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29

histoire

« Je n’hésite point de répondre au noble

désir que vous manifestez d’imprimer dans

votre journal une réponse aux calomnies

qui sont écrites contre le duc d’Otrante. Je

vais vous dire ce que je sais de cet homme

célèbre : j’ai fait mes études avec lui, la

Révolution nous a séparés, il est entré dans

les affaires publiques et moi dans le parti de

l’émigration. J’ai correspondu constamment

avec lui jusqu’au moment où il a été assez

puissant pour me faire rentrer dans ma

patrie »… Fouché a toujours tenu un journal

intime, qu’il a fait lire au chevalier : « ces

notes précieuses forment aujourd’hui la base

de ses mémoires qui seront imprimées, le

public les jugera. J’ai vu, avec plaisir, que si

mon illustre ami avoit fait des fautes il savoit

les reconnoître et les reparer, que son ame

n’avoit fléchi que sous la nécessité des temps.

Je voudrois que ses notes fussent publiées

telles que je les ai lues [...]. Je regrette de

n’avoir pas la supériorité de son esprit pour

rendre toutes les explications auxquelles

elles ont donné lieu. Je n’ai jamais fait un

meilleur cours de morale et de politique »…

Cependant tous les partis en France se sont

déchaînés contre le duc d’Otrante, malgré

ses longs services : « c’est lui qu’on accuse.

On le blâme de tout ce qu’il a fait et plus

encore de ce qu’il n’a pas fait. Aux yeux des

uns la capitulation de Paris est une trahison,

quoique cette capitulation soit le resultat

des deliberations d’un conseil des premiers

hommes du jour, on ne l’impute qu’à lui seul.

Loin de lui savoir gré d’avoir empêché le

païs de bruler inutilement, d’avoir préservé

Paris de la destruction, de s’être devoué au

premier choc de la Réaction pour sauver des

victimes, on ne rougit pas de l’accuser d’avoir

livré la France aux étrangers […]. Aux yeux d’un

autre parti la modération du duc d’Otrante est

considérée comme perfidie, ses courageux

conseils d’amnistie comme un triomphe pour

les bonapartistes. Les rapports qu’il a publiés

pour donner au roi une force d’opinion contre

ceux qui sous prétexte de mieux défendre

le trône envahissoient son autorité sont

présentés comme des manifestes d’une

ambition personnelle. […] Les factions ne

pardonneront jamais au duc d’Otrante »…

Enfin il dénonce la « fable atroce » que

Le Pamphlétaire

a publiée sur la mort du

capitaine Weigt. « Quel intérêt le g

t

français

avoit-il de se défaire d’un personnage si peu

dangereux ? Le caractère moral du ministère

du duc d’Otrante suffiroit pour détruire toutes

les imputations insensées et sans preuves de

la malveillance.

C’est une chose déplorable

qu’il faille du courage, aujourd’hui, pour

rendre justice à son administration »…

1343

FRANÇOIS I

ER

(1494-1547) Roi

de France.

7 L.S. « Francoys », Rouen janvier et

Saint-Germain-en-Laye février [1522 ?],

au Premier Président

Jean de

SELVE

; contresignées

par Florimond

ROBERTET

(la 1

ère

par Nicolas de

NEUFVILLE

, la 6

e

par Robert

GEDOYN

) ; 1 page in-4

ou in-fol. chaque, adresses.

5 000 / 6 000 €

Rouen 17 janvier

. Il est averti « que soubz

umbre de quelque prest que ma liberallement

faict maistre Charles de

LOUVIERS

, et que

contre verité on a mis en avant que cestoit

pour lachapt de loffice de mon conseiller

clerc en ma court de parlement » ; il demande

qu’en vertu des lettres de don on reçoive

Louviers dans son office.

Saint-Germain-en-Laye 5 février

. Il veut que

soient délivrées sans délai au Sieur de

BOISY

[Claude

GOUFFIER

] les lettres d’assiette qu’il

lui a baillées « pour recompense des

deniers

et vaissele dor que jay prins de feu mon

cousin le grant maistre

son père ».

9 février

. Il demande de hâter la publication

de ses lettres en forme d’édit « par lesquelles

je exemte separe et eclipse de

la jurisdiction

de mon prevost de Paris et lieutenant civil

toutes les causes matieres et proces pour

le faict de la conservation dont il soulloit et

avoit accoustumé de congnoistre comme

conservateur desdits privilleiges, et cree

ung bailly lieutenant et autres officiers pour

doresnavant en congnoistre »…

9 février

. Il presse « la publication de

ledit

de lerection des vingt conseilliers que

jay advisé de mettre en ma court de

parlement

», afin de pouvoir nommer les

personnages qui occuperont ces offices.

10 février

. Il demande la publication

immédiate de son édit de création de vingt

conseillers au Parlement.

24 février

. Il presse la tenue du procès

« entre le viconte et seigneur de

MONTFORT

prochain parent de mon cousin le duc de

Gueldres, et Yolande de

LUXEMBOURG

et

ses consors en matiere de partaige »…

28 février

. Il convoque Selve et quatre

conseillers de la cour du Parlement, avec

les pièces et sacs du procès, afin de l’informer

« du proces pendant en madite court entre

maistres Seraphin et Jehan du

TILLET

freres,

pour raison du greffe civil dicelle »…

[Le Président Jean de SELVE (1475-1529)

magistrat et diplomate. Premier Président

des Parlements de Rouen puis de Bordeaux,

Vice-Chancelier de Milan, puis Premier

Président du Parlement de Paris, il fut chargé

d’importantes missions diplomatiques en

Angleterre pour la négociation de la paix et

en Espagne pour la libération de François I

er

.]

provenance

Archives Jean de SELVE (vente 15 mai 2013,

n° 60).

1342

1343