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les collections aristophil

618 (69247)

QUENEAU RAYMOND 1903 1976

La Grande Frousse.

Réalisation de Jean-Pierre Mocky. Dialogues de Raymond

Queneau (non crédités au générique).

7 000 / 8 000 €

- Un exemplaire du roman de Jean Ray : « La Cité de l’indicible

peur ». Avec envoi autographe à Raymond Queneau : « à M. Raymond

Queneau, hommage d’estime et de sympathie et un jour sans doute

de robuste amitié. Jean Ray. »

- Manuscrit autographe des dialogues. 57 pages in-4 à l’encre noire

et bleue par Raymond Queneau.

- Tapuscrit complet du découpage. 278 pages in-4.

- Tapuscrit complet de la version définitive avec des corrections

autographes de Raymond Queneau.

- Autre copie du tapuscrit avec quelques corrections d’une autre main.

Raymond Queneau et Jean-Pierre Mocky avaient déjà travaillé

ensemble en 1959 pour le film « Un Couple ». Lorsqu’ils décident

d’adapter pour l’écran le roman de Jean Ray « La Cité de l’indicible

peur », Jean-Pierre Mocky fait une nouvelle fois appel à Raymond

Queneau pour écrire les dialogues du film.

L’action transposée d’Ecosse dans la campagne française, met en

scène le brave commissaire Triquet (Bourvil) lancé à la poursuite

d’un dangereux faussaire. Arrivé dans la petite ville de Bragues, ils

découvrent une atmosphère étrange faite de peurs, de soupçons et

où règne la menace d’une mystérieuse bête qui terrifie la population.

Triquet démasque le boucher du village qui se vengeait du dédain

d’une belle en semant la terreur sous le masque de la bête. Mais cela

n’empêche pas les meurtres de s’accumuler, et Triquet lui-même

échappe de justesse à la mort.

Francis Blanche, Jean-Louis Barrault, Jacques Dufilho font tous

merveille dans les seconds rôles, et le film mêle les éléments de

satire et de fantastique dans une ambiance propre à Mocky. Mais

les producteurs ne furent pas convaincus, ils obligèrent le cinéaste

à couper les scènes, à en tourner de nouvelles et imposèrent le titre

de « La Grande frousse » à la place de celui du roman de Jean Ray.

Les choses ne se passèrent apparemment pas mieux entre le réalisateur

et son dialoguiste puisque l’écrivain exigea que l’on retire son nom

du générique. C’est ainsi que sur la version définitive du scénario

présente dans cet ensemble on peut lire « dialogues de M. X ».

on ignore les raisons exactes de cette mésentente, mais la comparaison

du tapuscrit définitif et de la version manuscrite fait apparaître que de

scènes entières écrites par Queneau il ne reste parfois que quelques

répliques.

Ces dialogues sont donc en grande partie inédits, ils possèdent la

verve caractéristique de Raymond Queneau. Il a ainsi aublé certains

personnages de tics de langage comme le maire Chabriant qui ponctue

toutes ses phrases par « quoi ». Il a également introduit quelques

répliques loufoques : « enlevez votre képi vous allez devenir chauve. »