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HUYSMANS (Joris-Karl).

A vau-l’eau.

Sans lieu ni date

[1881-1882]

.

Manuscrit autographe in-folio [308 x 207 mm] de 47 pp. : maroquin janséniste havane, dos à nerfs, bordures

intérieures décorées, étui

(M. Lortic).

Précieux manuscrit autographe abondamment corrigé. Il porte encore le titre primitif de

l’œuvre : “M. Folantin.”

Il est presque complet et correspond au texte de l’édition originale jusqu’au bas de la page 133 : elle en compte 144.

Les déboires du célibataire Folantin.

Le roman annonce à plusieurs égards

À rebours

et Huysmans le soulignera dans sa préface de 1903 : “J’y voyais

un peu un pendant d’

À vau-l'eau

transféré dans un autre monde.”

“C’est la brève histoire, au rythme de quelques saisons, d’un petit fonctionnaire claudiquant du sixième

arrondissement […], un cloporte façon Bouvard ou Pécuchet, aux aspirations moins hautes, mais tout aussi

sinistrement risible, car lui non plus ne possède pas les moyens de les réaliser. Au gré des gargotes, des restaurants,

des livraisons à domicile, il est en quête d’une nourriture comestible. Celle-ci ne le satisfait jamais, et on

comprend qu’elle est emblématique d’une autre recherche.

À

vau-l’eau,

c’est l’envers d’

À

rebours

: Jean Folantin

est pauvre, Jean Floressas des Esseintes sera riche. Les deux anti-héros célibataires, dyspeptiques et dégoûtés de

tout, s’ennuient l’un et l’autre. Comme le duc, Folantin nourrit lui aussi des curiosités bibliophiliques, mais il ne

possèdent goût ni finances pour les assouvir. Il fouille les “boîtes des parapets”, en vain. Peu d’œuvres trouvent

grâce à ses yeux, et sa bibliothèque ne compte guère plus de cinquante volumes. La foi apparaît comme un salut

possible, mais cette lueur s’éteint vite : il est trop tôt” (Édouard Graham,

Passages d’encre,

p. 318).

Le roman parut à Bruxelles chez Kistemaeckers en 1882 : sur le conseil de Zola, Huysmans avait abandonné le

titre primitif de

M. Folantin

au profit d’

À vau-l’eau.

Provenance :

Paul Muret,

avec ex-libris.

8 000 / 10 000