134
les collections aristophil
668
LEFRANC, marquis de POMPIGNAN Jean-Jacques
(1709-1784) magistrat à Montauban et à Toulouse, poète,
adversaire des Philosophes, durement raillé par Voltaire
[AF 1759, 8
e
f].
L.A.S. « Pompignan », Orsay 11 septembre 1761, à Étienne-
Alexandre-Jacques ANISSON-DUPÉRON, directeur de
l’Imprimerie royale ; 2 pages in-4, adresse avec cachet de
cire rouge à ses armes.
400 / 500 €
À propos de son
Éloge historique de Mgr le duc de Bourgogne
(Imprimerie Royale, 1761). [Le fils du Dauphin était décédé en mars,
dans sa dixième année.]
Il approuve l’ouvrage, et en particulier le portrait, mais comme celui-ci
ne sera pas prêt en même temps que la reliure des douze exemplaires,
669
LEFRANC, marquis de POMPIGNAN Jean-Jacques
(1709-1784) magistrat à Montauban et à Toulouse, poète,
adversaire des Philosophes, durement raillé par Voltaire
[AF 1759, 8
e
f].
MANUSCRIT autographe,
Les Travaux et les Jours
; cahier
cousu de 19 pages in-4.
1 000 / 1 200 €
Manuscrit de travail d’une traduction d’Hésiode en vers
.
Manuscrit, abondamment raturé et corrigé, de sa
Préface
et du
poème
Les Travaux et les Jours
, « Poème traduit ou imité du grec
d’HÉSIODE. Livre premier ».
Dans la
Préface
(4 pages), il explique son projet : « J’avois à peine
commencé la traduction des Géorgiques de Virgile en 1758 que je
conçus le dessein de traduire aussi le poeme d’Hesiode » ; il fait un
parallèle entre VIRGILE et Hésiode... Analysant l’ouvrage du poète
grec, Lefranc de Pompignan précise : « La premiere partie est la seule
que j’aye traduite ou imitée. [...] La seconde moitié du poème d’He-
siode n’est pas traduisible en vers [...] La partie intitulée
Les travaux
est vraiment digne d’un grand poète par la beauté des images, et par
l’harmonie des vers. J’ai cru devoir pourtant la resserrer. L’abondance
y degènère en repetitions et en longueurs »... Pour finir, il rapproche
Hésiode de Homère et Virgile : « Ce sont là les poètes qu’on peut
appeller philosophes ».
Le poème compte 422 vers, et présente de nombreuses ratures et
corrections. Citons la première strophe :
« Filles du Dieu puissant qui régit l’univers,
Muses, que sa grandeur soit l’ame de nos vers.
C’est par lui seul que l’homme est tout ce qu’il doit être,
Obscur, pauvre, libre, ou dependant d’un maître »…
il s’arrangera avec M. de Saint-Florentin pour les présenter sans
portrait le dimanche 20. « M. le duc de LA VAUGUYON [gouverneur
des Enfants de France] souhaitte trente six exemplaires pour lui ; il en
faudra bien autant pour la maison du prince, ou pour les ministres, et
autres personnes de la cour à qui l’on fait de ces sortes de presens,
ce qui revient à trois douzaines en tout. Je vous prierai de ne pas
faire rogner les exemplaires que vous m’avez destinés. […] À l’égard
de ceux qui doivent être remis à M
gr
le Dauphin, j’ignore de quelle
manière il les veut. Tout ce que je sais c’est qu’il en demande cent »…
Il le prie de faire relier des exemplaires pour Mme de Pompignan
et lui-même, « mince dépense, mais il me paroit convenable que le
Roi m’epargne celle-ci »…
On joint
une copie manuscrite d’époque de son ode
L’Irreligion
.
INTERIEUR.indd 134
21/10/2019 16:26