigné :
c
’
est
charmant
». Sa mère va mieux depuis qu’on lui fait du galvanisme… – Remerciements pour
l’envoi de victuailles : « Le pâté était
admirable
ainsi que les macarons ; le pâté a été dévoré en un déjeuner. Les macarons vont l’être
aujourd’hui ». Il a entrepris son concierge sur
D
reyfus
: « je ne l’appelle plus que le
Capitaine
». Il parle de restaurants, va emmener
son frère manger des moules. « Mes
Rondels
paraissent dans quelques jours »… – Lettre gourmande, remerciant pour l’envoi de
gibier : « Épatant, ce cuissot ou plutôt ce
jambon
car c’est le terme exact. Il sera mariné avec amour et mangé avec une sauce
Romaine
. Un
âpre
Clos-Vougeot mêlera ses aromes à la sapidité de la venaison ». Il regrette qu’elle ne soit pas venue mercredi :
« Vous auriez mangé un
très bon
petit sauté d’agneau aux primeurs ». On jouera le 6 « non seulement le
Quintette
, mais aussi le
Divertimento
»…
Versailles, mercredi
. « Comme je ne vais presque jamais au
Ménestrel
et que je passe la majeure partie de mon temps
à Versailles, voici un mot avec lequel vous pourrez certainement acheter deux places ». Il est encore débordé, malgré sa fatigue…
55.
Reynaldo HAHN
. 5 L.A.S., [vers 1898-1905], à divers ; 12 pages in-8, 2 enveloppes.
300/400
[
Printemps
1898]
, à M. Griffon, lui rappelant sa promesse de le faire assister au procès de l’assassin
C
arrara
...
[4.XI.1905]
, à
M.
D
umont
S
aint
-P
riest
, sur ses
Variations pour violoncelle
: « Mes Variations ont paru chez
H
eugel
et vous les obtiendrez le plus
facilement du monde. Je me serais fait un plaisir de vous les envoyer, mais je suis à la campagne »... – À Henri
B
üsser
, « organiste
à l’Église de S
t
Cloud » : il se faisait un plaisir « d’aller vous entendre à votre orgue ce matin. Mais il faut que j’aille à Paris et cela
dérange mes plans. J’en suis inconsolable »... – Au critique musical Arthur
P
ougin
: « Si tout le monde avait comme vous l’amour
de la belle musique d’autrefois, la tâche serait moins ingrate pour ceux qui tentent de la ressusciter. [...] Vos articles m’ont fait
grand plaisir et je suis
très heureux
de votre approbation »... – À un ami (et éditeur ?) : dès qu’il sera rétabli, il passera au magasin :
« Nous trouverons certainement un moyen de nous arranger »…
O
n
joint
2 autres L.A.S. plus tardives : à un confrère au sujet de la candidature pour la classe de chant d’Armand
N
arcon
,
qui chante remarquablement, et n’a pas « essayé de s’évader dans le “génie tragique” négligeant, comme tant d’autres, le
chant
proprement dit » ;
20 mai 1939
, au Dr Abel
D
esjardins
. Plus une carte de visite.
56.
Reynaldo HAHN
. L.A.S.,
Rome
[février 1900, à l’écrivain René
P
eter
] ; 8 pages in-8 à en-tête et vignette du
Grand
Hôtel Quirinal
.
300/400
B
elle
et
spirituelle
lettre
de
R
ome
à
un
ami
de
P
roust
, et futur biographe de Debussy. Il s’amuse d’abord d’un « énigmatique
Kapellmeister » nommé Taponnier-Dubout... « Vos comptes-courants, vos mots sur
Louise
et sur
F
régoli
– qui n’a pas brûlé du
tout et qui fait une farce, tout simplement, pour pouvoir se déguiser en vingt-deux pompiers – vos appréciations sur
M
artinetti