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NABOKOV (Nicolas).

Correspondance adressée à Roger Désormière

[et/ou à Colette

Steinlen].

1928-1950

.

Ensemble de 58 lettres ou cartes autographes signées « Nika », « Nicolas », Nikouchka »,

parfois illustrées de portées de notes. In-4, in-8 ou in-12.

Exceptionnelle correspondance amicale inédite, miroir d’une époque, et précieux

témoignage de la vie musicale de la première moitié du XX

e

siècle.

Compositeur de ballets et d’opéras à succès, Nicolas Nabokov (1903-1978) devint un professeur

de musicologie émérite, aux Etats-Unis ; il était le cousin germain de Vladimir Nabokov.

Nabokov évoque ses œuvres et ses commandes : son

Aphrodite

, basée sur les poésies de

Pouchkine, sa « Symphonie » (1928) que Désormière dirigea, ses concerti pour piano,

cymbales ou clavecin, son oratorio

Job

composé pour la Princesse Winnaretta de Polignac,

le ballet

Don Quichotte

écrit pour George Balanchine, Diaghilev, Sauguet, Darius Milhaud,

Lamy, Cocteau, Ida Rubinstein, Paul Collaer, Nouvel, Boris Kochno, Lifar, Boris Grigoriev,

Igor Markevitch, Paul Hindemith, Massine, ses maîtres : Mozart, Händel, Bach, Chopin,

Schumann, Liszt, Stravinsky etc, leur vive amitié, le succès grandissant et la pauvreté, les maux

de sa femme Nathalie, la mort de sa fille et la naissance de son premier fils Ivan, la Pologne, son

exil américain et, à maintes reprises, leurs travaux communs et respectifs.

L’amitié :

« 

Voici, mon cher Roger le petit rapport que tu m’avais demandé, ainsi que les graines de poix

de senteurs pour Collette

[sic].

C’était bon de te revoir et de t’entendre diriger. C’était bon d’être

de nouveau rue Caulaincourt. J’ai vu Auric ici

[…].

J’espère pouvoir revenir à Paris au début de

novembre pour qques jours, combien voudrais-je entendre, à ce moment là l’opéra d’Henri Sauguet

et son ballet. Lorsque ma musique arrivera je te la ferai parvenir

. (Sans date « Lundi ce 9 oct. »).

«

Chers Roger et Colette, Bonnes fêtes, bonne année, bonne santé, pas de migraine, pas de fatigue,

pas de (?) ménage, bon travail, vacances plus longues qu’on ne le prévoit et des surprises agréables

(augmentation d’appointement, légion d’ honneur, direction de toute l’affaire Pathé-Natan etc,

etc).

[…]

Nous sommes en plein effervescence de Noël. Moi je finis aujourd’ hui mon prologue de

Job que j’écri

[sic]

directement pour orchestre c.a.d. 2 tromp. 2 cors, 2 tromb, tuba, 2 piano orgue,

contrebasse, solistes et chœurs, je crois que cela te plaira comme musique »

. (Kolheim, le 22. XII).

«

Cher Déso, venez, venez vite. Je veux vous voir. Je ne vous vois plus. L’éditeur me demande l’Ode.

[…]

Votre Nicolas qui se prosterne devant Colette et vous car il vous aime beaucoup

 » (Carte

pneumatique. Paris, 17 mars 1928).

«

Pour mois si tu venais cela aurait été une joie très très grande, car je t’aime très profondément mon

cher Déso

[…]

comme un frère

 » (1 août 1930).

La musique :

«  […]

ne pense tu pas qu’au début (à la première note) il faut enlever la caisse roulante en tout les

cas et que ce serait joli de garder le Tambour avec la Gr. Caisse

[portée manuscrite avec notes].

[…]

On comprend une chose bien simple que le plus grand tort des musiciens comme Poulenc et

Auric était de n’avoir pas assez travaillé. Pourvu qu’Henri reparte bientôt à Paris et nous donne

bientôt la Chartreuse? J’ai reçu aujourd’ hui une lettre de lui avec son histoire Diagh. J’ai peut être

mal compris mais j’ai cru voir avec stupeur que D. lui commandait un ballet. Est-ce vrai. J’en serai

heureux heureux

 ». (Eberswalde, 9 mars 1929).

« 

J’ai montré ma symphonie au Roy (Stravinsky) et comme chez Lulli « le Roy m’a beaucoup

complimenté » sur la symphonie, mais sauf dans la 1

re

partie le « côté Prokofieff » qui lui a déplu.

Mais il avait à redire a l’instrumentalisation et j’ai corrigé d’après ses conseils deux petites choses

[portée de notes et commentaire techniques]. (5 octobre 1929).

Les soucis matériels :

«

Donner moi parfois des nouvelles de tous mes chers Vous + Colette. Jacques et sa mère. Sauguet

Henri cher, Darius + Madame. Max Jacobus s’il est à Paris, car ici je suis assez seul et un peu

cafardeu a cause de mille chose triste et angoissante. Ma mère est tombée sur des voyous en Pologne

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