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les collections aristophil

616

QUENEAU RAYMOND 1903 1976

Zazie dans le métro.

Manuscrit autographe.

Notes préparatoires. Tapuscrits originaux.

Exemplaire de tête de l’édition originale.

15 000 / 20 000 €

Manuscrit autographe de premier jet comportant de nombreuses

corrections autographes. 280 pages sur 12 cahiers d’écolier. Petit

in-4. Tous numérotés sur le premier plat.

Le dernier chapitre numéro 18 n’est pas achevé et la numérotation

des pages s’arrête à 275.

Une amorce de reprise du début du chapitre 17 suit la dernière page.

Une dizaine de pages ont été découpées et remontées à la colle.

Sur le cahier 1 figure sur la première page « Zazie dans le métro,

commencé le 17 aout 1953 à Bidart (BP) ».

Manuscrit abondamment corrigé présentant plus de 1300 ratures,

300 lignes biées ainsi que 3 pages entières rayées.

La page chirée 131 du cahier 6 a été reproduite dans l’album

« Queneau » de la Pléiade, p. 203.

Notes, brouillons et plans préparatoires. 132 pages sur 9 cahiers

d’écolier, petit in-4. Certains portant autographes un « Z » ou « Zazie »

sur le premier plat de la couverture. Quelques-uns débrochés. Avec une

vingtaine de notes sur divers papiers et cartons d’invitations. Figurent

également une douzaine de plans et diagrammes des personnages

ainsi que trois petits dessins originaux.

La première page du cahier à couverture grise comportant le dessin

du plan de l’immeuble de l’histoire avec la date du 7 aout, a été

reproduite dans l’album « Queneau » de la Pléiade, p. 202.

ZAZIE DANS LE METRO Roman. Paris, Gallimard, 1959. In-12 broché.

Edition originale. Numéro 1 des 40 premiers exemplaires de tête

sur hollande.

Cet ouvrage comme l’écrit Jean-Marie Catonné « a fait plus pour la

notoriété de Queneau que la vingtaine d’ouvrages publiés en un quart

de siècle… jusqu’à sa mort, il serait pour la grande presse « le père

de Zazie », paternité redoutable et encombrante que celle de cette

gamine mal élevée et mal embouchée… » (J.-M. Catonne, Queneau,

Belfond, 1992 p. 205).

Ce succès qu’amplifiera l’adaptation cinématographique par

Louis Malle repose sur plusieurs causes. Tout d’abord, une certaine

liberté de langage, crue pour l’époque, avec des expressions restées

mémorables comme la manie de Zazie d’ajouter à tout bout de

phrase « mon cul ! ».

Avec cette liberté de langage, Zazie incarne l’insolence délurée d’une

nouvelle liberté des mœurs qui est en phase avec les nouvelles

aspirations de la jeunesse au seuil des années 1960. Toutefois, si de

nombreux commentateurs comme Roland Barthes ont pu voir en Zazie

le modèle d’un nouveau langage du « réel », « un langage objet qui

dégonfle », le langage littéraire est celui de la société bien-pensante,

d’autres ont plutôt mis l’accent sur la perversité de l’héroïne, son

sadisme, son individualisme égoïste qui en fait une des incarnations

les plus remarquables de l’enfant-roi de la société de consommation.

La première rédaction fut commencée dans l’été 1953 en vacances

dans le pays Basque à Bidart et elle forme les 12 cahiers d’écolier

numérotés du manuscrit de premier jet. Cette rédaction n’est pas

achevée et elle se termine sur le chapitre 18 dans lequel apparaît

un personnage singulier : Raymond Queneau lui-même. Queneau

réapparait dans un passage entier bié, dans lequel il dialogue

avec Zazie. Une page d’autocritique sur son roman figure dans l’un

des cahiers préparatoires et montre les hésitations de Queneau

sur cette idée de faire intervenir le romancier lui-même. En fait, le

personnage de l’auteur sera fondu dans celui du perroquet Laverdure

et sa célèbre réplique : « tu causes tu causes c’est tout ce que tu

sais faire ».

Les cahiers dits « préparatoires » sont du plus grand intérêt depuis la

définition du caractère des personnages jusqu’au dernier mot. Une

autre note datée du 14 décembre 1957 indique les tâtonnements de

Queneau sur l’intrigue : « Et si Zazie ne descendait jamais dans le

métro ? Ou simplement ne le prenait pas, pourrait descendre une

fois. Di°cile », suivie de cette autre note datée du 1er janvier 1958 :

« Z. va dans le métro ».

Un autre cahier de couleur vert pâle ne contenant que 4 pages

manuscrites comporte à l’état de premier jet à la fin du roman la

fameuse réplique finale de Zazie : « J’ai vieilli ».

Exceptionnel ensemble de l’un des romans français les plus célèbres

du XXe siècle.