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108

les collections aristophil

624

GUIBERT Jacques-Antoine-Hippolyte, comte de

(1743-

1790) officier, tacticien et écrivain [AF 1785, 30

e

 f].

MANUSCRIT autographe,

Extrait du journal des

voyages de M. le M

is

de Chastellux dans l’Amérique

septentrionale

, [1786] ; 20 pages in-4 avec ratures et

corrections.

800 / 1 000 €

Sur les voyages du marquis de Chastellux, notamment en Amérique

.

Éloge du livre du marquis de CHASTELLUX, relatant ses voyages

dans les années 1780, 1781 et 1782 (Paris, Prault, 1786). Guibert cite

notamment des passages concernant les progrès des communications,

des défrichements et des constructions, une visite de l’auteur au

général WASHINGTON, et une anecdote sur les officiers captifs de

l’armée de Burgoyne.

Guibert vante le charme des relations de voyages sous forme de

journal, et l’aptitude de Chastellux à écrire sur l’Amérique et ses

citoyens. Il partage son appréciation de la république, admirant

comme lui les forteresses nouvelles de West Point, « 

ce Palladium

de la liberté americaine

 » : « On aime en effet à voir ces creations

subites d’un art qui ne sert ordinairement que le despotisme, et les

querelles des rois, defendre aussi la cause de la liberté »… Il admire

le portrait sincèrement élogieux de WASHINGTON, « cet homme

qui comme on a dit de Turenne, fait honneur a l’homme » ; il cite ce

passage : « Il faut relire et on en sera toujours plus content tout le

morceau du sejour de lauteur à Philadelphie, sa conversation avec M.

ADAMS, ses reflexions sur les quakers, sa visite à M. PAYNE auteur

du

Common Sense

ouvrage qui sera immortel dans ce continent, et

qui est à notre Satyre Menippée et aux pamphlets politiques de nos

tems de troubles ce qu’est le noble sujet de la guerre d’Amerique

à nos pitoyables motifs de la Fronde »… Guibert souligne l’intérêt

des descriptions de la Virginie, où le voyageur séjourne chez le

gouverneur et visite le manoir de JEFFERSON : « Ce quil y dit sur

les 200 000 negres qui cultivent la Virginie et de la sur l’esclavage

des negres en general n’est pas un plaidoÿer brulant en leur faveur,

mais ce qui vaut mieux une discussion à la fois juste et neuve »… En

guise de conclusion, Guibert formule le vœu que Chastellux laisse

des mémoires plus détaillés ; néanmoins « il y a des tableaux de

grands maîtres qui n’ont pas eté precedés d’aussi bonnes esquisses »…

On joint

la brochure imprimée du texte de Guibert, avec quelques

corrections manuscrites (in-12 de 17 pages).

Provenance

 : Archives du comte de GUIBERT (vente 14 octobre

1993, n° 65)

625

GUIBERT Jacques-Antoine-Hippolyte, comte de

(1743-

1790) officier, tacticien et écrivain [AF 1785, 30

e

 f].

MANUSCRIT autographe,

Ma mère

, [1787] ; 8 pages in-4

avec ratures et corrections.

700 / 800 €

Très émouvante évocation de sa mère décédée

. [Elle était née Suzanne

Thérèse Rivail (Romans 7 mars 1717-Paris 14 juin 1787), et avait épousé

à Romans le 1

er

mars 1742 le comte Charles-Benoît de Guibert.]

« Je ne l’oublierai jamais ce visage decomposé par les angoisses de la

mort, ce regard eteint, cette main mouillée d’une sueur glacée et qui

serra trois fois la mienne comme pour se reprendre à la vie, ou pour

m’exprimer un adieu eternel, un moment avant l’instant fatal, elle se

souleva, elle voulut me parler, et sa voix ne put former que de vains

sons. […] Elle me fut enlevée par une maladie qui ne dura que huit

jours, […] elle avoit été frappée à mort six mois auparavant du coup

imprevu qui lui ravit mon père. Depuis elle ne s’etoit pas relevée, il

lui en etoit resté une oppression continue, un teint livide et plombé,

quelque chose de sombre et de desesperant dans le regard. […] Elle

etoit d’une taille grande et noble, elle avoit eté belle, et à soixante

seize ans quelle avoit quand elle mourut, elle en conservoit encore

toutes les traces. Séparé d’elle à l’age de 4 ans, et ne l’ayant revue

que 15 ans après, je ne me rapellois pas ses traits », mais sa beauté

se mêlait toujours à son souvenir… « Je revenais de l’armée, et j’avois

18 ans quand je revis ma mère ou plutôt quand je la connus. Elle

mattendoit à la campagne ». Il raconte son émotion à leur première

rencontre… Le texte semble inachevé.

Provenance

 : Archives du comte de GUIBERT (vente 14 octobre

1993, n° 67).

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GUIBERT Jacques-Antoine-Hippolyte, comte de

(1743-

1790) officier, tacticien et écrivain [AF 1785, 30

e

 f].

MANUSCRIT autographe,

Testament militaire d’un vieux

officier général

, [vers 1789 ?] ; cahier de 16 pages in-fol.

1 000 / 1 200 €

Projet de préface pour un ouvrage militaire

.Le manuscrit présente

de nombreuses ratures et corrections, avec des additions marginales.

« Parvenu à cet age où toutes les illusions de l’ambition sont eva-

nouies parce que l’horizon de la vie est tristement reserré, et que

la verité a pris de tout coté la place de l’esperance, privé depuis six

ans de paix des occasions de service et sachant qu’aujourd’hui les

forces me manqueroient […], je veux pour la derniere fois m’occuper

d’un metier que j’ai toujours etudié avec zele et fait avec passion.

[…] Puisse un jour ce travail etre utile au ministre qui aimoit le bien

avec cette energie qui seule rend capable de l’exécuter »… Suivent

des observations et remarques sur les lois, la discipline, les effectifs,

les trop nombreuses places de guerre, et bien entendu l’avenir de la

nation française et l’intérêt du roi...

On joint

un autre MANUSCRIT autographe,

Compte rendu à l’assem-

blée generale par Mrs les commissaires

 ; 8 pages in-fol.

Intéressant

projet de réforme et de règlement d’une société littéraire, «

le

Sallon

 ». On a beau voter des mesures pour augmenter le nombre de

souscripteurs, et pour transférer l’établissement dans le quartier plus

animé de la Comédie Italienne, le Sallon reste dans un état d’« abandon

absolu », que la paix ne favorise pas. Guibert résume les observations

et réflexions des commissaires : « Que les mœurs, les usages, l’esprit

de la societé aÿant eprouvé une telle revolution qu’on pourra à son

gré caracteriser de progrès, d’amélioration ou de décadence il est

impossible de se flatter qu’une societé d’hommes puisse subsister si

elle ne presente differents objets d’interêt qui balancent l’attrait de la

société, et qui enlevent les associés quelques instants à elle »… Ayant

étudié des clubs en Angleterre, notamment, les commissaires font

des recommandations précises en 15 points : doter leur société d’une

constitution, atteindre le seuil de 200 membres, former un comité

général et plusieurs comités particuliers (une liste de leurs fonctions

est ensuite raturée), fonder des médailles d’or, etc., et « beaucoup

d’autres moÿens secondaires d’attrait et d’interet »…

Provenance

 : Archives du comte de GUIBERT (vente 14 octobre

1993, n

os

 62 et 68).

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