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les collections aristophil
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MALESHERBES Chrétien Guillaume de Lamoignon de
(1721-1794) magistrat et ministre, il défendit Louis XVI devant
la Convention et fut guillotiné [AF 1775, 38
e
f].
L.A.S. « de Lamoignon de Malesherbes », Paris 3 août 1752 ;
1 page in-4 (2 portraits gravés joints).
400 / 500 €
Il a fait part à l’Académie de la lettre de son correspondant : « Rien
n’est plus juste que votre demande. Nous verrons avec grand plaisir
à coté des ouvrages des academiciens, ceux d’un homme dont les
talens, le zêle, et les connoissances ont merité toute notre estime.
Je suis tres flatté en mon particulier que cette affaire ait passé par
mes mains »…
On joint
une P.A. : anecdote sur PIRON et VOLTAIRE avec un quatrain
(demi-page in-4).
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MALESHERBES Chrétien Guillaume de Lamoignon de
(1721-1794) magistrat et ministre, il défendit Louis XVI devant
la Convention et fut guillotiné [AF 1775, 38
e
f].
P.S. « Malesherbes vice president de l’academie », signée
par 5 autres, 11 mars 1768 ; 1 page in-4 (portrait gravé joint).
250 / 300 €
Les « commissaires nommés par l’academie pour juger la dissertation
qui doit etre couronnée cette année dans l’assemblee publique de
Pâques » décident « que le prix devoit etre donné à la dissertation qui
porte pour sentence
rien n’est beau que le vrai
; rentrés dans l’aca-
demie le billet a eté ouvert et nous avons trouvé que cette dissertation
appartenoit à Monsieur l’abbé de GOURCY »... Outre Malesherbes,
ont signé le directeur BARTHELEMY, les commissaires BRÉQUIGNY,
GARNIER et GAUTIER DE SIBERT, et LE BEAU secrétaire.
MALESHERBES Chrétien Guillaume de
: voir n° 528.
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MALET Jean-Roland
(vers 1675-1736) économiste,
administrateur et poète [AF 1714, 40
e
f].
MANUSCRIT autographe, [1721] ; 9 pages et demie petit
in-fol.
1 000 / 1 200 €
Brouillons d’un projet de discours à l’Académie française à l’oc-
casion du décès de l’académicien Marc-René d’Argenson et de
la réception de son successeur à l’Académie, Mgr Jean-Joseph
Languet de Gergy
.
[Marc-René d’ARGENSON (1652-1721), lieutenant général de police, puis
garde des sceaux, était mort le 8 mai 1721 ; Jean-Joseph LANGUET DE
GERGY (1677-1753), alors évêque de Soissons, fut élu, non sans mal,
à son fauteuil le 14 juillet ; sa réception eut lieu le 18 août 1721, et c’est
Jean-Roland Malet qui le reçut.
Il s’agit de
versions successives, abondamment raturées et corri-
gées
, très différentes entre elles, et très différentes également du texte
imprimé du discours, où l’éloge du marquis d’Argenson n’occupe
que deux paragraphes ; on verra que Malet avait d’abord préparé son
discours pour recevoir Louis RACINE, dont la candidature fut écartée
par le cardinal de Fleury.]
Le premier brouillon, sur les 4 pages d’un bifeuillet, commence ainsi :
« Vous succédes monsieur a un homme illustre par sa naissance par
ses emplois ses dignités ses talens et plus encore par son zele et son
devouement pour le bien public. On peut dire quil a moins vecu pour
luy mesme et pour sa famille que pour sa patrie dont il a esté lornement
et lappuy »… Malet retrace longuement la carrière et le caractère de M.
d’ARGENSON, pour conclure : « Il estimoit il aymoit cette Compagnie il
se fit un honneur et plaisir de voir son nom meslé avec celuy de tant de
grands hommes qui composent lacademie amateur des belles lettres
il en fit ses delices dans ses plus importans emplois et sa consolation
dans la solitude ». Puis vient la partie consacrée à Louis RACINE : « En
vous choisissant monsieur nous rendons en quelque sorte au fils la
gloire que nous avons receu du père. Ca esté de nos jours un rare
et merveilleux spectacle de voir deux poetes que la voix commune
egale aux deux plus fameux poetes de lantiquité se disputer entre eux
la gloire du theatre »… Malet développe alors un beau parallèle de
CORNEILLE et RACINE… Après trois brefs paragraphes sur d’Argenson,
Malet commence sa réponse à LANGUET DE GERGY : « Vous sortes
dune famille ou le merite et la vertu se communiquent avec le sang.
Nous voyons 4 freres qui dans des postes et des emplois differens tous
animés du mesme esprit et de la mesme ardeur pour la patrie rendent
au Roy a leglise et a letat des services egalement uitiles et importans »…
Le second brouillon, également sur un bifeuillet, porte en tête : « Cor-
rigé et finy ». Il commence ainsi : « A peine avons nous essuié nos
larmes sur la perte de trois célèbres academiciens que la mort de
M
r
DARGENSON nous oblige den repandre de nouvelles pourrions
nous refuser nos regrets et nos éloges a un homme si distingué par sa
naissance, par ses emplois ses dignités, ses talens et plus encore par
son zèle et son dévouement pour le bien public. Cestoit sa passion
dominante on peut dire quil en a esté la victime puisque la langueur et
lepuisement qui ont abregé ses jours n’eurent d’autre cause que son
application infatigable a prévenir les malheurs qui menaçoient ou qui
desoloient la patrie »… Etc. Après l’éloge de d’ARGENSON vient celui
de Mgr LANGUET DE GERGY qui se termine ainsi : « Si les devoirs
indispensables de lepiscopat vous dispensent et vous empêchent de
suivre le penchant que vous auries a frequenter nos assemblés [...] Vous
pouves par vos conseils vostre protection et vos exemples luy servir
de pere de protecteur et de modele et entretenir la noble emulation
quun de vos predecesseurs y a fait naistre »…
Enfin, un feuillet simple s’attache aux écrits de l’évêque : « Vos ecrits
masles et vigoureux portent le caractere de la venerable antiquité on
y voit briller de toutes part lonction la pieté lerudition la force »… Etc.
Très rare
(Raoul Bonnet n’avait rien pu recenser de Malet).
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