les collections aristophil
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1352
GUISE Charles de Lorraine, cardinal
de
(1524-1574) cardinal, ministre
de François II et Charles IX.
4 L.S. « C. Car
al
de Lorraine » avec
compliments autographes, dont deux
signées aussi par François de Lorraine
duc de GUISE (1519-1563) « Francoys
de Lor
ne
», août-octobre 1560, à
Sébastien de L’AUBESPINE, évêque
de Limoges, ambassadeur en
Espagne ; 7 pages in-fol., adresses,
2 sceaux aux armes sous papier.
1 000 / 1 300 €
Intéressante correspondance diplomatique
.
Fontainebleau 3 août
. Le Grand-Prieur de
France doit « bien tost passer en la coste
d’Espaigne avecques ung nombre de
gallaires que le Roy faict passer en la mer
de Ponant » ; il faut l’avertir de l’accord signé
avec les Anglais, pour qu’il n’entreprenne
rien contre leur navires.
On joint
une L.S.
du cardinal de Lorraine au Grand-Prieur,
même date, lui interdisant d’offenser les
navires anglais.
Saint-Germain en Laye 18 septembre
. Le
cardinal et le duc de Guise se plaignent de
la défiance du Roi d’Espagne à l’égard de
François II et de sa mère ; il « semble que
lon vueille nous tailler noz pas, et faire noz
bornes pour reffroidir noz amys, et nous
enfermer dedans les limittes de ce royaume,
qui a eu par le passé tousjours les bras si
longs, et les rayons sen sont estanduz si
avant, que nous mourrions de regrect sil
fallot que nostre maistre feust moindre que
ses predecesseurs »... Annonce du voyage
de l’évêque de Rennes en Allemagne pour
rencontrer l’Empereur et parler du concile...
Envoi d’oiseaux pour la Reine d’Espagne... –
Le cardinal de Lorraine explique les motifs
de sa politique, qui mécontente le Pape et
ses ministres : « je serois bien ayse, que
luy et les autres princes, prinssent ung peu
plus a cueur le besoing que a la chrestienté
de leur ayde, et que lon ne samusast pas a
consulter de la medecine quant on veoyt
que le patiant a la mort entre les dentz ». Il
attend la venue en France de don Antonio...
Saint-Germain en Laye 4 octobre
. Après la
mission de don Antonio, le cardinal insiste
sur la nécessité d’un concile pour mettre
fin aux « desordres, seditions, et rebellions,
et tout pour le faict de la religion […] et que
chascun depose ses passions particulieres
pour lavancement et accomplissement dun si
bon et si sainct euvre »... Il évoque la réaction
de la Reine d’Angleterre [ELIZABETH] à « la
belle resolution quont prins les escossois,
dont elle se treuve en peyne, car elle veoit
bien que le Roy ny la Royne [François II et
Marie Stuart] ne les advoueront jamais de ce
quilz ont faict et que vivant de ceste facon ilz
ne seront jamais conseillez de leur ratiffier le
traicté quil a faict avecques eux »... Il annonce
la prochaine arrivée du roi de Navarre et du
prince de Condé...
provenance
Chartrier de Villebon (vente 25 mars 1992,
n° 44).
1353
GUISE François de Lorraine, duc
de
(1519-1563) lieutenant général de
France, il défendit la France contre
Charles-Quint et prit la tête des armées
catholiques pendant les guerres
de religion ; il fut assassiné devant
Orléans.
L.A.S. « Francoys de Lorraine », Paris
16 mai [1556, à
S
on beau-père Hercule
II
d’
ESTE
, duc de
FERRARE
(1508-
1560)] ; 4 pages in-fol.
2 000 / 3 000 €
Longue et importante lettre à la veille de
la nouvelle campagne d’Italie
.
Il assure longuement le duc de ses sentiments
d’affection et de dévouement et de ceux
de sa femme, fille du duc [Anne d’Este,
épousée en 1548]. Puis il tente de le dissuader
de son projet de voyage en France : « il
me semble que vre voyaige de dessa ne
vous est seullement utille mais necessayre
pour plusyeurs resons […] et nia que unque
chose principalle dequoy monsieur vre filz
[Alphonse II (1533-1597)] ma fame et moy
serons en grande peine si entreprenez le
voyaige cest que pour la longuer du chemin
assez mauves et en temps des chaleurs et
pour navoir de long tamps porté ung seul
travail vous fassiez tort a vre santé que nous
dezirons estre aultant et plus conservée que
les nres mesmes et que noz vies […] et quant
a la sureté de vre estat durant vre absance
il eust esté fort bon que mond. Sgr vre filz i
fust demoré mais nen ayant seu vre voulonté
quapres la publiquasion du tournoy ou sa
magesté la nommé avec lui lung des tenens
qui lui a prié ne labandoner il na peu partir
suivant vre comandement »… Guise est certain
cependant que le duc saura tenir en son
état « lordre et sureté necessaire avant vre
partement comme a choze qui vous importe
du tout et dequoy ne pouvez estre trop jaloux
considerant mesmes quez voysins vous avez
dequoy je ne craindrois que la vaquasion
du Papat pour Carpi dequoy touteffois je
tiens voz sujetz pour si fidelles quil ne vous
fauldront james »…
[Deux mois plus tard, la guerre ayant repris
entre les Espagnols et le Pape Paul IV, Henri
II confiera le commandement de la nouvelle
expédition en Italie au duc de Guise, et
associera le duc de Ferrare à la ligue avec
le Pape.]
provenance
Ancienne collection L.-A.
BARBET
(15-16
novembre 1932, n° 116).
1353