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«
Mon très aimé petit lapin, ce soir première (!) et je dois retourner répéter pour la deuxième fois, tout à l’heure.
[…]
Prélude et mort d’Iseult c’est beau, mais difficile à diriger pour éviter la monotonie
». (23. X. 22).
«
Été appelé aux Bx Arts par Ixelles pour projet saison de un mois à Lisbonne pour y monter : Pelléas, L’Heure
espagnole, Le Peri, Faust, Werther, Le Roi d’Ys. Intéressant, évidemment mais faut voir si ça casquera.
J’ai demandé 10.000 voyage payé. Il faudra séjourner un mois là-bas et préparer un mois ici
». (Lundi
matin, 6. VIII. 23.).
«
Je suis capable de comprendre toutes les souffrances du cœur, veuillez le croire, simplement, et, pour
Dieu, cessez donc de me croire simplement un « cher petit Ingelbrèche qui a le cœur plein de choses douces
dans lequel n’a pas filtré l’ horrible fiel de la jalousie et qui ne croit pas que l’Amour meurt comme dans
la chanson ». J’en ai un peu assez de ne valoir que par « mes petites attentions délicates » – j’peux les
supprimer si tu préfères ! – et par ma courtoisie envers les dames. Dussé-je en souffrir atrocement – moi qui
n’ai cessé de vous aimer de l’amour que vous avez vous-même façonné – sans vous envier je serais tranquillisé
pour votre quiétude, de savoir que vous ne m’aimez plus
[…]
car, si vous connaissez la jalousie, vous ignorez
encore la plus grande des tristesses : celle d’aimer qui ne vous aime plus ! Ça aussi doit se chanter
! » (Dernier
jour de Copenhague 24. IX. 22).
On joint :
-2 lettres autographes signées adressées à sa cousine «
la Margotton
». 9. II. 16. et 21. III. 15. 2 pp. in-4
et 6 pp. in-8. Le second courrier est illustré d’un dessin à l’encre, à la gouache et aux crayons de couleur
figurant un homme un enfant et un chien en train de lire des unes de journaux patriotes placardées
dans une rue. Il commande de nombreuses courses, mentionne Sadko de Nicolaï Rimski-Korsakov
qu’il devait diriger, la princesse de Polignac, la comtesse du Boisrouvray et ajoute «
Nuit agitée,
ô cousinette ; des zeppelins sont venus – à deux – survoler Paris ; réveillés à 2 heures du matin par les
pompiers qui parcouraient les quartiers en sonnant le « garde à vous ».
-BRUNEAU (Alfred). 3 lettres autographes signées adressées à Désiré-Émile Inghelbrecht.
1930-1931
.
2 pp. 1/2 in-12.
Il le remercie d’avoir inclus
La Faute de l’abbé Mouret
au programme et évoque le prélude de son opéra
Naïs Micoulin. (Paris, 30 novembre 1930).
-Ensemble de 9 courriers adressés à Inghelbrecht, par les compositeurs et confrères Pierre Revel, Florent
Schmitt ou Armand Lunel (3), etc.
-1 tapuscrit avec signature autographe de Jacques Hébertot. 21 novembre 1922. 1pp. in-4. Papier à l’en-
tête du Théâtre des Champs-Élysées.
-1 lettre autographe signée adressée à un « Monsieur ». Milan, 12. II. 23. 1 p ½ in-8.
-10 enveloppes autographes d’Inghelbrecht, à l’adresse de sa femme.
2 000 / 3 000
€
34
MILHAUD (Darius).
Correspondance adressée à Roger Désormière
.
1950-1959
.
7 lettres autographes signées « D.M. », « D. », « Da » ou « Darius ». 8 pp. grand et petit in-4.
Passionnante correspondance, à la fois professionnelle et amicale, entre deux grandes
figures du monde musical.
Milhaud, blessé au genou, demande l’aide de son ami pour un hypothétique remplacement :
«
Actuellement ce qui m’angoisse c’est que je dois diriger, au bénéfice du Fonds Social Juif, mon Service
Sacré le 15 mars. J’espère pouvoir le faire mais en cas de catastrophe puis-je compter, si tu es libre, sur ton
dévouement affectueux ? Tu sais que je n’y ferai appel qu’en cas d’aggravation. Actuellement je pourrais me
faire porter jusqu’au pupitre
». ([Aix-en -Provence] 26 février 1950).
La Turangalîla-Symphonie
de Messiaen,
Igor et Véra Stravinsky &
The Rake’s Progress
, René Leibowitz,
l’Ode à Napoléon
, Jean Renoir… :
«
Mon cher Zoiseau Déso.
Je pense à toi parce que j’ai découpé une jolie photo dans le programme d’Edimbourg, et que je l’ai mise sur
la cheminée. J’ai eu des échos de l’exécution du Messiaen à Aix et j’aimerai savoir ce que toi tu en penses.