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les collections aristophil
les marines française et anglaise et analyse de la bataille d’Ouessant ;
les conseils de guerre dont il est question « ont tout mis en feu »…
Guibert rapporte les discussions entre les officiers sur la suite de la
guerre navale… Fête donnée au maréchal par M. d’Orvilliers, sur la
Bretagne
… Admiration des vaisseaux modernes ; projets de nouvelles
fortifications à Brest, notamment lors de la visite des travaux entrepris à
Quelerne… Il termine par un hommage lyrique à sa femme : « aimable
et doucre créature, le ciel t’a formée selon le vœu de mon cœur »…
Provenance
: Archives du comte de GUIBERT (vente 14 octobre
1993, n° 60).
622
GUIBERT Jacques-Antoine-Hippolyte, comte de
(1743-
1790) officier, tacticien et écrivain [AF 1785, 30
e
f].
MANUSCRIT autographe,
Lettre sur l’éducation d’un
jeune militaire
; cahier de 19 pages petit in-4 liées d’un
ruban vert (un coin du feuillet de couverture déchiré).
1 000 / 1 500 €
Conseils à un jeune militaire
.
Ce manuscrit, sous forme de lettre à un comte récemment nommé
colonel, et qui va bientôt commander un régiment, est daté « ce
jeudi soir » ; il présente des ratures et corrections. La couverture est
annotée par Mme de Guibert.
« Je viens le cœur encore tout echauffé de notre conversation, remplir
mes engagements mon ami. […] Moi te tracer un plan détude ! […] Roidis
toi contre les difficultés, contre les premiers degouts inseparables
d’un genre de vie nouveau, élève, si j’ose m’exprimer ainsi, ton esprit
à la hauteur de ton ame, et tous ces obstacles s’applaniront devant
toi »…. Il commence à propos de l’instruction : « Ce n’est pas, mon
ami, une erudition immense que je vais te proposer d’acquerir. Les
savans sont comme je te le disais aujourd’huy, des in folio souvent
inutiles ; […] mais il faut avoir du moins cette portion de connoissances
necessaire à tout homme qui veut commander aux hommes ». Les
mathématiques d’abord, car « sans geometrie, les idées sont vagues
et incertaines, l’esprit ne peut ni juger ni comparer, ni calculer ; la
geometrie est en quelque sorte la boussole du raisonnement et la
logique militaire […]. Une fois les problemes de trigonometrie rectiligne
résolus, la carriere s’etend et s’applanit, la tactique n’est plus qu’un
jeu, les places de guerre et les grandes garnisons offrent de toutes
parts des leçons vivantes »… Puis l’étude de la constitution de tous
les corps d’armée : « Ce sont tous les details interieurs de discipline,
tenue, exercice »… Quant à l’étude de la politique, bien qu’immense,
elle ne doit être, avec pour bases principales des connaissances en
histoire et géographie, que jeu et délassement pour l’esprit… « Etudie
surtout […] les caractères et les passions des hommes, etudie les
dans le monde, autour de toi, chez ceux qui commandent et qui
gouvernent aujourd’hui. Partout la nature est la même, partout les
mêmes passions dirigent les hommes et reproduisent les mêmes
evenements »… Etc.
On joint
une copie ancienne.
Provenance
: Archives du comte de GUIBERT (vente 14 octobre
1993, n° 63).
621
GUIBERT Jacques-Antoine-Hippolyte, comte de
(1743-1790)
officier, tacticien et écrivain [AF 1785, 30
e
f].
MANUSCRIT autographe, [
Journal de voyage en Bretagne
,
8-11 août 1778] ; 33 pages in-4 en 2 cahiers.
1 500 / 2 000 €
Très intéressant récit sous forme de journal, tenu par Guibert,
membre de l’état-major de l’armée de Broglie, lors d’un voyage à
Brest à la suite du maréchal
.
