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histoire
« Je n’hésite point de répondre au noble
désir que vous manifestez d’imprimer dans
votre journal une réponse aux calomnies
qui sont écrites contre le duc d’Otrante. Je
vais vous dire ce que je sais de cet homme
célèbre : j’ai fait mes études avec lui, la
Révolution nous a séparés, il est entré dans
les affaires publiques et moi dans le parti de
l’émigration. J’ai correspondu constamment
avec lui jusqu’au moment où il a été assez
puissant pour me faire rentrer dans ma
patrie »… Fouché a toujours tenu un journal
intime, qu’il a fait lire au chevalier : « ces
notes précieuses forment aujourd’hui la base
de ses mémoires qui seront imprimées, le
public les jugera. J’ai vu, avec plaisir, que si
mon illustre ami avoit fait des fautes il savoit
les reconnoître et les reparer, que son ame
n’avoit fléchi que sous la nécessité des temps.
Je voudrois que ses notes fussent publiées
telles que je les ai lues [...]. Je regrette de
n’avoir pas la supériorité de son esprit pour
rendre toutes les explications auxquelles
elles ont donné lieu. Je n’ai jamais fait un
meilleur cours de morale et de politique »…
Cependant tous les partis en France se sont
déchaînés contre le duc d’Otrante, malgré
ses longs services : « c’est lui qu’on accuse.
On le blâme de tout ce qu’il a fait et plus
encore de ce qu’il n’a pas fait. Aux yeux des
uns la capitulation de Paris est une trahison,
quoique cette capitulation soit le resultat
des deliberations d’un conseil des premiers
hommes du jour, on ne l’impute qu’à lui seul.
Loin de lui savoir gré d’avoir empêché le
païs de bruler inutilement, d’avoir préservé
Paris de la destruction, de s’être devoué au
premier choc de la Réaction pour sauver des
victimes, on ne rougit pas de l’accuser d’avoir
livré la France aux étrangers […]. Aux yeux d’un
autre parti la modération du duc d’Otrante est
considérée comme perfidie, ses courageux
conseils d’amnistie comme un triomphe pour
les bonapartistes. Les rapports qu’il a publiés
pour donner au roi une force d’opinion contre
ceux qui sous prétexte de mieux défendre
le trône envahissoient son autorité sont
présentés comme des manifestes d’une
ambition personnelle. […] Les factions ne
pardonneront jamais au duc d’Otrante »…
Enfin il dénonce la « fable atroce » que
Le Pamphlétaire
a publiée sur la mort du
capitaine Weigt. « Quel intérêt le g
t
français
avoit-il de se défaire d’un personnage si peu
dangereux ? Le caractère moral du ministère
du duc d’Otrante suffiroit pour détruire toutes
les imputations insensées et sans preuves de
la malveillance.
C’est une chose déplorable
qu’il faille du courage, aujourd’hui, pour
rendre justice à son administration »…
1343
FRANÇOIS I
ER
(1494-1547) Roi
de France.
7 L.S. « Francoys », Rouen janvier et
Saint-Germain-en-Laye février [1522 ?],
au Premier Président
Jean de
SELVE
; contresignées
par Florimond
ROBERTET
(la 1
ère
par Nicolas de
NEUFVILLE
, la 6
e
par Robert
GEDOYN
) ; 1 page in-4
ou in-fol. chaque, adresses.
5 000 / 6 000 €
Rouen 17 janvier
. Il est averti « que soubz
umbre de quelque prest que ma liberallement
faict maistre Charles de
LOUVIERS
, et que
contre verité on a mis en avant que cestoit
pour lachapt de loffice de mon conseiller
clerc en ma court de parlement » ; il demande
qu’en vertu des lettres de don on reçoive
Louviers dans son office.
Saint-Germain-en-Laye 5 février
. Il veut que
soient délivrées sans délai au Sieur de
BOISY
[Claude
GOUFFIER
] les lettres d’assiette qu’il
lui a baillées « pour recompense des
deniers
et vaissele dor que jay prins de feu mon
cousin le grant maistre
son père ».
9 février
. Il demande de hâter la publication
de ses lettres en forme d’édit « par lesquelles
je exemte separe et eclipse de
la jurisdiction
de mon prevost de Paris et lieutenant civil
toutes les causes matieres et proces pour
le faict de la conservation dont il soulloit et
avoit accoustumé de congnoistre comme
conservateur desdits privilleiges, et cree
ung bailly lieutenant et autres officiers pour
doresnavant en congnoistre »…
9 février
. Il presse « la publication de
ledit
de lerection des vingt conseilliers que
jay advisé de mettre en ma court de
parlement
», afin de pouvoir nommer les
personnages qui occuperont ces offices.
10 février
. Il demande la publication
immédiate de son édit de création de vingt
conseillers au Parlement.
24 février
. Il presse la tenue du procès
« entre le viconte et seigneur de
MONTFORT
prochain parent de mon cousin le duc de
Gueldres, et Yolande de
LUXEMBOURG
et
ses consors en matiere de partaige »…
28 février
. Il convoque Selve et quatre
conseillers de la cour du Parlement, avec
les pièces et sacs du procès, afin de l’informer
« du proces pendant en madite court entre
maistres Seraphin et Jehan du
TILLET
freres,
pour raison du greffe civil dicelle »…
[Le Président Jean de SELVE (1475-1529)
magistrat et diplomate. Premier Président
des Parlements de Rouen puis de Bordeaux,
Vice-Chancelier de Milan, puis Premier
Président du Parlement de Paris, il fut chargé
d’importantes missions diplomatiques en
Angleterre pour la négociation de la paix et
en Espagne pour la libération de François I
er
.]
provenance
Archives Jean de SELVE (vente 15 mai 2013,
n° 60).
1342
1343