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Enfin, sans doute au début du printemps 1544, Dolet implore Marguerite de Navarre, sœur du Roi, rentrée en

France depuis le 23 mars 1544 (

Ep. VII

). Dolet la sait à proximité de son frère qu’elle avait retrouvé le 4 mai :

“Il te plaira au Roy faire prière”. Marguerite de Navarre était déjà intervenue en faveur de Dolet après

l’assassinat du peintre Compaing. À bout de recours, Dolet se tourne vers son ancien protecteur le cardinal de

Tournon (

Ep. VIII

). Personnage politique le plus important du royaume, Tournon avait présenté Dolet au Roi

en mars 1538 qui lui avait donné, en retour d’un don des

Commentarii Linguæ latinæ

, le fameux privilège de

dix ans. Mais Tournon était devenu l’un des principaux acteurs de la lutte contre les Réformés et l’ami de

l’inquisiteur Mathieu Ory, qui condamna Dolet.

Étienne Dolet décide alors de rentrer en France et d’imprimer le

Second Enfer

:

Enfer

car il s’agit comme l’a

fait Marot de se plaindre des gens de justice,

Second

car il le publie plusieurs années après Marot. Ce sera le

dernier livre de Dolet, à l’aventure bibliographique si complexe. Son ambition est de lier ensemble les différentes

épîtres de son

Enfer

à un projet qui lui permettrait d’entrer dans le pardon du Roi : une grande traduction de

Platon. Dolet profite du passage en Piémont des armées françaises de retour d’Italie. Elles se rendent vers le

camp établi par François Ier en Champagne, près de Troyes. C’est là qu’il publiera son

Second Enfer

, chez

l’imprimeur Nicolle Paris qu’il connaît depuis longtemps. Suivant l’armée, il passe par Lyon où une fois chez

lui, il puise dans ses papiers, ce qu’il appelle son

thrésor

, les traductions de deux dialogues néo-platoniciens,

l’

Axiochus

et l’

Hipparche

. Ce voyage de retour d’exil, il le raconte lui-même dans une nouvelle épître de

Dolet

au Roy Treschrestien

: