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47. BAuDELAIRE (Charles). B

uLOZ À LA RECHERCHE DE

B

ARBEY D

’A

uREVILLY

.

Caricature de Buloz et Barbey

d’Aurevilly. [1865]. Dessin original (208 x 130 mm) à l’encre, sur papier bleu, bel encadrement de bois noirci

et doré.

20 000 / 30 000 €

B

AuDELAIRE CARICATuRISTE

: B

uLOZ CONTRE

B

ARBEY D

’A

uREVILLY

.

C

ÉLèBRE DESSIN

,

SOuVENT REPRODuIT

.

Barbey d’Aurevilly est représenté avec un chapeau haut de forme tenant de la main droite une pancarte avec l’inscription :

Le prêtre marié, Faure éditeur

et de la gauche une canne ; derrière lui, se trouve Buloz, borgne, tenant un trident dans la

main. Au-dessous, la légende :

Buloz à la recherche de d’Aurevilly

.

Un prêtre marié

de Barbey d’Aurevilly, sortira en mars

1865 chez l’éditeur Achille Faure, après publication en feuilleton de juillet à octobre 1864 dans

Le Pays

, journal dans

lequel il tenait une chronique depuis 1852.

L’A

FFAIRE

B

uLOZ

. François Buloz (1803-1877), ayant refusé de faire paraître

Du dandysme

dans sa

Revue des Deux Mondes

,

Barbey d’Aurevilly, rancunier, avait vigoureusement attaqué les « abonnés fossiles » de cette revue, dans un article du

Figaro

le 30 avril 1863. Barbey y évoquait les « procédés hérissons », les « grognements ursins », l’humeur de « chien

Brusque avec les premiers symptômes de la rage » de l’homme de presse. La violence de ses articles lui valut un procès, à

la suite duquel

Le Pays

dut se séparer de cet encombrant collaborateur (

Barbey polémiste

, sous la dir. de P. Glaudes et

M.-C. Huet-Brichard, Presses universitaires du Mirail, 2008, p. 89, note 1). « C’est cette fureur de Buloz contre Barbey que

Baudelaire imagine ici, mais avec recul puisque c’est seulement en 1865 qu’Achille Faure publia

Un prêtre marié

dont le

titre figure sur la pancarte que Barbey tient à la main. […] Le petit Buloz est représenté borgne, ainsi que Vuillot l’a chanté :

"Buloz qui d’un œil peut éclairer deux mondes" » (J.-P. Avice et Cl. Pichois,

Les Dessins de Baudelaire

, p. 97).

B

AuDELAIRE CARICATuRISTE

. Même s’il critiquait les « mauvais barbouillages que les hommes de lettres s’amusent à

griffonner », Baudelaire pratiqua le dessin avec une maestria indéniable, essentiellement le portrait, à propos duquel il

déclarait : « Le portrait, ce genre en apparence si modeste nécessite une immense intelligence. Il faut sans doute que

l’obéissance de l’artiste y soit grande, mais sa divination doit être égale. [...]. un bon portrait m’apparaît toujours comme

une biographie dramatisée, ou plutôt comme le drame naturel inhérent à tout homme. » (

Salon de 1859

). Auguste Poulet-

Malassis, éditeur de Baudelaire et l’un des premiers collectionneurs de ses dessins, déclara : « L’aptitude de Charles

Baudelaire à l’art du dessin était d’autant plus frappante que, lorsqu’il prenait le crayon ou la plume, c’était à l’improviste,

comme pour soulager sa mémoire d’une physionomie définitivement accentuée et résumée dans son cerveau et la fixer en

quelques traits décisifs. Il était caricaturiste dans le sens précis du mot, avec les deux facultés maîtresses de la pénétration

et de l’imagination, et un don d’expression vivante et sommaire. » (

Sept dessins de gens de lettres

).

Barbey d’Aurevilly avait soutenu Baudelaire en 1857 lors du procès des

Fleurs du Mal

, en voulant faire paraître un article

dans

Le Pays

, refusé mais que Baudelaire publiera lui même dans une plaquette,

Articles justificatifs pour Charles

Baudelaire, auteur des Fleurs du Mal

avec, outre celle de Barbey, les contributions d’Édouard Thierry, de Frédéric

Dulamon et de Charles Asselineau. Les deux hommes avaient l’un pour l’autre une admiration qui se transforma rapide-

ment en réelle amitié.

De la collection Victor Deseglise (1839-1916), avec son timbre humide (Lugt n° 356e).

Iconographie de Baudelaire

, Genève, Caillier, 1960, n° 193 ; J.-P. Avice et Cl. Pichois,

Les Dessins de Baudelaire

, Paris,

Textuel, 2003, n° 29 (qui indique ne pas connaître l’original) ; M. Leroy-Terquem,

Barbey d’Aurevilly contre son temps.

Un écrivain dans la tourmente du XIX

e

siècle

, Saint-Lô, Archives départementales de la Manche, 2008, repr. p. 147 ;

J.-P. Avice et Cl. Pichois,

Dictionnaire Baudelaire

, Tusson, Du Lérot, 2002, repr. p. 51 ;

Album Baudelaire

, éd. Cl. Pichois,

Pléiade, 1974, p. 210.

48. BAuDELAIRE (Charles). Œ

uVRES POSTHuMES ET CORRESPONDANCES INÉDITES

. Précédées d’une étude

biographique par Eugène Crépet.

Paris, Maison Quantin, 1887.

In-8, maroquin noir, janséniste, encadrement

intérieur de filets dorés, tranches dorées sur témoins, couverture et dos, étui (

G. Huser

).

1 500 / 2 000 €

Édition originale. On trouve dans ce recueil, outre de nombreuses lettres comme celles échangées avec Flaubert, les deux

fragments autobiographiques intitulés

Fusées

(pp. 71-91) et

Mon Cœur mis à nu

(pp. 92-124). C

ES PIèCES

,

DEMEuRÉES

INÉDITES JuSqu

ALORS

,

CONSTITuENT LE TESTAMENT LITTÉRAIRE DE

B

AuDELAIRE

et résument la vie intellectuelle et la

pensée du poète.

Fac-similé d’un autographe de l’auteur (un feuillet dépliant).

u

N DES

30

EXEMPLAIRES SuR HOLLANDE

, seul tirage en grand papier.

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