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FAURE (Roger), Colette STEINLEN & Roger DÉSORMIÈRE.

Correspondance croisée

. 1930-1939.

Ensemble de 62 lettres autographes signées (50 de Faure dont

quelques-unes adressées à Désormière et 12 de Steinlen).

Belle et longue correspondance principalement entre

Roger Faure et Colette Steinlen.

L’architecte Roger Faure fut un grand ami de Désormière comme en

témoigne cette riche correspondance. Il y évoque leur groupe d’ami :

Igor Markevitch, Sauguet, Milhaud, Massine, etc ; la maison de

Jouy, leurs vacances, la musique de Désormière, leur passion pour

la nature et la littérature, ou encore ses années dans un régiment

d’artillerie lourde de l’armée française.

« 

Ma chère Colette, un petit mot d’affection simplement parce que

je pense trop à vous. Je retourne dans ma tête des tristes choses. Votre

double chagrin : de n’être pas plus heureuse, et celui que vous éprouvez

à sentir farouchement malheureux Déso que vous aimez

[…]

je pense

à votre solitude et combien vos pensées se heurtent toujours au mystère

de l’isolement de Déso au prise avec d’étranges contradictions

[…]

je doute de personne de attaquer son isolement

[sic]

(comme il m’en

voudrait déjà de ces simples mots), et pourtant, s’il s’entrouvrait ?

Pauvre Déso

 ». (Faure à Steinlen. Vendredi soir, 13 mars 1931).

« 

La description de votre vie de campagne est charmante, ce qui

ne m’empêche pas pourtant de désirer qu’elle finisse (pas la description,

la vie – quelle misère pour moi cette brouille avec la syntaxe), j’ai

trop besoin de votre présence d’abord par affection et puis aussi pour

le mouvement que vous apportez dans la vie, voilà une déclaration

qui ne manque pas de cynisme. Je suis de la race parasite, celle qui vit

de ce que les autres apportent, livrée à ma propre initiative je deviens

une marmotte. C’est le cas en ce moment. Peut-être ne saviez-vous pas

encore cela.

Hellen le libraire du boulevard St Germain a organisé une petite

exposition Steinlen pour laquelle il a réuni des œuvres qui concernent

Paris

[…]

pendant ce temps, pauvre Déso déjà complètement crevé

s’envoyait dix heures de studio. Quelle semaine pour lui – des journées

et des demi nuits vissé à la table en train d’orchestrer la musique des

autres c’est tout de même un sale métier

[…].

Heureusement cette

semaine sera moins chargée l’orchestration Wiener finie, enregistrée hier,

il reste encore Madame Bovary et deux séances pour Lac aux Dames

 ».

(Steinlen à Faure. 6 décembre 1933).

On joint :

- 2 cartes autographes signées de Roger Désormière adressées

à Roger Faure. S.d. et 1933. 3 pp. in-12. Il y résume ses derniers

mois : « 

l’audition d’Icar

 », « 

l’amitié impossible d’Igor

 », Wiener, ses

films

« Poils de carotte et l’Homme à l’Hispano »

, la Fox, Bunuel, etc.

- 1 fragment de lettre autographe signée de Faure adressée à Colette

Steinlen.

- 3 fragments de lettres autographes signées de Colette Steinlen,

adressées à Roger Faure.

- 1 tapuscrit contenant la transcription d’une lettre de Faure envoyée

à sa mère pendant la Seconde Guerre Mondiale, le 19 mai 1940.

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