Ce manuscrit, avec ratures et corrections, a été publié, avec des cou-
pures, par la comtesse de Guibert en 1806 sous le titre
Brest
dans les
Voyages de Guibert, dans diverses parties de la France et en Suisse
(Paris, D’Hautel, 1806, pp. 35-86). Dans ce journal de voyage, fait à
l’occasion d’une tournée d’inspection du maréchal de BROGLIE, dont
Guibert faisait partie de l’état-major, Guibert mêle des observations,
réflexions et opinions personnelles, et des remarques sur des marins
tels que DU CHAFFAULT, GUICHEN, KERSAINT, LA CLOCHETERIE,
LA MOTTE-PIQUET, ORVILLIERS… Il est aussi question du comte de
LANGERON, gouverneur de Bretagne.
Le journal commence le 8 août : « Parti de Morlaix et arrivée à Brest.
Chemins assez beaux mais mal entretenus. […] La vue de la mer agit
toujours sur moi : elle aggrandit ma pensée, elle l’attriste, enfin elle
la remplit, mais ce n’est jamais d’un sentiment doux. Son resultat
est toujours de tomber dans le vague, dan le sombre, dans l’infini :
c’est comme la vue du ciel, et la pensée de l’éternité »… Description
de la rade de Brest, comparée à celle de Toulon... Réception du
maréchal… Description du port de Brest : « magnificence et gran-
deur de Louis XIV empreinte à chaque pas »... Considérations sur
l’intérêt de multiplier les chantiers de construction… La visite du duc
de CHARTRES provoque des critiques méprisantes : « des velléités
passageres de s’instruire, mais nulle suite, nulle tenue, soupant tous les
soirs chez le v
te
de Laval en petit comité, […] jouant au billard, voyant
des filles, traînant à sa suite M. de G. objet de scandale et de ridicule.
Du reste assez bon ton sur son bord, ne paraissant pas s’y ennuÿer,
vivant bien avec les officiers, les caressant, parlant aux matelots […],
au total faisant moins de mal et moins de bien qu’un prince du sang
n’en peut faire »… Mauvaise tenue de la plupart des régiments de la
garnison : indiscipline, insubordination… Visite des ateliers et bâtiments
du port, où Guibert note des abus… En visitant le bagne, il s’indigne
des conditions de vie des 2500 galériens, condamnés aux travaux
forcés dans ce port : « inhumainement traités et coutent cependant
fort cher au roi […]. Abus sans nombre aussi dans cette partie, mais
le premier de tous […] et qui fait couler les larmes est d’entasser,
d’accoupler à la même chaîne des malheureux sans distinction de
faute et de crime. Ainsi le contrebandier, le religionnaire imprudent,
et le scelerat sont quelquefois sur le même grabat. L’infortune et
l’innocence sont quelquefois à côté du crime. L’homme innocent doit
en mourir de desespoir, et celui qui est à demi corrompu achever
de se corrompre. On classe les malades dans les hopitaux bien
gouvernés, et l’on confond ici pêle mêle ces malheureuses victimes.
Mais un spectacle plus afreux encore, cest celui des enfants arrêtés en
contrebande avec leurs peres et condamnés avec eux. Des enfants !
La plume me tombe des mains en pensant combien nos lois sont
feroces et absurdes, et combien les hommes qui gouvernent sont
encore plus feroces et plus absurdes qu’elles »… Observations sur
les casernes, dîner chez M. de KERSAINT, conversation tournant
sur la bataille d’Ouessant et le combat franco-britannique du 17
juin dans la Manche, raconté avec une impressionnante simplicité
par La Clocheterie. « Au reste la cour le
ministre
, Paris, le roÿaume
ont mis trop d’importance à ce combat. La lettre de M. de Sartine
etoit
ridicule
[…] c’est ne pas connoistre la mesure cest decrediter la
monnoye dont on doit paÿer de grands succès »… Nouvelles flèches
contre le duc de Chartres et la Cour… Appréciation du chevalier de
BOUFFLERS, présent au souper ; considérations sur l’inégalité entre
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