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– S.l., «

le mardi soir

» [13] septembre 1904, date de réception du 15 septembre 1904 au

composteur : «

... Mon gros Lou, je suis très fatiguée ce soir. Toute la journée, je l'ai passée au

théâtre, c'est jeudi la générale et vendredi la première...

J'

AI

ÉCRIT

À

R

EYNALDO

[H

AHN

]

POUR QU

'

IL ME

RECOMMANDE AUPRÈS DES

CRITIQUES

,

il ne m'a pas répondu. Le fera-t-il ?... Ta Zaza...

»

– S.l., «

10 novembre

» [1904] : «

... Notre première au Vaudeville a eu lieu hier soir ; la semaine

qui l'a précédée a été bien fatiguante et aujourd'hui je pousse un ouf de soulagement. La pièce a eu

beaucoup de succès, tout en étant très discutée. Moi, je n'ai là qu'un rôle très effacé et personnellement

je ne comptais sur aucune félicitation, mais j'en ai eu plusieurs assez sincères, j'ai contenté auteur et

directeur, je suis donc satisfaite... Zaza...

»

– [Trouville], «

mercredi

» [5] juillet 1905, date de réception du 6 juillet 1905 au composteur :

«

...

J'

ÉCRIRAI

À

M

ARCEL

CETTE

SEMAINE

,

le mariage de ta b

[elle]

-s

[œur]

est vraiment de mauvaix

choix, je connais beaucoup le monsieur de vue, il a la réputation d'un joli garçon, il la mérite

peu, et c'est le vrai type du rasta italien. Celui de d'Humières

[l'écrivain et traducteur Robert

d'Humières]

ne manquera pas d'étonner les méchantes langues qui l'accusaient de pédé... Mille

tendres bécots, Zaza...

»

– [Trouville], «

17 juillet

» 1905, date de réception du 18 juillet 1905 au composteur, répondant

à la lettre de rupture de Louis d'Albufera : «

L'horrible état dans lequel se trouve tout mon être,

Louis, est impossible à décrire. À mesure que je lisais tes lignes qui condamnaient ma vie et que tout

d'un coup j'ai appris, j'ai éclaté en sanglots. Un coup de poignard dans le cœur ne m'aura pas fait plus

de mal. Mon Louis, je ne te pardonne pas de m'avoir caché si longtemps ce fait et écoute bien ceci. Mon

amour en est mort subitement de ton manque de franchise pour une chose aussi grave pour moi et du

fait lui-même, parce que quoique tu me promettes d'attachements et de tendresse, tout se portera là où

ton sang parlera, c'est humain, c'est juste, c'est ce qui doit être. Ainsi, Louis, je viens te dire ces mots

inspirés par une grande douleur mais justifiés par ce petit être qui ne t'a pas demandé à vivre que tu

dois taire... Moi, j'ai passé à côté du bonheur... Louisa...

»

– [Trouville], «

le jeudi 27

» [juillet 1905], date de réception du 28 juillet 1905 estampée au

composteur : «

Mon cher Louis, nous avons vécu hier de bien doux instants en sentant encore à nouveau

comme nous étions unis malgré tout et que rien n'était assez fort pour nous séparer... Ta Zaza...

»

– [Trouville], «

le 6 août

» [1905], date du de réception du 8 août 1905 de la main du destinataire :

«

...

J'

AI

ÉCRIT

À

M

ARCEL

IL

Y

A

TROIS

OU

QUATRE

JOURS

.

Te l'a-t-il dit ? Ma lettre n'était pas longue

ni très agréable à lire ;

J

'

AVAIS

,

À

L

'

HEURE OÙ

JE

LUI

AI

ÉCRIT

,

UNE

CRISE DE MÉLANCOLIE

TRÈS GRANDE

...

»

Louis d'Albufera et son épouse Anna Massena d'Essling venaient d'avoir un enfant le 2 août.

Lettre publiée dans Marcel Proust,

Correspondance

, t. V, 1979, pp. 331-332, note n° 2.

– S.l., «

le dimanche midi

» [1

er

octobre 1905], date de réception du 2 octobre 1905 au composteur :

«

...

J

E N

'

AI

PAS

ENCORE

ÉCRIT À

M

ARCEL

,

UNIQUEMENT

PAR DISCRÉTION

,

j'ai craint que cela ne fût un peu

tôt. Je compte donc le faire aujourd'hui ou demain certainement... Ta Zaza...

» Lettre publiée dans

Marcel Proust,

Correspondance

, t. V, 1979, p. 353, note n° 2.

– S.l., «

le lundi midi

» [9 octobre 1905], date de réception dumême jour estampée au composteur :

«

...

R

IEN DE NOUVEAU DE

M

ARCEL

ni de nulle part...

»

– [Paris], date du 13 juillet 1906 estampée au composteur : «

Mon cher Louis,

JE

T

'

ÉCRIS

DE

CHEZ

M

ARCEL

,

p

[ou]

r te dire que je pars demain p

[ou]

r Trouville... Je te demanderai donc de venir à la maison

le matin... nous aurons une heure à nous voir. À demain et mille tendresses. Lou

»