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ACADÉMIE FRANÇAISE

souvenir. Je meurs moy mesme bien plus

veritablement quand jy pense, & je n’en veux

point resusciter que quand je me trouveray

a ses pieds au mesme estat que je l’ay veuë

aux miens »...

Il a un mot pour « l’ingrate » Madame de

Saint-Just, et déplore que les occupations

de Mlle des Mazis l’aient privé du plaisir de

l’entretenir aussi souvent qu’il l’aurait voulu :

« C’est pitié que d’estre si necessaire, parti-

culierement a une maitresse d’un tempera-

ment vif et humide. Elle a besoin de toute

sa legereté, pour satisfaire a des besoins si

frequens & si pressants. Je souhaitte que

son cœur en ait moins que son corps »...

Il s’interroge sur l’auteur de la dernière page

de la lettre – Mme de L’Hospital ? Mardo-

chée ? Assuérus ? – et la remercie sous le

nom de « la belle Inconnue », en la louant

de se cacher en faisant du bien... Enfin il

reconnaît la main de l’illustre Abbé, « qui a

voulu faire la conclusion de toute la piece

par des termes très-obligeans, & très dignes

de son honesteté », et il termine par des

remerciements sincères « pour des regrets

dont la plus part ne le sont guere. Vous

n’en seriez pas quitte pour cette reponse si

vous m’accordiez les permissions que vous

n’avez pas refusées a quelques abbez. Si cela

estoit, après m’avoir veu souvent comme

eux vous attendre au bout des allées dans

le tems de vos promenades, & vous dire

mille choses par des yeux langoureux &

une mine raddoucie, presentement en vous

quittant vous verriez en quels termes je vous

parlerois du respect très profond avec lequel

je suis a vous »...

L’Académie française au fil des lettres

,

p. 76-79.

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