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185

les collections aristophil

Littérature

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PROUST, Marcel (1871-1922)

Lettre autographe signée à son frère

Robert

S.l. [vers 1918 ?]

8 p. sur 2 doubles ff. in-8 (18,1 x 13,5 cm).

4 000 / 6 000 €

Lettre autographe signée à son frère Ro-

bert, alors mobilisé au front en Italie en ce

début d’année 1918. La date est établie par

différentes allusions, notamment l’évoca-

tion de l’emploi de critique littéraire au

Figaro

que Proust a brigué suite au dé-

cès de Chevassu, mort le 15 janvier 1918,

mais que Paul Hermant obtint finalement.

Les lettres de Marcel à son frère sont

très rares, surtout en cette période de

guerre. À cette époque, Robert est sur le

front en Italie. C’est la raison d’un si long

compte-rendu des rencontres, de ses

préoccupations sur l’avancée de son tra-

vail, (« le nombre de mes épreuves s’ac-

croît au fur et à mesure, ce qui m’inquiète

non pour ma vue mais pour la possibili-

té de terminer mon ouvrage et la fin de

son livre »), et sur sa santé et celle de son

entourage (« la maison va être un hôpi-

tal car nous attendons le mari de Céleste,

atteint d’un état vague, qui est soit […] le

paludisme, soit de la tuberculose »). En-

fin, Marcel Proust ajoute quelques mots

plus intimes : « Mon pauvre Loup, à côté

de la vie que tu dois mener ce n’est rien »

et adresse à son frère ses « infinies ten-

dresses ».

PROVENANCE :

- Vente Artcurial, Paris, 24 novembre 2008,

lot 242

Rousseurs, taches.

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PROUST, Marcel (1871-1922)

Lettre autographe signée [à Gaston

Gallimard]

S.l. [vers décembre 1919]

4 p. sur 1 double f. in-8 (19,6 x 14,9 cm).

5 000 / 7 000 €

Lettre autographe signée de Proust à

Gaston Gallimard. Le 10 décembre 1919, le

prix Goncourt est attribué à Marcel Proust

pour

À l’ombre des jeunes filles en fleurs

.

Aussitôt, cela suscite de vives protesta-

tions et Proust est vilipendé dans la presse,

brocardé et injurié. Dans cette lettre, il se

lamente que son livre les

Jeunes filles en

fleurs

soit introuvable en librairie : « Il n’y

en avait pas. On ne savait pas quand il y

en aurait. Je vous développerai cela plus

longuement, mais j’en pleure », et évoque

les critiques auxquelles il doit faire face,

étant « présenté par vos amis de L’Œuvre

comme un candidat du goupillon et de la

sacritie, quand j’ai été l’un des tous pre-

miers dreyfusards, que j’ai signé toutes

les listes, envoyé mon livre à Picquart au

Cherche Midi.

La Lanterne

dit même que

c’est comme anti-dreyfusard que j’ai été

nommé ».

PROVENANCE :

Vente Sotheby’s, Paris, 19 juin 2014, lot 118.

BIBLIOGRAPHIE :

- PROUST,

Marcel Proust - Gaston Galli-

mard, Correspondance : 1912-1922

, Paris,

1989, p. 215.

Taches, traces de pliures, déchirure mar-

ginale.

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PROUST, Marcel (1871-1922)

Lettre autographe signée

S.l.n.d., [décembre 1919 ?]

4 p. sur 1 double f. in-12 (17,4 x 11,2 cm).

4 000 / 6 000 €

Lettre autographe signée de Marcel

Proust à « mon cher confrère et maître »,

probablement Jean Ajalbert, qui avait

écrit un article commentant l’attribution

du prix Goncourt 1919 à Marcel Proust

pour le 2

ème

volume de

À la recherche du

temps perdu

. Cette lettre est une réponse

de Proust à la critique émise par Ajalbert :

« J’ai été bien sensible à l’aimable mention

que vous avez faite de mes livres. En

lisant ces lignes qui avaient du prix pour

moi parce qu’elles émanaient de vous

et en sentant percer votre lassitude à la

lecture de ces pages qui vous semblent

interminables, j’ai compris quelle avait

été mon erreur d’intituler l’ouvrage ˝À la

recherche du temps perdu˝. Ce titre, tant

qu’il ne sera pas expliqué par le dernier

volume (

le Temps retrouvé

) perpétue le

malentendu entre moi et mes lecteurs,

même les plus éminents, qui croient à un

déroulement de souvenirs […]. »

L’auteur défend également ses choix

de composition du récit : « M. Francis

Jammes m’ayant supplié d’ôter du 1

er

vo-

lume, un épisode de 3 pages qu’il jugeait

révoltant j’étais sur le point de le faire,

quand j’ai compris que cette ˝coupure˝

insignifiante dans ce 1

er

volume, ferait

écrouler les tomes 4 et 5 qu’il soutenait. »

En juin 1919, Proust reçut le prix Goncourt,

ce dont il fut très honoré car il le consi-

dérait comme « le seul prix de valeur, […]

parce qu’il est décerné par des hommes

qui savent ce qu’est un roman, et ce que

vaut un roman ».

Réparation à l’adhésif à la pliure centrale,

minuscules manques marginaux.

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PROUST, Marcel (1871-1922)

Lettre autographe signée

Paris, 2 janvier 1919

4 p. sur 1 double f. in-12 (18,3 x 13,2 cm)

enveloppe jointe.

2 000 / 3 000 €

Lettre autographe signée de Marcel Proust

à Walter Berry, le dédicataire de

Pastiches

et Mélanges

(Paris, 1919), ouvrage paru la

même année que la présente lettre.

BIBLIOGRAPHIE :

- KOLB, Correspondance, VIII, n° 136.

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