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38

les collections aristophil

1367

KELLERMANN François-Étienne

(1770-1835) général

de cavalerie.

L.A.S. « K. », Brünn 12 frimaire (3 décembre 1805),

à SA FEMME à Fontaine par Senlis ; 1 page in4, adresse,

cachet cire rouge.

1 000 / 1 500 €

Superbe lettre au lendemain de la bataille d’Austerlitz, où il a

été blessé

.

« Nous avons eu hier une grande bataille, la victoire nous est restée,

je l’ai arrosée de mon sang, j’ai eu la jambe traversée d’une balle ». Il

la dissuade de venir le voir, il est trop loin « et quand tu arriverais je

serai au moment de partir pour France ». Il espère pouvoir se mettre

en route sous 25 ou 30 jours. « Adieu ma chère amie, je t’aime et

t’embrasse de tout mon cœur, ainsi que mes enfans, sois tranquille

il n’y a point de danger ».

1368

LAMARTINE Alphonse de

(1790-1869) poète et homme

politique.

4 L.A.S. et 2 L.S., 1843-1860.

1 200 / 1 500 €

Saint-Point 12 juillet 1843

, L.A.S. [à M. Lagrange, à Châlons], revenant

sur son discours au banquet de Mâcon : « Si quelque chose peut

sauver les fruits sains de la révolution de 1789 d’un éternel ajournement

pendant lequel ils se corrompraient, […] c’est la séparation que j’essaye

de faire entre l’esprit révolutionnaire que vous condamnez vous-même

edt l’esprit religieux libéral »…

Monceau 13 décembre 1851

, L.S. [au journal

Le

Siècle

], mettant au

point ses rapports avec

Le Pays

Saint-Point 12 juillet 1853

, P.A.S. autorisant la remise hebdomadaire

de pain à une veuve de Milly…

Paris 1

er

décembre 1856

, L.S. aux abonnés de son

Cours familier de

littérature

Monceau 18 novembre 1860

, L.A.S. à un ami : il est « désespéré »

des ravages de la fièvre typhoïde chez lui (sa femme, Valentine, M.

Pascal), et le prie d’obtenir un prêt de 20 000 f. de Mirès…

[Juin 1861]

, invitation à un concert privé de LISZT : « M. Litz se fera

entendre en petit comité chez M

me

de Lamartine mercredi 5 courant,

à neuf heures »…

On joint

2 enveloppes autogr. à M. Bamps, docteur en droit, à

Bruxelles, [Paris et Mâcon 1852] ; un poème a.s. de Jean TISSEUR,

Épitaphe imitée du grec. À l

’auteur des Méditations

; le faux-titre

de

Nouvelles italiennes et siciliennes

de Paul de Musset, avec envoi

a.s. de Paul de Musset, [1853] ; plus un portrait photographique par

Nadar (format carte de visite).

1369

LAMARTINE Alphonse de

(1790-1869) poète et homme

politique.

MANUSCRIT autographe signé « Lamartine représentant

du Loiret », Orléans 20 septembre [1850, au Rédacteur du

Journal du Loiret

] ; 32 pages in-4 écrites au recto de 32 ff,

reliés en un volume in-4 maroquin rouge janséniste, doublé

de maroquin rouge, cadre de filet doré, gardes de moire

rouge, non rogné, chemise demi-maroquin rouge à rabats

(

Marius Michel

).

5 000 / 7 000 €

Importante lettre ouverte sur la République

.

Elle a été publiée dans le

Journal du Loiret

du 26 septembre 1850

(Lamartine avait été élu dans le Loiret en juillet 1849), datée du 22

septembre. Le manuscrit présente quelques ratures et corrections.

« La république seule forme de gouvernement qui pût donner refuge

honneur et sécurité à la France le 24 février au soir au milieu des

décombres de ses monarchies et des flammes de la révolution durera

et se caractérisera de jour en jour davantage en institution moderne

sans modèle et sans analogie dans le passé. Elle ne ressemblera à

rien qu’à elle-même : pourquoi cela ? Parce que le tems où nous

vivons ne ressemble à aucun autre, et qu’un gouvernement doit être

l’image du pays du peuple et du temps qui le fondent sous peine

d’être un contresens à la nature des choses »… Il évoque quelques

républiques passées – Lacédémone, Athènes, Rome, Venise, celle

de Cromwell et celle de 1793 – qui n’ont en commun avec la nôtre

que le nom de république, puis définit ce nom, aujourd’hui : « Nous

sommes partie intégrante, principale, imposante, mais non dominante

d’une Europe constituée en cinq ou six grandes nationalités. Les

droits et les forces de ces nationalités en se balançant et en se

combinant forment l’équilibre politique du monde ; c’est l’état de paix

du continent et des mers au bénéfice commun de la civilisation et de

l’humanité »… Sans esprit de conquête, le peuple français se distingue

par ses qualités morales, artistiques et humaines ; il est religieux à

condition de l’être « à son idée », égal devant la loi et l’impôt, peu

tenté par la subversion sociale et de plus en plus instruit… Désormais

uni par le suffrage universel, il attend une politique de fraternité. Sans

condamner la monarchie, le peuple « est condamné à s’en passer et

à prendre appui sur lui-même. C’est la république. Que la royauté le

lui pardonne ! Elle a manqué à son besoin de stabilité comme elle

manque à sa foi. Elle a trop croulé. Mais ce peuple sans prévention

non plus pour les institutions populaires demandera logiquement à

la république tout ce que la monarchie avait de bon moins ce qu’elle

avait de faible et de vicieux » : la protection de la propriété ; la liberté

du culte ; un ordre social par fonctions ; une armée qui soutient la

loi et défend la patrie…

Lamartine s’étend sur la nature défensive de l’armée et sur sa

composition, puis s’attaque vivement aux erreurs et errances de

la monarchie de droit divin. « Louis XIV promenait ses favorites

affichées dans le char royal jusques devant le front de ses armées. Le

Régent a laissé le nom de Régence pour synonyme à une orgien de

gouvernement. Louis XV n’a laissé pour dates à son long règne que les

changements de ses maîtresses. Les grandes vertus éclataient dans

les cours, mais les grands scandales y pervertissaient de plus haut

les mœurs de la nation. La république a trouvé un meilleur moyen

de suprimer ces compétitions du pouvoir suprême, c’est de suprimer