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– Paris, 13 octobre 1903 : «
Mon cher Louis, quel vilain temps il fait à Paris... Je compte bien que tu
vas m'arriver aujourd'hui et que tu ne recevras pas cette lettre ; ce que je préfère. Du reste, je n'ai plus
le sou, j'ai dépensé les deux cent francs que tu m'as laissé
[s]
ainsi que deux cent francs empruntés à
maman, et elle en a besoin mercredi pour régler son loyer. Tu verras comme mon petit nid est en ordre
et propre.
J'
AI
FAIT NETTOYE
[
R
]
MON
BOUDOIR
ET
J
'
AI
TOUT
RECOUSU MOI
-
MÊME
AVEC MAMAN
.
Je suis sûre
que tu seras content, et puis j'ai une plante dans ma salle à manger, tout est très joli, aussi
LE
TEMPS
ME DURE QUE
TU REVIENNES
POUR
TROUVER
TON
PETIT
CHEZ
TOI
comme tu le désires... Si tu n'es pas parti
et que tu reçois cette lettre, viens sans faute demain dans la journée, je t'assure que j'ai besoin de mon
petit homme, j'en veux, j'en demande ; ce que ça va être bon !... Télégraphie l'heure du train, je serais à
la gare. À bientôt, mon aimé, à toi toute ma bouche et mon corps. Ta Louisa.
»
– Paris, 7 novembre 1903 : «
Mon cher Louis...
M
ARCEL A
FAIT
TÉLÉPHONER HIER
SOIR À
TON NOM DE
LE
TROUVER À MINUIT
.
J'ai répondu que tu étais à la campagne...
»
– Paris, 11 novembre 1903 : «
... J'attends toujours le mot de Bernstein qui ne vient pas, j'ai travaillé
aujourd'hui chez Mme Favart et je suis très contente. Je n'ai pas encore commandé
[la]
fourrure et je
crois du reste que je ne l'achèterais pas ce mois-ci. Rien de nouveau à te dire, hier soir nous sommes allé
chez Sarah, la pièce m'a beaucoup plu et c'est surtout très bien joué. Au revoir, mon Louis chéri,
AS
-
TU
DES
NOUVELLES
DE
M
ARCEL
? M
OI
JE
N
'
EN
AI
PAS
DU
TOUT
.
Tu sais mon amour, je te le redis encore bien
tendrement. Ta Lou...
»
– [Paris], date de réception du 8 décembre 1903 au composteur : «
... Je travaille beaucoup, car
Mme Favart m'a parlé, quand je serais avancé
[e]
de demander une audition chez Antoine, peux-tu
écrire à Marcel qu'il vienne un de ces jours me voir, je voudrais lui demander si il a des acquointances
de ce côté-là. Je serai
[s]
si contente d'y entrer...
»
– Paris, date de réception du 5 mars 1904 de la main du destinataire : «
Louis, les choses en sont
en un tel point que je ne vois obligé
[e]
sérieusement de ne pas te cacher que je ne peux plus vivre ainsi.
T
ON AFFREUX CARACTÈRE M
'
EST DEVENU ODIEUX
,
ta manière d'être avec moi est insensée tellement elle est
désagréable et maladroite. Enfin, une dernière fois, prouve-moi que tu veux changer et me reprendre.
Viens de suite au Français, ton billet sera au contrôle à ton nom. Sinon, je reprends ma liberté : si tu ne
viens pas, cela voudra dire que tu en as également assez.
»
– S.l., «
le 6 7bre
», date de réception du 8 septembre 1904 de la main du destinataire : «
... Mes
répétitions ne me fatiguent pas beaucoup, étant donné que je ne suis que d'un acte et du 1
er
. Mais le
temps me dure quand même de jouer.
E
ST
-
CE QUE
M
ARCEL
EST
PARTI
AVEC
TOI
FINALEMENT
? J
E
N
'
AI
PAS
DE
SES NOUVELLES
. J
E
LUI
A
CEPENDANT
ÉCRIT HIER
... Je pense à toi, mon Lou chéri, plus encore que tu ne
crois, je vis à tes côtés toute la journée et ma pensée cherche toujours à t'associer à ce que tu fais à l'heure
présente. Je t'aime si fort et si bien !... Zaza...
»
– S.l., «
8 7bre
», date de réception du 9 septembre 1904 de la main du destinataire : «
...
J
E
SUIS
TOUJOURSSANSNOUVELLESDE
M
ARCEL
.
Jevaisluiécrire.Nosrépétitionsavancentetnouscomptonstoujours
passer le 15... Je lis, j'étudie beaucoup dans mes heures de repos. Je travaille pour l'avenir... Ta Zaza...
»
– S.l., «
samedi
» [10] septembre 1904, date de réception du 11 septembre 1904 de la main du
destinataire : «
...
J'
AI
VU
M
ARCEL HIER
,
IL A
ÉTÉ
SOUFFRANT
mais va mieux... Ta Zaza...
»